Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
Floraison de l’instinct sauvage
Lentement, avec le nouvel instrument que j‘avais acquis : un lance pierre, je me faufilais derrière les murailles de pierre du château. Je l’entendais piailler, et par le trou du muret de brique, je l’observais chercher quelque chose par terre, ça pouvait être un ver, tout aussi bien que des miettes, je ne voyais rien du tout d’où j’étais. De toute façon il était trop petit. De ma place je ne l’aurais jamais, l’angle n’était pas intéressant. Il faut que je m‘approche !
Doucement je me baissais, et le plus silencieusement possible, je m‘approchais de lui, enfin, je ne le voyais pas mais son piaillement devenait de plus en plus fort à mesure que je rampais en sa direction. Puis enfin je l’avais dans le visu, à portée de vue. Doucement je m’armais de mon lance pierre, puis du cailloux que je plaçais dans le réceptacle. Je commençais à tirer sur l’élastique et visais son petit corps qui s’agitait. J’attendis qu’il ne fasses plus aucuns mouvements pour retirer mon doigt qui fit jaillir l’élastique et propulsa le caillou. Ce dernier se planta comme prévu dans l’oiseau qui pouffa un cri, s’écroula et puis plus rien. C’est tout ? Trop fort.Je. Suis. Un. Tireur d’élite. Y’a pas meilleur chasseur que moi.
Je me relevais puis couru jusqu’au volatile. Je pensais que je sentirais de la satisfaction en le voyant, comme ce que j’avais ressenti jusque là mais ce fut tout le contraire. Qu’est-ce que j’ai fait !? L’oiseau qui devait sûrement être un moineau, jonchait par terre et sa poitrine s’élevait et s’abaissait très rapidement regardant tristement le vide. Plus bas, de son flanc, un écoulement rouge commençait à colorer le sol. Horrifié je passais ma main dans mes cheveux, pourquoi j’ai fait ça ?
- Je suis désolé. Je ne voulais pas te.. Je re-glisse mes mains dans ma chevelure et observe l’oiseau, ahuri.
- MAIS POURQUOI JE L‘AI FAIT ALORS !?
Je suis un monstre. J’en fais quoi de lui aussi ? Il va mourrir ? Je l’achève ? Ou alors j’essaie de le soigner ?
Je me baisse et le touche. Il est encore chaud. J’essuie ma main contre mon vêtement, et l’analyse : il ne vas pas tarder à mourir de toute façon, ça se voit bien à sa façon de se tortiller. Je soupire et observe les horizons, je vais l’enterrer. J’enlève donc ma veste et le met dedans, pour le transporter. Si un délégué me vois je suis foutu… ou alors je n’aurais qu’à inventer que je l’ai trouver comme ça. Mais tout de même, je parais suspect, il faut que je cache ça. Finalement je trouve un endroit assez isoler et assez terreux, bon vite. Je pose l’oiseau à côté de moi et réalise que je n’ai pas de pelle. Bon je vais faire avec les moyens du bords, c’est à dire avec l’arrière de mon lance pierre.
Avec je me mis à creuser une assez grosse fente dans la terre un peu grasse et au fur et à mesure, le trou se creusa jusqu’à former un assez grand espace pour y contenir l‘oiseau. Dans le feu de l‘action, j‘y installai l‘oiseau et l’ensevelis de la terre que j‘avais ôté du sol. J’époustai mes mains sur mon pantalon et m’arrêtai très vite, je venais de tacher de terre mon pantalon bleu. Ne parlons pas de ma veste qui est toute rouge, je ne suis vraiment pas discret. Je me lève et commence à retourner dans mon boudoir, tout pataud.
C’est en plein milieu du chemin que je m’immobilisai, je venais de réaliser quelque chose : j‘ai enterré l’oiseau encore vivant. Enfin peut-être qu‘il était mort entre temps, je ne savais plus. Mais je ne me sentis tout à coup encore plus mal, tellement mal que je partis très vite vers le boudoir d’Ogme, une nausée me prenant. Je n’oubliai bien sûr pas de jeter mon instrument, tant pis, je dirais à Paolo qui m’avait aidé à le confectionner que je l’ai perdu.
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