Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
#E2 [SP] Matière alchimique : Pierre des Océanides
Acquis d’extension
La Pierre des Océanides confère au sorcier la faculté de parler sous l’eau. La langue maternelle du sorcier est traduite en ondes compréhensibles des différents peuples qui habitent les eaux. La Pierre des Océanides est un caillou couleur bleu outremer. Elle nécessite 1 emplacement de sac vide. (Coût : 3 1 )
Acquis d’extension
La Pierre des Océanides confère au sorcier la faculté de parler sous l’eau. La langue maternelle du sorcier est traduite en ondes compréhensibles des différents peuples qui habitent les eaux. La Pierre des Océanides est un caillou couleur bleu outremer. Elle nécessite 1 emplacement de sac vide. (Coût : 3 1 )
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Dire que la salle de classe avait quelque peu changée était un doux euphémisme. Rien n’était plus comme il était. Adieu les travées en bois et le plafonnier en cristal, bonjour les paillasses individuelles envahies de ballons en verre et de tubes en cuivre sous un plafond enchanté qui offrait une vue imprenable sur un ciel nocturne parsemé d’étoiles grosses comme des joyaux. Même l’atmosphère avait changé. Toute la salle de classe baignait dans la pénombre que des lampes à flammes bleues — posées sur chaque paillasse — peinaient à repousser.
« Bonjour. Entrez. Entrez donc, déclara Aliaume, posté telle une sentinelle à l’entrée de sa salle de classe. Prenez place derrière vos paillasses et jetez un coup d’œil à la page vingt-sept du traité d’alchimie que la chapelle met gracieusement à notre disposition. »
Une fois la dernière élève entrée — une élève de la confrérie d’Ogme — le vieil homme referma la porte et se joignit au premier rang au son de son bâton de marche heurtant les dalles de pierre rendues noires par la pénombre environnante. Comme à leur habitude, une centaine de symboles alchimiques s’illuminèrent le long des murs lorsque le cliquetis de la serrure prit fin.
« Aujourd’hui sera l’occasion pour nous de caresser du bout des doigts la merveilleuse existence du prince-sorcier d’Espagne, l’infant Miguel da Paz de Trastâmara e… oui ? »
Une élève de la confrérie de Dagda avait levé la main.
« Pardonnez-moi professeur, mais l’infant Miguel da Paz était prince-sorcier du Portugal et non d’Espagne, rectifia l’adolescente. »
« Et bien… vous en êtes sûre ? lui demanda un Aliaume qui arborait une moue dubitative. »
« Certaine professeur, appuya l’adolescente. Regardez, c’est écrit ici. »
Elle lui désigna la préface du traité ouvert sur sa paillasse. Le vieil homme se pencha pour lire avant de se redresser en souriant.
« Miguel da Paz de Trastâmara e Avis… qui, comme je le disais, nous venait tout droit du Portugal. »
Des rires pouffèrent aux quatre coins de la salle de classe, ce qui accentua d’autant plus le sourire du vieil homme et le fit même rire.
« Outre la mémoire de sa nationalité, Miguel nous a légué l’un des plus grands corpus de textes jamais rédigés sur l’alchimie. Aujourd’hui, je vous propose de recréer l’un de ses joyaux, la Pierre des Océanides. Une pierre alchimique qui confère à celui ou à celle qui la possède, la faculté de parler sous l’eau… Une possession vitale quand on est sous le joug des tridents des êtres qui peuplent les profondeurs. »
« Bonjour. Entrez. Entrez donc, déclara Aliaume, posté telle une sentinelle à l’entrée de sa salle de classe. Prenez place derrière vos paillasses et jetez un coup d’œil à la page vingt-sept du traité d’alchimie que la chapelle met gracieusement à notre disposition. »
Une fois la dernière élève entrée — une élève de la confrérie d’Ogme — le vieil homme referma la porte et se joignit au premier rang au son de son bâton de marche heurtant les dalles de pierre rendues noires par la pénombre environnante. Comme à leur habitude, une centaine de symboles alchimiques s’illuminèrent le long des murs lorsque le cliquetis de la serrure prit fin.
« Aujourd’hui sera l’occasion pour nous de caresser du bout des doigts la merveilleuse existence du prince-sorcier d’Espagne, l’infant Miguel da Paz de Trastâmara e… oui ? »
Une élève de la confrérie de Dagda avait levé la main.
« Pardonnez-moi professeur, mais l’infant Miguel da Paz était prince-sorcier du Portugal et non d’Espagne, rectifia l’adolescente. »
« Et bien… vous en êtes sûre ? lui demanda un Aliaume qui arborait une moue dubitative. »
« Certaine professeur, appuya l’adolescente. Regardez, c’est écrit ici. »
Elle lui désigna la préface du traité ouvert sur sa paillasse. Le vieil homme se pencha pour lire avant de se redresser en souriant.
« Miguel da Paz de Trastâmara e Avis… qui, comme je le disais, nous venait tout droit du Portugal. »
Des rires pouffèrent aux quatre coins de la salle de classe, ce qui accentua d’autant plus le sourire du vieil homme et le fit même rire.
« Outre la mémoire de sa nationalité, Miguel nous a légué l’un des plus grands corpus de textes jamais rédigés sur l’alchimie. Aujourd’hui, je vous propose de recréer l’un de ses joyaux, la Pierre des Océanides. Une pierre alchimique qui confère à celui ou à celle qui la possède, la faculté de parler sous l’eau… Une possession vitale quand on est sous le joug des tridents des êtres qui peuplent les profondeurs. »
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Joignant l’utile à l’agréable, le vieil homme dégaina la fameuse pierre : un caillou identifiable à son bleu outremer. Une couleur qui semblait danser aussi bien à la surface qu’à l’intérieur de la pierre, comme si plusieurs flux liquides s’en disputaient la domination.
« Vous pouvez ranger votre poudre de Memphis, Hector — il s’appelait Victor, en vérité. Elle ne vous empêchera pas de rater votre préparation, dit Aliaume en voyant un élève de la confrérie d’Ogme, visiblement mal réveillé, étaler son nécessaire à potions sur sa paillasse. Tout ce dont vous aurez besoin est déjà là, sous votre nez. »
S’adressant à tout le monde, Aliaume marqua une pause et ensorcela la craie qui se mit à rédiger la première étape sur le tableau noir placé devant le premier rang.
« Puisqu’il faut bien débuter quelque part, nous allons commencer par purifier l’eau de source qui figure déjà dans votre cornue, annonça Aliaume en désignant le récipient à bec dont le verre était irisé. Vous en avez l’habitude, un simple Incendio suffira. »
Sans la moindre difficulté, tout le monde alluma un petit feu magique sous sa cornue.
« Pour votre gouverne, l’eau de source doit être prélevée le soir du solstice d’hiver au cœur d’une montagne solitaire. Poursuivons. A l’aide de votre baguette, vous allez à présent dessiner un tracé de la Fusion à l’intérieur de votre creuset en fer, attendre trois secondes, et y jeter vos trois bâtons de lapis-lazuli. »
Le sourire du vieux sorcier s’adoucit.
« Trois secondes ! Pas une de plus. Pas une de moins. L’alchimie est une affaire de minutie… et de mystères. »
L’art du moindre petit détail ; du temps qui s’écoule et qui s’arrête ; des énigmes de la nature magique, voilà tout ce que l’alchimie proposait de combiner aux yeux des alchimistes. Nul doute que la chose était infiniment plus nébuleuse pour des sorciers et des sorcières en devenir.
Sachant que des curieux de première année étaient présents, Aliaume prit le temps de s’approcher de chacun d’eux pour leur montrer comment se réalisait un tracé de la Fusion. Le résultat ne serait pas excellent, Aliaume le savait bien, mais au moins la chance d’obtenir une Pierre des Océanides « passable » restait envisageable pour eux. Cela éviterait les frustrations, voire les découragements face aux exploits possibles des plus expérimentés.
« Vous pouvez ranger votre poudre de Memphis, Hector — il s’appelait Victor, en vérité. Elle ne vous empêchera pas de rater votre préparation, dit Aliaume en voyant un élève de la confrérie d’Ogme, visiblement mal réveillé, étaler son nécessaire à potions sur sa paillasse. Tout ce dont vous aurez besoin est déjà là, sous votre nez. »
S’adressant à tout le monde, Aliaume marqua une pause et ensorcela la craie qui se mit à rédiger la première étape sur le tableau noir placé devant le premier rang.
« Puisqu’il faut bien débuter quelque part, nous allons commencer par purifier l’eau de source qui figure déjà dans votre cornue, annonça Aliaume en désignant le récipient à bec dont le verre était irisé. Vous en avez l’habitude, un simple Incendio suffira. »
Sans la moindre difficulté, tout le monde alluma un petit feu magique sous sa cornue.
« Pour votre gouverne, l’eau de source doit être prélevée le soir du solstice d’hiver au cœur d’une montagne solitaire. Poursuivons. A l’aide de votre baguette, vous allez à présent dessiner un tracé de la Fusion à l’intérieur de votre creuset en fer, attendre trois secondes, et y jeter vos trois bâtons de lapis-lazuli. »
Le sourire du vieux sorcier s’adoucit.
« Trois secondes ! Pas une de plus. Pas une de moins. L’alchimie est une affaire de minutie… et de mystères. »
L’art du moindre petit détail ; du temps qui s’écoule et qui s’arrête ; des énigmes de la nature magique, voilà tout ce que l’alchimie proposait de combiner aux yeux des alchimistes. Nul doute que la chose était infiniment plus nébuleuse pour des sorciers et des sorcières en devenir.
Sachant que des curieux de première année étaient présents, Aliaume prit le temps de s’approcher de chacun d’eux pour leur montrer comment se réalisait un tracé de la Fusion. Le résultat ne serait pas excellent, Aliaume le savait bien, mais au moins la chance d’obtenir une Pierre des Océanides « passable » restait envisageable pour eux. Cela éviterait les frustrations, voire les découragements face aux exploits possibles des plus expérimentés.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Les bâtons de lapis-lazuli se liquéfièrent un peu partout. Là où ce n’était pas le cas, Aliaume s’arrêta et rectifia les choses d’un coup de baguette magique tout en dispensant conseils et encouragements.
« Comme toute matière sujette à un tracé alchimique, nous allons profiter de son agitation pour manipuler le liquide que vous venez d’obtenir, poursuit-il, plongeant sa baguette magique dans le creuset d’un élève de la confrérie de Lug. Plongez votre baguette, tournez trois fois dans le sens des aiguilles d’une montre et retirez-la. »
Joignant le geste à la parole, le vieil homme retira sa baguette du creuset. L’entièreté du liquide bleu accompagna le mouvement, comme s’il ne pouvait pas se détacher de la baguette du vieil homme. A la surprise générale, Aliaume fit valser le liquide, l’envoyant frapper la paillasse quatre fois en rythme comme s’il s’agissait d’une vulgaire pâte à pizza.
« Le liquide doit battre quatre fois la paillasse pendant qu’il est encore chaud. N’ayez pas peur. Soyez énergiques. Le liquide ne se détachera pas de votre baguette. L’emprise magique est encore trop forte. »
Le vieil homme guetta les efforts de chacun et de chacune, tapa dans ses mains pour aider ses élèves à frapper en rythme, puis il esquiva une gerbe de liquide bleu qui alla s’écraser contre le mur.
« Il fallait tourner fois dans le sens des aiguilles d’une montre, mademoiselle, commenta-t-il, un sourire tendre aux coins des lèvres. Et non l’inverse. »
Pour beaucoup, l’Alchimie était une matière au moins aussi obscure que l’Occlumencie. A ceci près que les alchimistes étaient beaucoup plus amicaux que les Occlumens. Aliaume répara l’erreur de l’adolescente et resta auprès d’elle quand elle se mit à battre le liquide sur sa paillasse.
« C’est bien mieux. Bien mieux, lui confia-t-il avant de s’adresser de nouveau à l’assemblée. A présent vous devriez voir apparaître des paillettes blanches à la surface du liquide… plus si liquide. »
En effet, de petits points blancs étaient apparus sur plusieurs réalisations (y compris celle d’Aliaume, naturellement) qui ne ressemblaient plus tant à un liquide mais à une pâte visqueuse.
Aliaume retourna auprès de l’élève de la confrérie de Lug et maintint sa baguette au-dessus de la cornue chauffée. La pâte bleue un peu visqueuse enroulée autour de sa baguette semblait craindre les bords du bec irisé. Tout le monde pouvait le voir à ses tremblements.
« Comme toute matière sujette à un tracé alchimique, nous allons profiter de son agitation pour manipuler le liquide que vous venez d’obtenir, poursuit-il, plongeant sa baguette magique dans le creuset d’un élève de la confrérie de Lug. Plongez votre baguette, tournez trois fois dans le sens des aiguilles d’une montre et retirez-la. »
Joignant le geste à la parole, le vieil homme retira sa baguette du creuset. L’entièreté du liquide bleu accompagna le mouvement, comme s’il ne pouvait pas se détacher de la baguette du vieil homme. A la surprise générale, Aliaume fit valser le liquide, l’envoyant frapper la paillasse quatre fois en rythme comme s’il s’agissait d’une vulgaire pâte à pizza.
« Le liquide doit battre quatre fois la paillasse pendant qu’il est encore chaud. N’ayez pas peur. Soyez énergiques. Le liquide ne se détachera pas de votre baguette. L’emprise magique est encore trop forte. »
Le vieil homme guetta les efforts de chacun et de chacune, tapa dans ses mains pour aider ses élèves à frapper en rythme, puis il esquiva une gerbe de liquide bleu qui alla s’écraser contre le mur.
« Il fallait tourner fois dans le sens des aiguilles d’une montre, mademoiselle, commenta-t-il, un sourire tendre aux coins des lèvres. Et non l’inverse. »
Pour beaucoup, l’Alchimie était une matière au moins aussi obscure que l’Occlumencie. A ceci près que les alchimistes étaient beaucoup plus amicaux que les Occlumens. Aliaume répara l’erreur de l’adolescente et resta auprès d’elle quand elle se mit à battre le liquide sur sa paillasse.
« C’est bien mieux. Bien mieux, lui confia-t-il avant de s’adresser de nouveau à l’assemblée. A présent vous devriez voir apparaître des paillettes blanches à la surface du liquide… plus si liquide. »
En effet, de petits points blancs étaient apparus sur plusieurs réalisations (y compris celle d’Aliaume, naturellement) qui ne ressemblaient plus tant à un liquide mais à une pâte visqueuse.
Aliaume retourna auprès de l’élève de la confrérie de Lug et maintint sa baguette au-dessus de la cornue chauffée. La pâte bleue un peu visqueuse enroulée autour de sa baguette semblait craindre les bords du bec irisé. Tout le monde pouvait le voir à ses tremblements.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Le vieil homme tenait son auditoire par sa seule démonstration. Il le savait. Tout le monde, ou presque, se demandait ce qu’il allait advenir de cette pâte bleue toute tremblante. Et c’est là que l’histoire entrait en scène !
« Comme je vous le disais, l’infant Miguel était un prince-sorcier du Portugal, dit Aliaume en adressant un clin d’œil à l’élève de la confrérie de Dagda qui avait eu raison de le reprendre à ce sujet. Pour celles et ceux qui se demandent ce que cela peut bien signifier, et bien disons que l’infant Miguel est né dans la famille non-mag’ la plus puissante de la péninsule ibérique de son temps : la maison d’Avis. Autant vous dire qu’en mille quatre cent quatre-vingt dix-neuf, les moeurs étaient très différentes de celles que vous connaissez aujourd’hui et que les manifestations magiques très précoces qui entouraient le petit Miguel ont à ce point effrayés son père, le roi Manuel premier du Portugal, qu’il a été très vite question de tuer le pauvre enfant. Mais la nourrice de Miguel, qui était une sorcière infiltrée par la Chambre de sorcellerie d’Espagne, orchestra son décès prématuré en lui faisant boire une potion qui le fit passer pour mort. L’infant Miguel fut recueilli et grandit dans notre monde où il étudia sur les mêmes bancs que vous, ici, à Beauxbâtons. »
Une histoire déchirante d’enfants non-mag’ persécutés en raison de leurs pouvoirs magiques comme il en avait existé des centaines au cours des siècles passés…
« Miguel a découvert ses origines et son histoire durant sa dernière année à l’académie. Cela a eu de grandes conséquences sur son existence, comme vous pouvez l’imaginer… Il a ainsi appris que sa mère était morte en couches, quelques minutes après l’avoir mis au monde… »
Aliaume laissa planer un lourd silence. Un silence durant lequel il se remémora un souvenir profondément déchirant…
« Professeur, est-ce que tout va bien ? »
Ce que tout le monde avait pu remarquer durant ce moment presque gênant, c’est que la pâte bleue s’était doucement glissée à l’intérieur du bec irisé et qu’au contact de l’eau de source chauffée, un vif éclat bleu avait embrasé la cornue.
« Oui, tout va bien, mentit Aliaume en revenant à l’instant présent. Comme souvent en Alchimie, la puissance des sentiments qui vous animent joue un grand rôle dans l’achèvement de cette pierre alchimique. Comme Miguel, il va vous falloir sonder vos souvenirs passés et dénicher quelque chose, en vous-même, qui vous a profondément traumatisé. »
« Comme je vous le disais, l’infant Miguel était un prince-sorcier du Portugal, dit Aliaume en adressant un clin d’œil à l’élève de la confrérie de Dagda qui avait eu raison de le reprendre à ce sujet. Pour celles et ceux qui se demandent ce que cela peut bien signifier, et bien disons que l’infant Miguel est né dans la famille non-mag’ la plus puissante de la péninsule ibérique de son temps : la maison d’Avis. Autant vous dire qu’en mille quatre cent quatre-vingt dix-neuf, les moeurs étaient très différentes de celles que vous connaissez aujourd’hui et que les manifestations magiques très précoces qui entouraient le petit Miguel ont à ce point effrayés son père, le roi Manuel premier du Portugal, qu’il a été très vite question de tuer le pauvre enfant. Mais la nourrice de Miguel, qui était une sorcière infiltrée par la Chambre de sorcellerie d’Espagne, orchestra son décès prématuré en lui faisant boire une potion qui le fit passer pour mort. L’infant Miguel fut recueilli et grandit dans notre monde où il étudia sur les mêmes bancs que vous, ici, à Beauxbâtons. »
Une histoire déchirante d’enfants non-mag’ persécutés en raison de leurs pouvoirs magiques comme il en avait existé des centaines au cours des siècles passés…
« Miguel a découvert ses origines et son histoire durant sa dernière année à l’académie. Cela a eu de grandes conséquences sur son existence, comme vous pouvez l’imaginer… Il a ainsi appris que sa mère était morte en couches, quelques minutes après l’avoir mis au monde… »
Aliaume laissa planer un lourd silence. Un silence durant lequel il se remémora un souvenir profondément déchirant…
« Professeur, est-ce que tout va bien ? »
Ce que tout le monde avait pu remarquer durant ce moment presque gênant, c’est que la pâte bleue s’était doucement glissée à l’intérieur du bec irisé et qu’au contact de l’eau de source chauffée, un vif éclat bleu avait embrasé la cornue.
« Oui, tout va bien, mentit Aliaume en revenant à l’instant présent. Comme souvent en Alchimie, la puissance des sentiments qui vous animent joue un grand rôle dans l’achèvement de cette pierre alchimique. Comme Miguel, il va vous falloir sonder vos souvenirs passés et dénicher quelque chose, en vous-même, qui vous a profondément traumatisé. »
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Durant les minutes qui suivirent, l’atmosphère au sein de la salle de classe se métamorphosa : tout le monde ou presque se retrouva plongé dans des pensées peu agréables. Partout où le souvenir remémoré était suffisamment traumatisant, la pâte bleue descendait toute seule dans le bec irisé. Là où ce n’était pas le cas, Aliaume s’arrêtait et prenait le temps de converser avec l’élève pour l’aiguiller sur le bon chemin. L’exercice n’était pas évident, puisqu’il nécessitait la bonne volonté de s’ouvrir à autrui. Une chose d’autant moins évidente quand on appartenait à une autre génération et qu’il était question de s’ouvrir au directeur de l’académie. Aliaume accorda ainsi cinq bonnes minutes à une élève de la confrérie d’Ogme qui finit par lui avouer à demi-mots que son souvenir le plus traumatisant était celui qui avait vu sa camarade, Lorie Fleury, être désignée championne de Beauxbâtons au cours du Tournoi des Trois Sorciers. Le vieil homme accueillit la révélation avec un sourire bienveillant et lui expliqua comment elle devait utiliser ce souvenir dans le cadre de ce cours.
« Nous allons à présent nous servir d’une dernière chose pour obtenir la cristallisation de la pierre, dit-il en récupérant le contrôle de l’attention générale. Saisissez la craie runique sur votre paillasse et reproduisez le dessin que vous voyez apparaître dès maintenant sur le tableau. »
Une craie enchantée dessina deux cercles hérissés de traits sur le tableau de classe. Deux cercles reliés par un trait vertical.
« On le reproduit où professeur ? demanda un élève de la confrérie de Dagda. »
« Directement sur votre plan de travail, répondit Aliaume avec un sourire. Dans le cercle du bas, vous déposerez la bobine de cheveux de sirène qui se trouve dans le bocal à votre droite — tout le monde comprit ainsi ce qu’étaient ces espèces de racines noires baignant dans un liquide gris. Faites attention à les déposer dans le cercle, aucun cheveu ne doit entrer en contact avec le trait de votre craie runique. Dans le cercle du haut, vous allez écouler le contenu de votre cornue. Pour cela, je vous invite à utiliser le charme de Lévitation pour retourner délicatement la cornue dans les airs. Le liquide que vous devriez avoir obtenu sera naturellement contenu par le tracé de votre craie runique. Je viendrai rectifier les préparations qui ne sont pas suffisamment liquides. »
Et le vieil homme de conclure avec entrain :
« A vos dessins ! »
« Nous allons à présent nous servir d’une dernière chose pour obtenir la cristallisation de la pierre, dit-il en récupérant le contrôle de l’attention générale. Saisissez la craie runique sur votre paillasse et reproduisez le dessin que vous voyez apparaître dès maintenant sur le tableau. »
Une craie enchantée dessina deux cercles hérissés de traits sur le tableau de classe. Deux cercles reliés par un trait vertical.
« On le reproduit où professeur ? demanda un élève de la confrérie de Dagda. »
« Directement sur votre plan de travail, répondit Aliaume avec un sourire. Dans le cercle du bas, vous déposerez la bobine de cheveux de sirène qui se trouve dans le bocal à votre droite — tout le monde comprit ainsi ce qu’étaient ces espèces de racines noires baignant dans un liquide gris. Faites attention à les déposer dans le cercle, aucun cheveu ne doit entrer en contact avec le trait de votre craie runique. Dans le cercle du haut, vous allez écouler le contenu de votre cornue. Pour cela, je vous invite à utiliser le charme de Lévitation pour retourner délicatement la cornue dans les airs. Le liquide que vous devriez avoir obtenu sera naturellement contenu par le tracé de votre craie runique. Je viendrai rectifier les préparations qui ne sont pas suffisamment liquides. »
Et le vieil homme de conclure avec entrain :
« A vos dessins ! »
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Tout le monde s’activa à reproduire le tracé apparu sur le tableau avec plus ou moins de brio. Fidèle à lui-même, Aliaume marcha de paillasse en paillasse pour rectifier ce qu’il était nécessaire de rectifier, promulguant aussi bien des conseils techniques que pratiques à tous les élèves qui manquaient cruellement de minutie. L’Alchimie ne tolérait aucune approximation, le risque d’un désastre y était beaucoup trop important, plus important que toutes les erreurs commises dans les huit autres matières réunies. Aussi, Aliaume veilla à ce que tout soit conforme à ce qu’il avait demandé. Quand ce n’était pas le cas, il prenait le temps d’expliquer à l’élève ce qu’il avait raté tout en ensorcelant la plume qui lui servait d’outil d’écriture pour qu’elle rédige sur un parchemin vierge la liste de toutes les erreurs accumulées. Liste sur laquelle l’élève pourrait, par la suite, s’appuyer pour s’améliorer.
« Tout ce qu’il vous reste à faire maintenant, c’est touché une ligne du tracé avec votre baguette. Rien de plus, rien de moins. Allez-y ! »
Les détonations retentirent aux quatre coins de la salle sous l’œil amusé du vieil homme. A chaque contact entre un tracé et une baguette, une détonation suivie d’un nuage de fumée bleue se produisaient, révélant une Pierre des Océanides dont l’aspect, le poids, et la taille étaient différents sur chaque paillasse.
Aliaume applaudit et quelque chose de tout à fait extraordinaire se produisit : au centre de la salle de classe, quatre dalles coulissèrent et un grand aquarium circulaire s’extirpa du sol. La pénombre de la salle de classe et le jeu des flammes bleues sur le verre de l’aquarium rendaient son eau encore plus turquoise qu’elle ne l’était réellement. Au milieu des buissons d’algues, d’étonnantes créatures à peine plus grandes que des mandragores ondulaient avec grâce : hybrides, leur corps entièrement recouvert d’écailles se terminaient par une queue de poisson quand la partie supérieure était constituée d’un buste et d’une tête expressive coiffée de longues dreadlocks. De grands yeux d’un bleu envoûteur et de grandes bouches rieuses souriaient aux élèves en agitant des mains palmées. D’un coup de baguette magique, Aliaume fit apparaître une échelle sécurisée pour permettre aux curieux d’atteindre la surface de l’eau.
« Il est temps de tester votre Pierre auprès des grands tresseurs d’algues de la Méditerranée. J’ai nommé le peuple Laminarien. »
Une cloche retentit, annonçant la fin des festivités.
« Fin des obligations ! s’exclama le vieil homme, comme s’il venait de recevoir un électrochoc. Je laisse les curieux et les curieuses à leurs expérimentations, pour ma part je ne tiens pas à attraper la crève-la-faim. Une bonne part de flan marinier me fera le plus grand bien ! Bonne journée. »
« Tout ce qu’il vous reste à faire maintenant, c’est touché une ligne du tracé avec votre baguette. Rien de plus, rien de moins. Allez-y ! »
Les détonations retentirent aux quatre coins de la salle sous l’œil amusé du vieil homme. A chaque contact entre un tracé et une baguette, une détonation suivie d’un nuage de fumée bleue se produisaient, révélant une Pierre des Océanides dont l’aspect, le poids, et la taille étaient différents sur chaque paillasse.
Aliaume applaudit et quelque chose de tout à fait extraordinaire se produisit : au centre de la salle de classe, quatre dalles coulissèrent et un grand aquarium circulaire s’extirpa du sol. La pénombre de la salle de classe et le jeu des flammes bleues sur le verre de l’aquarium rendaient son eau encore plus turquoise qu’elle ne l’était réellement. Au milieu des buissons d’algues, d’étonnantes créatures à peine plus grandes que des mandragores ondulaient avec grâce : hybrides, leur corps entièrement recouvert d’écailles se terminaient par une queue de poisson quand la partie supérieure était constituée d’un buste et d’une tête expressive coiffée de longues dreadlocks. De grands yeux d’un bleu envoûteur et de grandes bouches rieuses souriaient aux élèves en agitant des mains palmées. D’un coup de baguette magique, Aliaume fit apparaître une échelle sécurisée pour permettre aux curieux d’atteindre la surface de l’eau.
« Il est temps de tester votre Pierre auprès des grands tresseurs d’algues de la Méditerranée. J’ai nommé le peuple Laminarien. »
Une cloche retentit, annonçant la fin des festivités.
« Fin des obligations ! s’exclama le vieil homme, comme s’il venait de recevoir un électrochoc. Je laisse les curieux et les curieuses à leurs expérimentations, pour ma part je ne tiens pas à attraper la crève-la-faim. Une bonne part de flan marinier me fera le plus grand bien ! Bonne journée. »
[FIN]
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