Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Dimanche 29 octobre 2023, 10h.
Le ciel avait beau être nuageux, le soleil n’avait aucun mal à percer les nuages cotonneux et à maintenir le mercure aux alentours de 10°. Se faisant, le professeur Delalande avait opté pour une robe de mi-saison vert lichen sans manches mais qui avait le chic de couvrir ses pieds nus — ce qui était tout de même plus présentable quand il apparaissait en public malgré le peu d’intérêt qu’il portait aux considérations de type vestimentaires. Planté devant la terrasse du café Arias, appuyé contre son bâton de marche, il s’échinait depuis une quinzaine de minutes à faire comprendre à ce brave Ernesto — le propriétaire des lieux — pourquoi, selon lui, sa recette du choc à pique — une des boissons emblématiques du café — était trop chargé en piment d’Espelette.
« Hm non, c’est encore trop, jugea le vieil homme en reposant sur la table une tasse fumante de chocolat. »
Loin d’être découragé, ce brave Ernesto — un fier et fort gaillard d’origine espagnole — fit disparaître le contenu de la tasse d’un coup de baguette magique en riant aussi fort que sa large poitrine le lui permettait.
« Je crois que si je réduis encore le dosage, il ne sera plus nécessaire d’appeler ça un choc à pique, professeur. Tout au mieux un chocolat serré. »
Armant son plus beau sourire — qui avait bien du mal à se laisser admirer sous cette épaisse moustache blanche — le vieil homme décocha un clin d’oeil au propriétaire du café.
« En voilà une bonne idée, un chocolat serré s’il vous plaît ! »
Pour quelqu’un qui ne connaissait pas encore le professeur Delalande, il est clair qu’il pouvait passer pour un client particulièrement enquiquinant. Mais pour qui le connaissait — et c’était évidemment le cas d’Ernesto — on ne pouvait que s’amuser des défis que le vieil homme dissimulait sous une couche d’insatisfaction. À croire que les années avaient beau s’être écoulées, rien n’y faisait, il titillait toujours l’élève qui se cachait au fond de chaque adulte passé par l’académie.
Loin d’être aveugle, Aliaume remarqua l’arrivée des premiers élèves de l’académie au bout de l’impasse du Tisseur — la rue dans laquelle se situait le café Arias. Ce qui signifiait, non d’un druide sans culotte, qu’il était déjà dix heures passées ! Ne pouvant s’empêcher de baisser les yeux sur la dizaine de tasses — pour certaines refroidies — posées sur la table, le presque-centenaire imagina un drôle de stratagème qui le poussa à interpeler les premiers adolescents à parvenir assez près pour l’entendre :
« Augustin, Roxanne ! Venez donc goûter quelque chose je vous prie ! »
Et d’ajouter à l’attention d’Ernesto.
« Ajoutez deux choc à pique s’il vous plaît. »
@Roseanne Leroy @Angelin Meyer en route !
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Veste enfilée par-dessus sa robe, chaussures mises et broche de sa confrérie fièrement accrochée sur son uniforme, Roseanne était fin prête. Passant la lanière de son sac sur son épaule, elle vérifia sa montre, 10 heures tapante.s Elle était pile à l'heure ! La jeune fille quitta la tour de Dagda pour rejoindre le hall d'entrée de l'Académie. La jeune fille marchait à une allure soutenue, mais qui restait calme, ne perdant pas de vue son objectif du jour : le café Arias. C'était la deuxième sortie à Osse-en-Bazar de cette année et Roseanne compter bien explorer ce petit café qu'elle n'avait pas eu le temps de visiter lors de son premier passage dans le village.
Elle fut l'une des premières arrivées et se dirigea immédiatement vers le majordome de l'Académie qui nota son nom avant de la laisser passer. Roseanne utilisa le réseau de cheminettes et se retrouva en un rien de temps au milieu de la Mairie d'Osse-en-Bazar. Elle salua les différentes personnes présentes puis d'un pas lest se dirigea vers la sortie. De la, rien de plus simple, l'odeur de café flottait librement dans l'air et Roseanne la suivit calmement jusqu'à sa destination. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver au bout de l'impasse du Tisseur et elle pu enfin apercevoir la devanture du café ainsi que sa terrasse.
Observant les alentours, le regard de Roseanne fut attiré par une table en particulier, contenant plusieurs tasse, mais n'ayant qu'un occupant. Le regard de la jeune fille se posa alors sur l'Homme qu'elle reconnue immédiatement comme étant le directeur de l'Académie, le professeur Delalande. Roseanne pensait saluer le directeur avant d'entrée dans le café, mais celui-ci avait apparemment d'autres projets pour elle puisqu'il prit rapidement la parole. Roxanne ? Roseanne regarda rapidement autour d'elle et arriva à la conclusion que oui, le directeur s'adressait bien à elle. Non seulement, il s'adressait à elle, mais en plus, il l'invitait à se joindre à lui. Par la barbe de Merlin voilà une proposition qu'elle ne pouvait décemment pas refuser !
Alors, Roseanne s'avança vers le directeur et s'inclina légèrement. "Bonjour monsieur ! Que voulez-vous que je goûte ?" demanda Roseanne, tout à coup tellement curieuse qu'elle en oublia de préciser qu'elle ne s'appelait pas Roxanne.
Elle fut l'une des premières arrivées et se dirigea immédiatement vers le majordome de l'Académie qui nota son nom avant de la laisser passer. Roseanne utilisa le réseau de cheminettes et se retrouva en un rien de temps au milieu de la Mairie d'Osse-en-Bazar. Elle salua les différentes personnes présentes puis d'un pas lest se dirigea vers la sortie. De la, rien de plus simple, l'odeur de café flottait librement dans l'air et Roseanne la suivit calmement jusqu'à sa destination. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver au bout de l'impasse du Tisseur et elle pu enfin apercevoir la devanture du café ainsi que sa terrasse.
Observant les alentours, le regard de Roseanne fut attiré par une table en particulier, contenant plusieurs tasse, mais n'ayant qu'un occupant. Le regard de la jeune fille se posa alors sur l'Homme qu'elle reconnue immédiatement comme étant le directeur de l'Académie, le professeur Delalande. Roseanne pensait saluer le directeur avant d'entrée dans le café, mais celui-ci avait apparemment d'autres projets pour elle puisqu'il prit rapidement la parole. Roxanne ? Roseanne regarda rapidement autour d'elle et arriva à la conclusion que oui, le directeur s'adressait bien à elle. Non seulement, il s'adressait à elle, mais en plus, il l'invitait à se joindre à lui. Par la barbe de Merlin voilà une proposition qu'elle ne pouvait décemment pas refuser !
Alors, Roseanne s'avança vers le directeur et s'inclina légèrement. "Bonjour monsieur ! Que voulez-vous que je goûte ?" demanda Roseanne, tout à coup tellement curieuse qu'elle en oublia de préciser qu'elle ne s'appelait pas Roxanne.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Si Augustin — qui s’appelait en réalité Angelin — était visiblement cloué sur place, Roxanne — qui n’était autre que Roseanne — accepta poliment l’invitation du vieil homme. Comme les choses étaient bien faites et que le propriétaire des lieux connaissait son métier sur le bout des doigts, Ernesto reparut avec trois tasses au moment précis où Roseanne se redressa.
« Merveilleux, souffla un Aliaume ravi par la simple perspective d’obtenir raison. Asseyez-vous, je vous en prie… »
« Bien le bonjour mademoiselle, salua l’honorable monsieur Arias en posant les tasses fumantes sur la table avant de récupérer toutes celles qui s’étaient refroidies ou vidées depuis le début de cette drôle d’aventure. »
« … monsieur Arias, ici présent, assure que sa recette de choc à pique est correctement dosée. Mais je soutiens qu’elle contient un peu trop de piment d’Espelette, ce qui déséquilibre l’ensemble. Ce désaccord amical ne saurait être tranché par nulle autre que vous. Car comme on dit : la vérité colle toujours au palais des enfants ! »
Ce brave Ernesto Arias étouffa un rire en adressant un regard amusé à cette pauvre enfant qui se retrouvait embarquée dans une bien étrange histoire chocolatée.
« Je peux vous ramener une assiette de viennoiseries pour accompagner votre dégustation, elles sortent tout juste du four… »
« Tututte… n’essayez pas de soudoyer cette jeune fille ! rétorqua Aliaume. D’autant plus que vous ne vendez aucune viennoiserie sombre renard ! »
« La Miche fumante m’en a fait cadeau. Je les mets à disposition de qui il me plaît mon bon monsieur, répondit Arias avec un brin de théâtralité dans sa façon de s’exprimer. »
L’argument fit froncer les sourcils du vieil homme qui — s’il ne trouvait pas le choc à pique à son goût — n’était pas pour autant disposé à laisser une assiette de viennoiseries lui glisser sous le nez. D’autant plus que son estomac ne semblait pas franchement apprécier les mélanges qu’il devait traiter depuis quelques minutes. Une bonne viennoiserie viendrait, peut-être, tapisser tout ça et remettre les choses à plat pour le reste de la matinée.
« Très bien, dans ce cas, un croissant pour moi, céda le presque-centenaire comme si c’était bien lui qu’on avait invité à prendre une viennoiserie. »
Loin de s’en offusquer, Arias acquiesça en souriant et leva un sourcil vers Roxanne.
« Et pour vous mademoiselle ? »
« Merveilleux, souffla un Aliaume ravi par la simple perspective d’obtenir raison. Asseyez-vous, je vous en prie… »
« Bien le bonjour mademoiselle, salua l’honorable monsieur Arias en posant les tasses fumantes sur la table avant de récupérer toutes celles qui s’étaient refroidies ou vidées depuis le début de cette drôle d’aventure. »
« … monsieur Arias, ici présent, assure que sa recette de choc à pique est correctement dosée. Mais je soutiens qu’elle contient un peu trop de piment d’Espelette, ce qui déséquilibre l’ensemble. Ce désaccord amical ne saurait être tranché par nulle autre que vous. Car comme on dit : la vérité colle toujours au palais des enfants ! »
Ce brave Ernesto Arias étouffa un rire en adressant un regard amusé à cette pauvre enfant qui se retrouvait embarquée dans une bien étrange histoire chocolatée.
« Je peux vous ramener une assiette de viennoiseries pour accompagner votre dégustation, elles sortent tout juste du four… »
« Tututte… n’essayez pas de soudoyer cette jeune fille ! rétorqua Aliaume. D’autant plus que vous ne vendez aucune viennoiserie sombre renard ! »
« La Miche fumante m’en a fait cadeau. Je les mets à disposition de qui il me plaît mon bon monsieur, répondit Arias avec un brin de théâtralité dans sa façon de s’exprimer. »
L’argument fit froncer les sourcils du vieil homme qui — s’il ne trouvait pas le choc à pique à son goût — n’était pas pour autant disposé à laisser une assiette de viennoiseries lui glisser sous le nez. D’autant plus que son estomac ne semblait pas franchement apprécier les mélanges qu’il devait traiter depuis quelques minutes. Une bonne viennoiserie viendrait, peut-être, tapisser tout ça et remettre les choses à plat pour le reste de la matinée.
« Très bien, dans ce cas, un croissant pour moi, céda le presque-centenaire comme si c’était bien lui qu’on avait invité à prendre une viennoiserie. »
Loin de s’en offusquer, Arias acquiesça en souriant et leva un sourcil vers Roxanne.
« Et pour vous mademoiselle ? »
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Roseanne salua poliment le gérant du café avant d'accepter l'invitation du professeur Delalande et de s'asseoir à ses côtés. Observant la tasse qui venait d'être posé devant elle, la jeune fille se demanda ce que pouvait bien contenir ce récipient. Finalement, il lui fallut attendre seulement quelques instants avant d'avoir la réponse à sa question. Le fameux choc à pique était donc la boisson contenue dans la tasse en face d'elle. La jeune fille était ravie de cette découverte, après tout, elle était là pour tester les recettes quelque peu originales de ce lieu, c'était donc l'occasion parfaite.
La jeune Dagda ne s'attendait cependant pas à devoir juger une boisson qu'elle goûtait pour la première fois de sa vie en compagnie du gérant des lieux et du directeur de l'Académie. La voilà qui se trouvait dans une situation bien étrange dont elle ne savait pas trop quoi penser et qui apparemment amusé ce monsieur Arias et ne perturbait pas le moins du monde son directeur. Roseanne doutait de sa capacité à trancher ce désaccord et encore plus de l'expression utiliser par le directeur qui lui semblait erroné, mais la jeune fille ne fit aucun commentaire.
À l'entente du mot viennoiseries, les yeux de la jeune fille s'éclairèrent tout à coup. En effet, Roseanne avait sauté le petit-déjeuner et ne serait pas contre un petit en-cas surtout si elle devait goûter à une boisson contenant du piment d'Espelette. Malheureusement, le professeur Delalande n'était pas tout à fait de cet avis. Heureusement, monsieur Arias vient à son secours et finalement, Roseanne aurait le droit à une viennoiserie.
"Un pain au chocolat s'il vous plaît monsieur." demanda Roseanne avec un sourire
Une fois sa commande passée, la jeune fille se retourna vers sa tasse fumante. Attrapant sa tasse, la jeune fille commença par humer le breuvage qui lui était proposé. L'arôme puissant du chocolat attaqua ses narines et fit sourire la jeune fille. Elle ne décelait que très peu l'arôme du piment d'Espelette sûrement masquer par celui du chocolat. La jeune fille était donc pour l'instant bien incapable de savoir ce qui l'attendait. Alors décidant qu'elle avait assez attendu, Roseanne porta la tasse à ses lèvres pour goûter cette recette unique en son genre.
Laissant le temps à ses papilles d'assimiler toutes les saveurs de sa boisson, la jeune Dagda ne fit aucun commentaire. Cette boisson était excellente, ça ne laissait aucune dout, maintenant savoir si la quantité de piment d'Espelette était adapté était une tout autre affaire. La boisson était très bonne, mais le serait-elle encore plus avec un peu moins de piment, la jeune fille se posait la question. Reprenant une gorgée de sa boisson, elle se tourna vers le professeur Delalande.
"Je ne pense pas être en mesure de régler ce désaccord monsieur. Cette boisson est excellente, mais il me faudrait goûter plusieurs versions contenant plus ou moins de piment d'Espelette pour savoir laquelle serait la meilleure et pouvoir trancher entre monsieur Arias et vous." expliqua calmement Roseanne
La jeune Dagda ne s'attendait cependant pas à devoir juger une boisson qu'elle goûtait pour la première fois de sa vie en compagnie du gérant des lieux et du directeur de l'Académie. La voilà qui se trouvait dans une situation bien étrange dont elle ne savait pas trop quoi penser et qui apparemment amusé ce monsieur Arias et ne perturbait pas le moins du monde son directeur. Roseanne doutait de sa capacité à trancher ce désaccord et encore plus de l'expression utiliser par le directeur qui lui semblait erroné, mais la jeune fille ne fit aucun commentaire.
À l'entente du mot viennoiseries, les yeux de la jeune fille s'éclairèrent tout à coup. En effet, Roseanne avait sauté le petit-déjeuner et ne serait pas contre un petit en-cas surtout si elle devait goûter à une boisson contenant du piment d'Espelette. Malheureusement, le professeur Delalande n'était pas tout à fait de cet avis. Heureusement, monsieur Arias vient à son secours et finalement, Roseanne aurait le droit à une viennoiserie.
"Un pain au chocolat s'il vous plaît monsieur." demanda Roseanne avec un sourire
Une fois sa commande passée, la jeune fille se retourna vers sa tasse fumante. Attrapant sa tasse, la jeune fille commença par humer le breuvage qui lui était proposé. L'arôme puissant du chocolat attaqua ses narines et fit sourire la jeune fille. Elle ne décelait que très peu l'arôme du piment d'Espelette sûrement masquer par celui du chocolat. La jeune fille était donc pour l'instant bien incapable de savoir ce qui l'attendait. Alors décidant qu'elle avait assez attendu, Roseanne porta la tasse à ses lèvres pour goûter cette recette unique en son genre.
Laissant le temps à ses papilles d'assimiler toutes les saveurs de sa boisson, la jeune Dagda ne fit aucun commentaire. Cette boisson était excellente, ça ne laissait aucune dout, maintenant savoir si la quantité de piment d'Espelette était adapté était une tout autre affaire. La boisson était très bonne, mais le serait-elle encore plus avec un peu moins de piment, la jeune fille se posait la question. Reprenant une gorgée de sa boisson, elle se tourna vers le professeur Delalande.
"Je ne pense pas être en mesure de régler ce désaccord monsieur. Cette boisson est excellente, mais il me faudrait goûter plusieurs versions contenant plus ou moins de piment d'Espelette pour savoir laquelle serait la meilleure et pouvoir trancher entre monsieur Arias et vous." expliqua calmement Roseanne
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
C’est avec un sourire à peine masqué — enfin quoi que si : par les poils de cette épaisse moustache ! — que le vieil homme observa l’adolescente avaler une première gorgée… Et avec un sourire absent mais toujours masqué par la dite moustache qu’il la regarda avaler une seconde gorgée… Voilà une affaire qui prenait un mauvais tournant. Si elle était capable de s’enfiler deux gorgées de choc à pique, il ne faisait plus aucun doute aux yeux du quasi-centenaire que la petite ne lui serait d’aucune aide dans cette histoire. Ce qu’elle ne tarda guère à confirmer de vive voix.
Excellente… c’était ses mots…
Loin d’en vouloir à la petite, le vieil homme reporta son regard faussement courroucé sur ce joyeux monsieur Arias qui — d’un coup de baguette magique un peu trop enthousiaste au goût d’Aliaume — attira à lui les viennoiseries commandées et deux petites assiettes pour les présenter comme il se devait sous le nez de Roxanne — alias Roseanne — et dans la main libre d’Aliaume.
« Bon appétit ! dit-il avant de laisser éclater un rire sonore qui rembrunit d’autant plus le vieux directeur d’académie. Je suis ravi d’entendre que la version que je propose à tous mes clients depuis des années vous semble excellente mademoiselle. »
« Par tous les druides chaussés… jura dans sa barbe Aliaume »
Par tous les druides chaussés qu’en bon français on pouvait aisément remplacer par un « Par tous les saints ! », un « Bon dieu, mais qu’est-ce que je vous ai fait ? » ou encore un « Les carottes sont cuites ». Furieux de voir la victoire lui échapper, le vieil homme mordit d’autant plus fort dans son croissant qu’il sentait bon le beurre chaud — heureusement, il évita de peu de se mordre la langue au passage.
« Permettez-moi de vous servir une tasse du dernier dosage suggéré par ce cher professeur Delalande, poursuivit Arias, à l’attention de Roxanne — alias, toujours, Roseanne. »
De deux autres tours de baguette magique, le propriétaire des lieux fit non seulement apparaître une nouvelle tasse toute propre à côté du pain au chocolat de l’adolescente mais elle se remplit d’un doux liquide brun qui sentait bon le chocolat de caractère — mais avec certes beaucoup moins de piment d’Espelette. Tellement moins qu’à vrai dire, c’était comme s’il n’y en avait plus du tout. De fait, le chocolat ne piquait même plus le palais. Ce qui était un comble pour un choc à pique quoi qu’en pense le vieil homme.
Excellente… c’était ses mots…
Loin d’en vouloir à la petite, le vieil homme reporta son regard faussement courroucé sur ce joyeux monsieur Arias qui — d’un coup de baguette magique un peu trop enthousiaste au goût d’Aliaume — attira à lui les viennoiseries commandées et deux petites assiettes pour les présenter comme il se devait sous le nez de Roxanne — alias Roseanne — et dans la main libre d’Aliaume.
« Bon appétit ! dit-il avant de laisser éclater un rire sonore qui rembrunit d’autant plus le vieux directeur d’académie. Je suis ravi d’entendre que la version que je propose à tous mes clients depuis des années vous semble excellente mademoiselle. »
« Par tous les druides chaussés… jura dans sa barbe Aliaume »
Par tous les druides chaussés qu’en bon français on pouvait aisément remplacer par un « Par tous les saints ! », un « Bon dieu, mais qu’est-ce que je vous ai fait ? » ou encore un « Les carottes sont cuites ». Furieux de voir la victoire lui échapper, le vieil homme mordit d’autant plus fort dans son croissant qu’il sentait bon le beurre chaud — heureusement, il évita de peu de se mordre la langue au passage.
« Permettez-moi de vous servir une tasse du dernier dosage suggéré par ce cher professeur Delalande, poursuivit Arias, à l’attention de Roxanne — alias, toujours, Roseanne. »
De deux autres tours de baguette magique, le propriétaire des lieux fit non seulement apparaître une nouvelle tasse toute propre à côté du pain au chocolat de l’adolescente mais elle se remplit d’un doux liquide brun qui sentait bon le chocolat de caractère — mais avec certes beaucoup moins de piment d’Espelette. Tellement moins qu’à vrai dire, c’était comme s’il n’y en avait plus du tout. De fait, le chocolat ne piquait même plus le palais. Ce qui était un comble pour un choc à pique quoi qu’en pense le vieil homme.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
"Merci monsieur Arias." répondit Roseanne lorsque ce dernier lui apporta son pain au chocolat ou plus tôt quand le pain au chocolat vient se poser devant elle dans une petite assiette
Elle ne commenta pas la suite et se contenta d'un sourire à l'attention de monsieur Arias. Une nouvelle tasse se matérialisa devant ses yeux et se remplit peu à peu d'un nouveau liquide à goûter. Elle remercia à nouveau le gérant du café, mais ne toucha pas tout de suite à sa tasse. La jeune Dagda voulait d'abord prendre une bouchée de son pain au chocolat afin de ne plus avoir le goût de la première version de la boisson en bouche. Roseanne se saisit donc de l'assiette contenant sa viennoiserie puis pris une bouchée de son pain au chocolat qui se révéla excellent. D'où ça venait-il déjà ? Il lui semblait que monsieur Arias avait dit la Miche fumante, Roseanne se mit un rappel mental pour se renseigner sur cet endroit.
Mais revenons au sujet principal de toute cette histoire, les boissons. La jeune fille était là pour donner son avis sur le choc à pique pas sur le pain au chocolat. Reposant l'assiette contenant la viennoiserie, Roseanne se saisit de la tasse contenant la recette suggérer par le professeur Delalande. Cette fois, elle ne prit pas le temps de humer le breuvage, si elle n'avait rien sentit la première fois elle ne sentirait rien avec une recette contenant moins de piment d'Espelette. Portant la tasse à ses lèvres, Roseanne pris une gorgée de cette nouvelle boisson. Puis une deuxième pour être sûr que ses papilles ne lui jouaient pas un tour, et enfin une troisième histoire d'être sûr.
Voyait vous, la jeune fille détestait mentir. À vrai dire, elle mettait un point d'honneur à toujours dire la vérité et ce même si cela la mettait dans une situation compromettante. Si certains trouvaient que sa franchise était un défaut qui lui jouerait des tours, Roseanne n'en avait que faire. Dans une situation délicate, elle saurait se taire, mais pour une histoire de boisson au chocolat elle n'allait sûrement pas mentir pour éviter de froisser qui que ce soit et ce même si cette personne est le directeur de l'Académie lui-même.
"Ce chocolat chaud est exquis, je dois bien l'avouer." s'exclama Roseanne en reposant la tasse devant elle "Malheureusement, vu la quantité de piment d'Espelette contenu dans cette boisson, je doute qu'ont puisque encore l'appeler un choc à pique puisque ça ne pique plus. À vrai dire chocolat chaud n'est pas le bon terme non plus, mais c'est le seul qui m'est venu à l'esprit." continua Roseanne tout en prenant la petite assiette contenant son précieux pain au chocolat "En revanche, c'est une piste de nouvelle boisson à explorer. Pas assez piquant pour être un choc à pique mais avec quand même assez de piment d'Espelette pour ne pas pouvoir être considérer comme un chocolat chaud. D'après moi, c'est une recette à part entière que nous avons là." termina Roseanne en prenant une bouchée de son pain au chocolat.
Elle ne commenta pas la suite et se contenta d'un sourire à l'attention de monsieur Arias. Une nouvelle tasse se matérialisa devant ses yeux et se remplit peu à peu d'un nouveau liquide à goûter. Elle remercia à nouveau le gérant du café, mais ne toucha pas tout de suite à sa tasse. La jeune Dagda voulait d'abord prendre une bouchée de son pain au chocolat afin de ne plus avoir le goût de la première version de la boisson en bouche. Roseanne se saisit donc de l'assiette contenant sa viennoiserie puis pris une bouchée de son pain au chocolat qui se révéla excellent. D'où ça venait-il déjà ? Il lui semblait que monsieur Arias avait dit la Miche fumante, Roseanne se mit un rappel mental pour se renseigner sur cet endroit.
Mais revenons au sujet principal de toute cette histoire, les boissons. La jeune fille était là pour donner son avis sur le choc à pique pas sur le pain au chocolat. Reposant l'assiette contenant la viennoiserie, Roseanne se saisit de la tasse contenant la recette suggérer par le professeur Delalande. Cette fois, elle ne prit pas le temps de humer le breuvage, si elle n'avait rien sentit la première fois elle ne sentirait rien avec une recette contenant moins de piment d'Espelette. Portant la tasse à ses lèvres, Roseanne pris une gorgée de cette nouvelle boisson. Puis une deuxième pour être sûr que ses papilles ne lui jouaient pas un tour, et enfin une troisième histoire d'être sûr.
Voyait vous, la jeune fille détestait mentir. À vrai dire, elle mettait un point d'honneur à toujours dire la vérité et ce même si cela la mettait dans une situation compromettante. Si certains trouvaient que sa franchise était un défaut qui lui jouerait des tours, Roseanne n'en avait que faire. Dans une situation délicate, elle saurait se taire, mais pour une histoire de boisson au chocolat elle n'allait sûrement pas mentir pour éviter de froisser qui que ce soit et ce même si cette personne est le directeur de l'Académie lui-même.
"Ce chocolat chaud est exquis, je dois bien l'avouer." s'exclama Roseanne en reposant la tasse devant elle "Malheureusement, vu la quantité de piment d'Espelette contenu dans cette boisson, je doute qu'ont puisque encore l'appeler un choc à pique puisque ça ne pique plus. À vrai dire chocolat chaud n'est pas le bon terme non plus, mais c'est le seul qui m'est venu à l'esprit." continua Roseanne tout en prenant la petite assiette contenant son précieux pain au chocolat "En revanche, c'est une piste de nouvelle boisson à explorer. Pas assez piquant pour être un choc à pique mais avec quand même assez de piment d'Espelette pour ne pas pouvoir être considérer comme un chocolat chaud. D'après moi, c'est une recette à part entière que nous avons là." termina Roseanne en prenant une bouchée de son pain au chocolat.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Les conclusions de l’adolescente assommèrent le vieillard qui cultivait encore l’espoir — mince certes — de faire entendre raison à ce cher Arias. Un sourcil relevé, celui-ci finit par acquiescer aux propos de Roxanne — encore et toujours Roseanne — avant d’adresser un clin d’oeil au professeur Delalande qui, en réponse, aurait tant souhaité lui envoyer la visite de ses fidèles corbeaux. Mais allez savoir où ces piafs pouvaient bien se trouver !
A défaut, donc, de trouver de quoi riposter, le professeur Delalande se fourra le reste du croissant dans la bouche en le mâchant d’un air bougon.
« Hemè ghammuugie agmas »
Ernesto Arias éclata d’un nouveau rire sonore puis il souhaita la bienvenue aux premiers clients de la journée, les pressant de s’installer à l’intérieur.
« Merci pour votre honnêteté mademoiselle, terminez tranquillement, c’est la maison qui régale, assura le gérant du café à l’adolescente. Je vous promets de réfléchir à votre suggestion. Après tout, ce ne sont pas les substituts qui manquent pour remplacer le piment d’Espelette même à si faible dose. »
D’un clin d’oeil complice, le gérant abandonna l’adolescente au reste de sa dégustation avant de tapoter tendrement l’épaule du vieillard.
« C’est toujours un plaisir de vous recevoir, professeur, lui assura-t-il. Malheureusement ou heureusement, j’ai des clients qui m’attendent. Soyez bon perdant et revenez quand vous voulez ! »
Aliaume Delalande écoula les minutes suivantes en mâchant lentement le croissant réduit en pâté dans sa bouche. Ses yeux perçants fixaient l’intérieur du café où le brave Arias se démenait pour servir une clientèle acquise à sa cause. Quand il ne resta finalement plus rien dans ce bec moustachu et barbu, un sourire fendit ces lèvres imprimées de chocolat. C’était le sourire d’un vieil homme qui — malgré l’amertume d’une bataille perdue, à moins que ce ne fut l’amertume du chocolat ? — appréciait de constater qu’un ancien élève remuant avait bravé les difficultés pour devenir un homme responsable et estimé.
Lorsqu’il détourna les yeux, Aliaume se rendit compte que la jeune fille était toujours là. Le temps lui jouait des tours — il n’en était pas encore à comprendre que c’était surtout sa tête qui lui jouait des tours, accompagnée de sa fidèle alliée : l’âge ! Il s’était écoulé bien moins de temps qu’il se l’était imaginé.
« Pas mal ce petit-déjeuner gratuit, dit-il en guise de conversation. »
A défaut, donc, de trouver de quoi riposter, le professeur Delalande se fourra le reste du croissant dans la bouche en le mâchant d’un air bougon.
« Hemè ghammuugie agmas »
Ernesto Arias éclata d’un nouveau rire sonore puis il souhaita la bienvenue aux premiers clients de la journée, les pressant de s’installer à l’intérieur.
« Merci pour votre honnêteté mademoiselle, terminez tranquillement, c’est la maison qui régale, assura le gérant du café à l’adolescente. Je vous promets de réfléchir à votre suggestion. Après tout, ce ne sont pas les substituts qui manquent pour remplacer le piment d’Espelette même à si faible dose. »
D’un clin d’oeil complice, le gérant abandonna l’adolescente au reste de sa dégustation avant de tapoter tendrement l’épaule du vieillard.
« C’est toujours un plaisir de vous recevoir, professeur, lui assura-t-il. Malheureusement ou heureusement, j’ai des clients qui m’attendent. Soyez bon perdant et revenez quand vous voulez ! »
Aliaume Delalande écoula les minutes suivantes en mâchant lentement le croissant réduit en pâté dans sa bouche. Ses yeux perçants fixaient l’intérieur du café où le brave Arias se démenait pour servir une clientèle acquise à sa cause. Quand il ne resta finalement plus rien dans ce bec moustachu et barbu, un sourire fendit ces lèvres imprimées de chocolat. C’était le sourire d’un vieil homme qui — malgré l’amertume d’une bataille perdue, à moins que ce ne fut l’amertume du chocolat ? — appréciait de constater qu’un ancien élève remuant avait bravé les difficultés pour devenir un homme responsable et estimé.
Lorsqu’il détourna les yeux, Aliaume se rendit compte que la jeune fille était toujours là. Le temps lui jouait des tours — il n’en était pas encore à comprendre que c’était surtout sa tête qui lui jouait des tours, accompagnée de sa fidèle alliée : l’âge ! Il s’était écoulé bien moins de temps qu’il se l’était imaginé.
« Pas mal ce petit-déjeuner gratuit, dit-il en guise de conversation. »
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Roseanne observa attentivement les réactions de ses interlocuteurs. Le professeur Delalande ne réagit guère au propos de la jeune fille préférant se concentrer sur son croisant. Monsieur Arias quant à lui était bien plus enjoué ce qui était plutôt logique puisqu'il venait de ressortir vainqueur de ce duel gustatif. La jeune Dagda l'écouta attentivement, lui offrant un sourire sincère. Mais déjà, les clients affluaient et le gérant du café fu contrains de les abandonner pour aller s'occuper de son commerce.
Quelques minutes passèrent dans le silence. Roseanne en profita pour déguster son précieux pain au chocolat, mais également pour déguster les deux tasses encore fumantes qu'elle avait devant elle. Alternant de l'une à l'autre, elle laissa son regard vagabonder sans but précis aux alentours. Il y avait maintenant autour d'elle une foule d'élèves de l'Académie qui se pressaient pour aller déguster leurs boissons favorites ou pour se rendre dans leurs magasins préféré. Ce n'était que la deuxième sortie de l'année et il était donc plutôt facile de repérer les premières années qui avançaient à pas lents en regardant partout autour d'eux. Les plus âgées quant à eux ne s'émerveillaient plus du décor et allait droit au but ou profitait de ce temps libre avec leurs amies. Quant aux dernières année, ils se faisaient plus rare ce qui était compréhensible au vu de leurs charges de travail, mais également du fait qu'ils connaissaient maintenant les lieux par cœur.
Finalement, la voix du directeur de l'Académie sortit Roseanne de sa contemplation des lieux. Elle avait presque oublié que petit-déjeuner en compagnie du directeur n'était pas vraiment une situation ordinaire. D'ailleurs, la pluspart des élèves qu'elle avait observé jusqu'à présent lui jetaient des regards étonnés en voyant que la jeune fille était en compagnie du professeur Delalande. Reportant son attention sur le sorcier en face d'elle, la jeune fille reposa la tasse qu'elle avait dans les mains avant de lui répondre.
"Très agréable en effet." commença Roseanne, puis après avoir marqué un temps de pause, elle reprit "Qu'est-ce qui vous a amené dans ce café de si bon matin professeur ?" demanda Roseanne curieuse de savoir quel événement avait bien pu la conduire ici à prendre une tasse de choc à pique/chocolat chaud en compagnie du directeur de l'Académie et sous le regard curieux de tous les élèves qui passaient par là.
Quelques minutes passèrent dans le silence. Roseanne en profita pour déguster son précieux pain au chocolat, mais également pour déguster les deux tasses encore fumantes qu'elle avait devant elle. Alternant de l'une à l'autre, elle laissa son regard vagabonder sans but précis aux alentours. Il y avait maintenant autour d'elle une foule d'élèves de l'Académie qui se pressaient pour aller déguster leurs boissons favorites ou pour se rendre dans leurs magasins préféré. Ce n'était que la deuxième sortie de l'année et il était donc plutôt facile de repérer les premières années qui avançaient à pas lents en regardant partout autour d'eux. Les plus âgées quant à eux ne s'émerveillaient plus du décor et allait droit au but ou profitait de ce temps libre avec leurs amies. Quant aux dernières année, ils se faisaient plus rare ce qui était compréhensible au vu de leurs charges de travail, mais également du fait qu'ils connaissaient maintenant les lieux par cœur.
Finalement, la voix du directeur de l'Académie sortit Roseanne de sa contemplation des lieux. Elle avait presque oublié que petit-déjeuner en compagnie du directeur n'était pas vraiment une situation ordinaire. D'ailleurs, la pluspart des élèves qu'elle avait observé jusqu'à présent lui jetaient des regards étonnés en voyant que la jeune fille était en compagnie du professeur Delalande. Reportant son attention sur le sorcier en face d'elle, la jeune fille reposa la tasse qu'elle avait dans les mains avant de lui répondre.
"Très agréable en effet." commença Roseanne, puis après avoir marqué un temps de pause, elle reprit "Qu'est-ce qui vous a amené dans ce café de si bon matin professeur ?" demanda Roseanne curieuse de savoir quel événement avait bien pu la conduire ici à prendre une tasse de choc à pique/chocolat chaud en compagnie du directeur de l'Académie et sous le regard curieux de tous les élèves qui passaient par là.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Dire que le vieil homme n’était pas le plus doué pour mener une conversation était un doux euphémisme. Ce n’était tout simplement pas dans sa nature de mener une conversation — sauf s’il y avait matière à obtenir quelque chose qui l’intéressait au plus haut point ; là, oui, il pouvait se montrer un brin convaincant. Mais en général, au mieux, il répondait à côté ; au pire, il ne répondait pas du tout et changeait totalement l’angle de la conversation. Ce n’était pas un mécanisme tout à fait conscient, plutôt une habitude que l’ancien professeur d’Artisanat Magique avait longuement éprouvé au fil des heures, des jours, des mois et des années passés seul dans ses ateliers avec pour seule compagnie des objets tous plus magiques les uns que les autres.
Aussi, n’y eut-il rien de surprenant lorsqu’il répondit :
« Je suis tombé sur un de mes vieux grimoires de gastromagie en quittant le lit de bon matin. J’ai failli y laisser un orteil d’ailleurs ! En parcourant mes notes dans les marges, il m’est revenu à l’esprit que je n’étais pas aussi bon gastromage que je suis alchimiste et artisan. Je me suis naturellement demandé pourquoi… Encore que mes notes m’aient donné un bon aperçu du pourquoi… »
… Et le voilà, déjà, qui tournait les talons en marmonnant la dernière phrase dans sa barbe. Sans se soucier de cette bienséance magnifiée par les élèves de la confrérie de Dagda et sur laquelle, lui, le pur génie de la confrérie de Lug, s’asseyait volontiers.
« Alors j’ai résolu d’embêter le professeur Di Stefano mais je me suis heurté à une porte close. Soit elle ne voulait pas me voir, soit elle travaillait à quelque recette dont elle ne souhait pas partager le secret. Ne me restait donc plus que ce brave Arias à qui me frotter… Mais tout compte fait, une élève suffisait… Mon pauvre ami, ça se voit comme le nez au milieu de la figure : vos papilles sont aussi habiles que des gantelets de fer pour jouer du piano… »
Le vieillard était déjà bien loin de l’adolescente lorsqu’il agita le bras au-dessus de son épaule en guise de « au revoir et merci pour la leçon mademoiselle Roxanne » — même s’il ne prononça pas le moindre de ces mots, trop occupé qu’il était à bougonné dans sa barbe. Il était un grand alchimiste et un plus grand artisan encore, mais il ne serait jamais qu’un gastromage moyen.
Il devait se faire une raison : il était meilleur goûteur que confectionneur.
Aussi, n’y eut-il rien de surprenant lorsqu’il répondit :
« Je suis tombé sur un de mes vieux grimoires de gastromagie en quittant le lit de bon matin. J’ai failli y laisser un orteil d’ailleurs ! En parcourant mes notes dans les marges, il m’est revenu à l’esprit que je n’étais pas aussi bon gastromage que je suis alchimiste et artisan. Je me suis naturellement demandé pourquoi… Encore que mes notes m’aient donné un bon aperçu du pourquoi… »
… Et le voilà, déjà, qui tournait les talons en marmonnant la dernière phrase dans sa barbe. Sans se soucier de cette bienséance magnifiée par les élèves de la confrérie de Dagda et sur laquelle, lui, le pur génie de la confrérie de Lug, s’asseyait volontiers.
« Alors j’ai résolu d’embêter le professeur Di Stefano mais je me suis heurté à une porte close. Soit elle ne voulait pas me voir, soit elle travaillait à quelque recette dont elle ne souhait pas partager le secret. Ne me restait donc plus que ce brave Arias à qui me frotter… Mais tout compte fait, une élève suffisait… Mon pauvre ami, ça se voit comme le nez au milieu de la figure : vos papilles sont aussi habiles que des gantelets de fer pour jouer du piano… »
Le vieillard était déjà bien loin de l’adolescente lorsqu’il agita le bras au-dessus de son épaule en guise de « au revoir et merci pour la leçon mademoiselle Roxanne » — même s’il ne prononça pas le moindre de ces mots, trop occupé qu’il était à bougonné dans sa barbe. Il était un grand alchimiste et un plus grand artisan encore, mais il ne serait jamais qu’un gastromage moyen.
Il devait se faire une raison : il était meilleur goûteur que confectionneur.
[FIN]
Merci infiniment pour ce RP très amusant à écrire ; Roseanne est une belle découverte ! Je vous laisse la conclusion 
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Assise confortablement au fond de sa chaise, le dos droit et les mains croisées sur ses genoux, la jeune fille écoutait attentivement le professeur Delalande. Puis surprise elle le vit se lever et tourner les talons tout en continuant de parler. Enfin plutôt de marmonner dans sa barbe. Bouche bée, la jeune fille resta planter là, le regardant s'éloigner. Elle qui avait toute sa vie suivi des règles de bienséance très stricte qu'elle continuait pour la plupart de suivre à l'académie voilà qu'elle se retrouvait prise au dépourvu par le comportement du directeur de l'Académie. Elle le vit agiter un bras au-dessus de son épaule en guise, sûrement, d'au revoir et la jeune fille ne put retenir un sourire.
*Décidément s'était un drôle de personnage ce directeur* pensa Roseanne
Se retrouvant seul devant une chaise vide, la jeune fille en profita pour faire le point sur la dernière heure. Se retrouver au milieu d'un dégât gastronomique sur une recette de chocolat avec du piment d'Espelette en compagnie du directeur de l'Académie n'était clairement pas au programme de sa journée, mais après tout les imprévus, c'est ce qu'il y a de plus sympa dans la vie. C'était sûrement une des situations les plus étranges qui lui ai été donnée de vivre depuis son arrivé à Beaubâtons et la jeune fille espérait que ce ne serait pas la dernière.
Puisqu'elle était là, autant profiter du beau temps et de son pain au chocolat qu'elle n'avait toujours pas fini. Réfléchissant à ce qu'elle pourrait faire une fois sa viennoiserie et ses deux tasses terminé la jeune fille se dit qu'elle avait bien fait de venir ici ce matin au lieu de rester au château. Il devait bien rester une boutique ou deux qu'elle n'avait pas explorer, la journée était encore jeune et tant de choses pouvait encore se passer.
*Décidément s'était un drôle de personnage ce directeur* pensa Roseanne
Se retrouvant seul devant une chaise vide, la jeune fille en profita pour faire le point sur la dernière heure. Se retrouver au milieu d'un dégât gastronomique sur une recette de chocolat avec du piment d'Espelette en compagnie du directeur de l'Académie n'était clairement pas au programme de sa journée, mais après tout les imprévus, c'est ce qu'il y a de plus sympa dans la vie. C'était sûrement une des situations les plus étranges qui lui ai été donnée de vivre depuis son arrivé à Beaubâtons et la jeune fille espérait que ce ne serait pas la dernière.
Puisqu'elle était là, autant profiter du beau temps et de son pain au chocolat qu'elle n'avait toujours pas fini. Réfléchissant à ce qu'elle pourrait faire une fois sa viennoiserie et ses deux tasses terminé la jeune fille se dit qu'elle avait bien fait de venir ici ce matin au lieu de rester au château. Il devait bien rester une boutique ou deux qu'elle n'avait pas explorer, la journée était encore jeune et tant de choses pouvait encore se passer.
Merci à vous pour ce RP très intéressant et amusant, c'était un vrai plaisir ! 
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