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Aliaume Delalande
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie

Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie

Aliaume Delalande
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Sam 6 Jan 2024 - 11:56

Dans une tentative de rendre l’évènement plus vivant, ce sujet RP ouvert à tous les résidents de l’académie à la date du 1er octobre 2022, se dotait d’un règlement exceptionnel pour l’occasion : tous les quatre  jours, une nouvelle publication sous les traits d’Aliaume Delalande faisait avancer les faits survenus.

A l’heure de la re-publication lente et progressive de ce contenu, les signalements de type 1/6 vous permettent de vous repérer : 1 pour première publication d’Aliaume Delalande dans ce sujet sur les 6 rédigées.



1/6


Samedi 1er Octobre 2022, 19h30.

Une étrange tension régnait dans le grand escalier d’entrée de l’académie en ce premier samedi d’octobre.

Tous les élèves sans la moindre exception portaient un uniforme de l’académie parfaitement propre et repassée — les filles avaient d’ailleurs été invitées à s’équiper du chapeau en feutre qui était destiné aux représentations internationales. Dans un silence ordonné, les délégués avaient trouvé une place à chacun et à chacune dans le grand escalier d’entrée de sorte à former deux belles rangées qui devaient encadrer les futurs invités jusque dans le hall. Pour cela, une réunion avait eu lieu la veille entre le corps enseignant et les délégués. Des plans avaient été fournis, plaçant les première année en bas de l’escalier et les septième année tout en haut, avant les deux rangées d’enseignants qui devaient se tenir sur les deux dernières marches.

Tout au long de la semaine écoulée, tous les enseignants avaient amputé une partie de leur programme, y compris en Alchimie, pour inculquer aux élèves un sortilège voulu par la direction. La formule était somme toute assez simple : Aster Major. Mais le résultat, complexe par sa nature même, promettait d’être grandiose si les élèves se fiaient aux premiers échantillons obtenus en classe. Personne ne pouvait toutefois imaginer ce qui se passerait quand toutes les baguettes de l’académie se dresseraient vers le ciel et que la formule serait prononcée à l’unisson par tous les pensionnaires de l’académie. Personne à l’exception d’Aliaume qui, en bon chef d’orchestre, leur donnerait le signal.

Pour l’occasion, le vieil homme avait truqué ses vieilles tenues d’ermite pour une robe sans manche d’un bleu très profond. Les plus observateurs noteraient même que des scintillements argentés perlaient dans son interminable barbe sans qu’il leur soit possible d’identifier leur origine. Il n’avait échappé à personne que ladite barbe était beaucoup mieux peignée qu’elle ne l’avait jamais été. Mais parce qu’Aliaume Delalande restait Aliaume Delalande, ses orteils nus dépassaient légèrement de sa robe et son grand bâton de marche tout tordu se tenait contre sa poitrine — ou sa poitrine contre le bâton tout tordu, allez savoir — servant de perchoir au corbeau qui répondait au doux nom d’Odin.

Seul dans la cour, à une petite dizaine de mètres de la première marche de l’escalier, il guettait le ciel qui virait à l’encre par-dessus les remparts, comme tous les visages derrière lui.

Quand soudain, une silhouette que personne n’avait probablement remarquée jusque-là se déplaça le long des remparts en secouant ses bras. Du côté du grand escalier, les yeux se plissèrent, la tension monta encore d’un cran, et tout d’un coup un sentiment inexplicable s’empara de tous les cœurs lorsque la coque d’un immense navire jeta son ombre colossale sur l’assistance et le reste de la cour intérieure au moment de survoler le château. Aliaume ne put s’empêcher de sourire en regardant le navire passer les remparts puis disparaître de son champ de vision lorsqu’il entama sa lente descente vers les jardins enchantés. Le vieil homme ne put s’empêcher de tourner son sourire vers ses élèves.

« Que la fête commence ! dit-il gaiement. »

Quelques minutes s’écoulèrent. Combien ? Personne n’aurait su le dire...  




... Et soudain le bruit déchira l’air ambiant : on aurait dit celui d’un tambour de guerre. Des cris lui répondirent puis le silence reprit ses droits.

Nouveau coup de tambour, plus proche cette fois. Nouveaux cris, tout aussi proches, puis silence. Une certaine fébrilité gagna les rangs de l’académie…

Les coups de tambour se firent de plus en plus proches au fil des secondes, les cris plus nets, et le silence de moins en moins présent. Tout le monde avait le sentiment ahurissant qu’une armée de milliers d’individus se rapprochait du château. A chaque nouveau coup de tambour, la secousse se répercutait dans les pieds et les chevilles de tous les pensionnaires de l’académie. Les cris qui répondaient instantanément au coup de tambour semblaient appartenir à de féroces guerriers.

Une boule de feu fila par-dessus le rempart et termina sa course au sommet de l’arbre le plus proche, tout près des toits de la chapelle. A celles et ceux qui crurent réellement l’académie attaquée, le hoquet de frayeur qu’ils poussèrent fut suivi d’un hoquet de stupeur lorsque la boule de feu déploya ses immenses ailes sans brûler la moindre feuille.

Aliaume entrouvrit légèrement sa bouche, réellement stupéfait par le spectacle offert par cette créature d’au moins six mètres d’envergure. Dire qu’il avait vécu assez longtemps pour poser ses yeux sur cette légende du folklore germanique… Il croyait rêver.

Asmodée, le père des oiseaux-de-feu. Celui-là même dont on disait que la semence avait engendré les phénix.


Indication n°1 : l’uniforme de l’académie vous est décrit dans ce texte
Indication n°2 : le sortilège Aster Major, appris au cours de la semaine écoulée, semblait produire des scintillements sous les plafonds des salles de cours. Des scintillements qui se rejoignaient pour former des connexions étranges, semblables à des racines enchevêtrées
Indication n°3 : Asmodée, l’oiseau-de-feu qui accompagne la délégation de Durmstrang, peut être connu par les élèves originaires des Pays-Bas si, à minima, leurs deux parents sont des sorciers. Asmodée est en effet une légende utilisée au sein de cette communauté sorcière pour effrayer les enfants (comme on utilise le grand méchant loup chez les non-mag’). Les autres élèves n’ont jamais entendu parler de lui ou même des oiseaux-de-feu. Ils découvrent cette créature extraordinaire
Aliaume Delalande
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie

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Sam 6 Jan 2024 - 12:21

2/6

Aliaume était à ce point obnubilé par l’oiseau-de-feu qu’il fut parmi les derniers à baisser son regard sur la colonne de sorcières et de sorciers qui contourna la chapelle au pas militaire. Vêtus de somptueuses robes rouge écarlate, sous d’imposantes capes de fourrure blanche, la délégation de Durmstrang comptait une vingtaine d’adolescents dont les traits — aux origines multiples — exprimaient la même détermination et la même froideur sous le regard attentif d’Asmodée qui éclaira leur entrée dans la cour intérieur d’un rougeoiement intérieur digne d’un incendie de forêt. Le feu palpitait sous chacune de ses plumes rouges avec la furie du magma en fusion.

Il fallut trois secondes au vieil homme pour trouver l’origine du tambour de guerre : un des garçons, au dernier rang de la colonne, venait frapper en rythme une petite boîte noire du bout de sa baguette magique. Le son qui s’en dégageait était tout bonnement stupéfiant maintenant que les élèves de l’institut s’alignaient pour former deux rangées parfaitement droites face au directeur de Beauxbâtons. Ce son vous remuait l’estomac et faisait vibrer votre colonne vertébrale sans pour autant vous déchirer les tympans. Aliaume devait reconnaître qu’il était impressionné par l’ingéniosité de cette création qui — s’il ne s’y trompait pas — reproduisait avec précision les manifestations corporelles de la peur.

Il ne put s’empêcher d’adresser un regard en coin à ce cher Thibérius en se demandant si sa baguette le démangeait au point d’envisager de lancer un Expelliarmus sur cet élève étranger.

« DURMSTRANG ! »

Net et sans bavure. Le cri poussé à l’unisson par les deux rangées d’élèves de l’institut ramena l’attention d’Aliaume sur eux. Le silence dura vingt secondes à peine, puis quatre élèves du premier rang s’avancèrent d’un pas. Aliaume admira la précision du mouvement de baguette auquel ils eurent tous les quatre recours pour dégrafer leur cape de fourrure blanche qui devait rester en lévitation derrière eux.

Le moment est venu, songea le vieil homme, lorsque les quatre s’inclinèrent brièvement pour le saluer. Deux filles : une blonde, l’autre brune ; la première avait le teint si pâle que la moindre source de lumière dansait sur sa peau sans imperfection tandis que la deuxième, manifestement d’origine asiatique, dégageait une autorité naturelle indiscutable. Deux garçons : le premier arborait des cheveux ondulés et avait le regard étrangement voilé ; le second avait la peau ébène et portait sur lui les marques d’innombrables cicatrices qu’il ne rechignait vraisemblablement pas à montrer.

La suite se passait de mots… Les garçons levèrent leur baguette, entraînant le soulèvement dans les airs d’un certain nombre de dalles de pierre sur lesquelles reposait la cour. Les filles touchèrent leur front avec l’extrémité de leur baguette, poussant l’apparition d’un liquide noir qui les recouvrit de la tête aux pieds.

Instantanément, le Mage Blanc qui sommeillait en Aliaume prononça plusieurs formules dans un coin de sa tête pour protéger ses élèves des émanations de magie noire qu’il pensait déceler dans cet impressionnant spectacle.

Parfaitement synchronisées, les deux jeunes femmes abaissèrent leur baguette en même temps tandis que le liquide noir qui les recouvrait se solidifiait au point de former tout une série de plaques rutilantes qui devaient les habiller d’une armure noire sur mesure. Elles exécutèrent un nouveau tour de baguette et voilà que leur armure noire générait d’elle-même une lance noire au bout de leur main. Aliaume n’en perdait pas une miette : le mélange d’Arcanes Noires et d’Armurerie Runique — deux matières historiques de l’institut — le captivait au point d’en oublier momentanément la présence d’Asmodée en arrière-plan. La blonde et la brune se ruèrent comme des furies sur les dalles de pierre pour les faire exploser du bout de leur lance. Les coups, chirurgicaux, étaient aussi impressionnants que l’agilité et la vitesse avec laquelle les deux jeunes femmes s’entrecroisaient pour briser leurs cibles les unes à la suite des autres.

Mais les deux jeunes hommes n’étaient pas en reste car déjà ils s’affairaient à regrouper les éclats de dalles pour constituer deux battants de porte hauts de plusieurs mètres sur lesquels ils réussirent à immortaliser le crâne de cerf surmonté d’un aigle bicéphale, blason de leur école de sorcellerie. Fantastiques oeuvres d’Orfèvrerie — une autre spécialité de l’institut Durmstrang — Aliaume céda à un sourire de circonstances lorsque les battants s’ouvrirent sur la silhouette du redoutable Gricha Zachitnik, une belle armoire à glace de deux mètres, tout en muscles et en barbe, qui portait sur lui une belle robe de sorcier noire et la fourrure rayée d’un myrmidon dont la tête pendait sur sa poitrine massive.

Aliaume avait beau paraître tout petit à côté de cette force de la nature, Gricha n’en posa pas moins un genou à terre lorsqu’il se trouva assez près du vieil homme, la tête baissée, en signe de respect. Un signe que tous ses élèves — y compris les quatre à l’origine de cette introduction ébouriffante — reproduisirent à la seconde près.

« Vous avez encore pris dix kilos depuis notre dernière rencontre, murmura Aliaume en se penchant sur son homologue. »

Un sourire parut sur le visage du colosse.

« Taut de muscles ? »

Aliaume appuya deux fois son index sur l’épaule de Gricha.

« Il semblerait, en effet. »

Gricha Zachitnik se remit debout en laissant éclater un rire sonore qui devait en détendre plus d’un au sein de l’assistance de Beauxbâtons.

« Grrricha est heurrreux de vaus rrrevoirrr. »

Il dégaina une baguette aux proportions étonnantes pour une telle force de la nature — minuscule, elle peinait à dépasser de sa main — et l’utilisa pour faire disparaître les œuvres de son quatuor afin de reconstituer les dalles de la cour. Il n’échappa à personne qu’en retrouvant leur place par terre, chaque dalle de pierre était désormais sertie d’éclats colorés — des pierres précieuses ?.

« Les enfonts, voici le grrrand Alioume Delalonde, s’exclama-t-il dans un français tout à fait compréhensible même s’il était assorti d’un accent à couper au couteau. Le plus grrrond Mage Blanc de notrrre temps. »

Aliaume rougit sous les poils blancs de sa barbe tandis que les élèves de Durmstrang frappaient leur poitrine comme un seul homme.

« N’exagérons rien mon cher Gricha, dit-il en attrapant le colosse par le coude. Vous et vos élèves devez être affamés. Si vous voulez bien monter l’escalier, nous avons préparé un grand buffet pour vous dans le hall d’entrée. »

« Avec des rrraulés à la soucisse ? »

« Avec des roulés à la saucisse, confirma Aliaume. »

Gricha fit une nouvelle fois résonner son incroyable rire en posant sa main sur l’épaule du vieux directeur.

« Vaus savez comment rrrecevoirrr. »

D’un geste du menton, le colosse entraîna ses élèves à sa suite dans l’escalier. Aliaume attendit que la première fille de Durmstrang pose sa botte sur la première marche pour allumer l’extrémité de sa baguette en la pointant vers le ciel.

Le signal que tous les élèves de Beauxbâtons attendaient pour faire parler la magie de Beauxbâtons.


Indication n°4 : seuls les élèves qui suivent l’Éducation Historique et Citoyenne et qui sont au minimum en 3ᵉ année connaissent les matières enseignées à Durmstrang ; ils sont donc en mesure d’identifier vaguement les concepts d’Arcanes Noires, d’Armurerie Magique ou encore d’Orfèvrerie même si c’est la première fois qu’ils voient ces magies à l’œuvre
Indication n°5 : seuls les élèves qui suivent les Créatures Magiques et qui sont au minimum en 3ᵉ reconnaissent le myrmidon sur la poitrine de Gricha ; myrmidon dont vous avez un aperçu dans cette fiche
Indication n°6 : si la voix d’Aliaume est difficilement audible, considérez que seuls les élèves en 1ᵉ année en bas de l’escalier l’entendent ; celle de Gricha est en revanche parfaitement audible de tout le monde
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Dim 7 Jan 2024 - 10:59

3/6

L’une après l’autre, toutes les baguettes de l’académie pointèrent vers le ciel au doux son d’Aster Major. Il en résulta quelque chose de tout à fait surprenant, aux antipodes de la magie brutale, quoique millimétrée, des élèves de l’institut Durmstrang.

Au-dessus de l’escalier, la lumière décrut quasi instantanément, obligeant la première délégation d’invités à progresser encore plus lentement dans l’escalier, le nez levé en l’air pour tenter de comprendre ce qui se passait. La lumière n’émana d’abord que de l’extrémité de chaque baguette présente. Non pas une lumière éclatante et vive comme celle que produit le sortilège Lumos, mais une lumière délicate et scintillante comme celle d’une étoile miniature, à la fois proche et lointaine du regard.

Tous les corps demeuraient dans l’obscurité. Tant est si bien que la délégation se stoppa net de peur, peut-être, de manquer la prochaine marche et de se retrouver à dévaler l’escalier comme si quelqu’un lui avait jeté le sortilège Glisseo. Mais le spectacle n’en était qu’à ses prémices et la lumière se tissa progressivement le long de la voûte obscure que tous les pensionnaires de l’académie avaient contribué à créer : se fut d’abord une myriade de points qui apparurent, d’intensité et de couleur différente — blanc, bleu ou rouge — puis des racines lumineuses, blanches comme la lueur d’une pleine lune, apparurent pour les relier. Sous la voûte, les invités et les pensionnaires étaient passés de l’ombre à la pénombre. Personne n’osait bouger. De tous, Gricha Zachitnik était l’un des plus admiratifs, sans doute parce que par sa taille il dominait tout le monde et que tout le monde pouvait l’observer. Le plus magique dans tout ça, c’est que les amas de points reliés entre eux par des racines commencèrent à diffuser leur propre lueur, une lueur qui leur donna une forme et une grandeur propre. Ce n’est qu’à ce moment précis que les invités comme les pensionnaires réalisèrent qu’ils se trouvaient sous la reproduction de la voûte céleste, avec ses 88 constellations animées — là un ours, ici un cheval-ailé, là un dragon. Des constellations dotées d’une vie propre qui leur commandait de gambader librement sous la voûte, mais de descendre aussi vers les invités et les pensionnaires pour déambuler entre eux, de prendre appuis sur eux, dans un ballet ininterrompu de lumières qui devait en laisser plus d’un et plus d’une émerveillé pour le reste de son existence, surtout chez ces élèves venus de l’est.

Quand le dernier membre de la délégation de Durmstrang eut atteint le hall d’entrée, la voûte et ses constellations vivantes se dispersèrent dans un panache de poussière d’étoiles, ramenant tout le monde à la réalité. Une réalité où Aliaume Delalande les observait avec un sourire dont lui seul avait le secret. Un sourire mutin qui signifiait quelque chose comme « je vous avais dit de me faire confiance, je vous avais promis que vous ne seriez pas déçu ». Mais le vieil homme n’avait pas le temps de s’attarder. Il rangea sa baguette magique et se tourna vers la seule tour qui gardait la trouée principale dans les remparts, sa tour, la tour de l’Horloge. Asmodée s’était envolé vers l’ouest durant l’accomplissement magique de Beauxbâtons. Les étendues d’arbres et de gazon qui se trouvaient de part et d’autre du chemin pavé s’en trouvaient plongés dans l’obscurité.




Une obscurité qui ne devait pas durer puisque tout le monde entendit un drôle de klaxon au loin avant que les crissements de pneus lancés à toute vitesse ne leur mettent la puce à l’oreille. Une explosion de pot d’échappement plus tard, et un drôle de véhicule venait éblouir la verdure après s’être ratatiné en passant sous la tour de l’Horloge pour mieux s’agrandir en roulant sur le chemin pavé : un bus à plusieurs étages — cinq a priori — dont la carrosserie rouge et noir s’accompagnait d’un blason désignant un lion, un serpent, un blaireau et un aigle entourant la lettre H. Jamais personne n’avait vu un véhicule culminé aussi haut tout en étant capable de s’abaisser et de s’agrandir, comme l’aurait fait un géant sous la tour de l’Horloge.

A l’arrêt, le véhicule cracha un panache de fumée blanche par chacune de ses roues. Un panache dont jaillit quatre représentations magiques éclairées par la lumière des phares. Aliaume les accueillit avec un sourire bienveillant lorsqu’elles s’arrêtèrent devant lui en s’inclinant bien bas.

Quatre Patronus d’une blancheur immaculée : un aigle, un blaireau, un lion et un serpent.


Indication n°7 : seuls les élèves qui suivent l’Éducation Historique et Citoyenne et qui sont au minimum en 2ᵉ année connaissent le blason de Hogwarts et son système de maisons ; ils sont donc en mesure d’identifier à quoi correspondent les quatre Patronus
Indication n°8 : seuls les élèves qui suivent la Conjuration du Mal et qui sont au minimum en 5ᵉ année reconnaissent le charme du Patronus
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Dim 7 Jan 2024 - 11:14

4/6

Aliaume observa attentivement les quatre manifestations magiques qui se mirent à tourner autour de lui avec une grâce notable avant qu’un bruit de portière ne les fasse détaler vers l’escalier qu’elles montèrent à la hâte pour s’incliner une nouvelle fois juste avant de disparaître, cette fois devant les professeurs. Une vingtaine de silhouettes descendirent du bus à la queuleuleu. Elles étaient toutes enveloppées dans d’épaisses robes noires en tweed assorties à leur chapeau pointu. Les élèves de Hogwarts formèrent une ligne devant leur bus. Peut-être pas aussi droite et raide que celle formée par les élèves de l’institut Durmstrang quelques minutes plus tôt, mais elle avait le mérite d’exister. En bon spectateur, Aliaume attendit leur présentation officielle en leur adressant un sourire qui se voulait tout aussi accueillant qu’encourageant.

Quelqu’un, en l’occurrence un elfe — qu’en Grande-Bretagne on appelle house-elf, littéralement elfe — se faufila derrière chaque élève pour lui remettre quelque chose entre les mains. Aliaume ne comprit pas tout de suite quoi, mais sa curiosité grimpa d’un cran lorsque les élèves britanniques lui refirent face, accompagnés cette fois de chats, de crapaux, de corbeaux, de hiboux, de lapins et même de rats. Tous ensemble, animaux comme sorcières et sorciers, ils entonnèrent en choeur une comptine française que les parents sorciers chantent traditionnellement à leurs enfants avant d’aller se coucher : trois licornes ne font pas un arc-en-ciel. Le refrain disait ça :


Quand t’es ramollo,
Que t’as plus d’cerveau,
Quand t’es dévasté,
Que t’es affamé,
C’est la li-corne !
Si tu ne m’crois pas,
Regarde donc là-bas,
C’est une première je crois,
Je suis de bonne foi,
C’est une li-corne !


Aliaume les accompagna en fredonnant dans sa barbe, tout sourire, tandis que quatre adolescents apparaissaient comme par magie devant leurs camarades. Le vieil homme ne se laissa pas tromper par le subterfuge en fin artisan qu’il était. Des capes d’invisibilité. Une nouvelle fois deux filles et deux garçons. La première à s’illustrer avait de beaux cheveux roux. En deux tours de baguettes, elle réussit à extraire du revers de sa robe une impressionnante épée qui — si Aliaume ne s’y trompait pas — avait été forgée par Godric Gryffindor, l’un des fondateurs de l’école de sorcellerie britannique. Une épée qu’elle manipula avec une aisance et une dextérité redoutable tandis que l’arme projetait des gerbes d’étincelles qui donnaient à croire qu’elle pouvait trancher l’air. La deuxième, une belle métisse aux yeux bleus, lui emboîta le pas en métamorphosant instantanément sa robe noire en une robe scintillante qui donnait l’illusion qu’elle était habillée d’une rivière tandis que son front se ceignait d’un diadème. Le troisième, un garçon aux traits orientaux, invoqua une coupe entre ses mains avant de souffler dessus. La poussière qui retomba devant lui se laissa porter par la brise mise en mouvement par sa baguette magique jusqu’à la façade de la tour du personnel où du lierre se mit à pousser, la recouvrant d’une myriade de fleurs multicolores. Enfin le dernier, un garçon blond au teint pâle, détacha l’amulette autour de son cou et lui lança un sort informulé qui éblouit tout le monde d’un éclat vert. L’instant d’après, des silhouettes fantomatiques, jeunes, très jeunes même, se mouvaient autour d’Aliaume sans le voir, à bord de barques éclairées par des lanternes, le tout lancé sur des eaux peu agitées. Le décor fantomatique qui prenait forme de manière spectaculaire dans la cour montrait ces embarcations filant doucement vers un promontoire rocheux sur lequel se dressait un impressionnant château tout en hauteur et en tours. Hogwarts dans toute sa grandeur, à ne pas en douter. Quand la vision fantomatique s’évanouit enfin, les quatre adolescents avaient rejoint le rang et une femme d’un certain âge habillée d’une robe verte s’avançait vers Aliaume en lui adressant un demi-sourire. A l’instar de ses élèves, Minerva McGonagall portait un chapeau pointu — vert, lui aussi — et se trouvait être aussi mince et élancée que Gricha Zachitnik était large et costaud.

« Aliaume, merci de nous recevoir chez vous, dit-elle sans le moindre accent mais avec un certain enthousiasme. »

Le vieil homme baisa la main de sa consoeur au regard aussi perçant que celui d’un chat.

« C’est à présent chez vous, répondit Aliaume en se redressant. Ma foi, ma chère Minerva, vous n’avez pas pris une ride. »

La directrice de Hogwarts sourit avec un peu plus de conviction.

« C’est très aimable à vous. A chaque fois que nos chemins se croisent, vous me paraissez toujours plus… quelle est l’expression déjà… ah oui ! Hors du temps. »

Aliaume s’amusa du compliment.

« Il m’a semblé apercevoir un navire lorsque nous remontions la route, poursuivit Minerva, un ton plus bas. Durmstrang est déjà là ? »

Aliaume acquiesça en se tournant vers l’escalier.

« Oui, ils sont arrivés les premiers et profitent du buffet que nous vous destinons aussi dans le hall d’entrée. »

La directrice de l’école de sorcellerie britannique parut un court instant déçue, mais un court instant seulement, car déjà elle remerciait Aliaume d’un hochement de tête en lui lâchant au passage :

« Nous leur passerons devant au cours du Tournoi. Miss Delacour sera des nôtres ? Je crois savoir que notre ministère lui a accordé un visa de voyage. »

« Vous êtes toujours aussi bien informée à ce que je vois. Malheureusement, Fleur ne sera pas des nôtres ce soir. Mais nous avons une autre invitée de marque. »

« Vous êtes incontestablement le maître des mystères mon cher Aliaume. »

Le vieil homme sourit en se décalant pour lui céder le passage.

« La fin du mystère nous attend tous dans le réfectoire, après vous et vos élèves. »

Minerva le remercia d’un hochement de tête avant de marcher droit sur l’escalier, rapidement suivie par sa cohorte de chapeaux pointus noirs. Une nouvelle fois, Aliaume brandit sa baguette en guise de signal. Beauxbâtons avait émerveillé Durmstrang. Il était temps de mettre quelques étoiles dans les yeux de Hogwarts.


Indication n°9 : la comptine « trois licornes ne font pas un arc-en-ciel » peut être connue des élèves originaires de France si, à minima, leurs deux parents sont des sorciers
Indication n°10 : seuls les élèves qui suivent l’Artisanat Magique et qui sont au minimum en 6ᵉ année reconnaissent l’usage des capes d’invisibilité ; en revanche les objets utilisés par les élèves britanniques n’évoquent rien à personne
Indication n°11 : la discussion entre Aliaume et Minerva n’est audible de personne
Aliaume Delalande
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Dim 7 Jan 2024 - 11:23

5/6

Une fois de plus, la combinaison de sortilèges engendra un somptueux dôme où les représentations physiques de chaque constellation gambadèrent à cœur joie. Fermant la marche, Aliaume fit signe aux première année de se rendre dans le hall d’entrée, puis se fut au tour des deuxième année, des troisième année, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien du dôme et des constellations et qu’il se tienne à côté de ses professeurs tandis que tout ce joyeux petit monde se servait en amuse-bouche.

Quatre tables formaient un U devant les portes de la tour de Lug.

« Nous y sommes, dit le vieil homme à l’intention de ses professeurs. Espérons que les échanges seront plus marqués dans les prochains jours, une fois la timidité passée. »

Les trois groupes occupaient chacun un espace du hall sans se mélanger aux autres — à l’exception faite de Gricha Zachitnik et de Minerva McGonagall qui semblaient lancer dans une grande discussion. D’un côté les robes noires et chapeaux pointus de Hogwarts, d’un autre les robes rouges et capes de fourrures de Durmstrang, le tout séparé par la masse de robes et de costumes en satin bleu de Beauxbâtons.

« Laissons leur quelques minutes de dégustation, nous les pousserons ensuite vers le réfectoire. Bon appétit ! »

Sur ces paroles pleines de gaieté, Aliaume se mêla à la foule bleue et se servit en canapés de saumons frivoles, en petits-fours fourrés à la Fourme, et autres bouchées de tournigrenadine que certains gastromages prétendaient aussi efficaces que la potion Grogentia quand il était question de soigner l’atchoumite aiguë ou la grippe suintante. Peu avare en sourires, Aliaume fendit les trois foules et entraîna ses deux homologues vers le réfectoire. Par effet de levier, les élèves de Durmstrang et de Hogwarts leur emboîtèrent le pas, suivis de près par les élèves de Beauxbâtons et les professeurs. Tout ce petit monde marqua un temps d’arrêt dans l’entrée du réfectoire pour des raisons différentes : les élèves de Durmstrang et de Hogwarts à cause des tracés alchimiques qui pullulaient sur les murs, le plafond, le sol et même l’air ambiant ; les élèves de Beauxbâtons à cause de la dizaine d’adultes — des Aurors — qui formaient une ligne derrière une dame d’un certain âge, lancée dans une grande discussion avec les trois directeurs.

« Mais c’est la ministre des Affaires magiques ! s’émerveilla une élève. »

Tous les adolescents finirent cependant par poser leurs yeux sur le calice qui lévitait tranquillement à deux bons mètres du sol en plein milieu du réfectoire.

« QUE TOUT LE MONDE S’ASSEYE ! signifia la voix d’Aliaume amplifiée par le sortilège Sonorus. »

Quand tout le monde eut trouvé sa place autour d’une table et que les professeurs eurent rejoint les adultes pour former une nouvelle protection derrière la ministre des Affaires magiques — qui serra la main de chacun d’entre eux avec un petit mot de remerciement pour le travail qu’ils accomplissaient au quotidien — Jesabelle Fontenoy s’avança et porta à son tour sa baguette contre sa gorge, histoire que sa voix soit entendue de toutes les personnes présentes en cette soirée exceptionnelle.

« C’est un grand honneur qui m’est fait d’ouvrir la cent-soixante-quatorzième édition du Tournoi des Trois Sorciers, dit-elle, juste avant qu’un spectacle saisissant ne souleva les murmures de tous les élèves. »

En effet, une fraction de seconde après la prise de paroles de madame la ministre, tous les tracés alchimiques convergèrent vers le calice qui les absorba les uns après les autres. Devant les yeux émerveillés, un liquide doré se mit à déborder du calice, se répandant d’abord sur le sol du réfectoire, il finit très vite par être contenu dans un cercle de trois mètres de diamètre où il continua de s’accumuler jusqu’à former un bassin sur lequel le calice — qui cessa aussitôt de produire cet étrange or liquide — entama une descente lente. Ce n’est que lorsque le calice entra en contact avec le bassin qu’il se métamorphosa en une fontaine dorée remplie d’une eau cristalline.

Aliaume était très fier de son œuvre. Jesabelle Fontenoy lui adressa un regard impressionné auquel il répondit par un sourire enfantin.

« Les professeurs McGonagall, Zachitnik, Delalande et moi-même seront les juges de cette compétition magique de tout premier ordre durant laquelle trois d’entre vous devront se surpasser pour venir à bout des trois épreuves magiques qui vous ont été réservées. La première épreuve aura lieu le samedi dix-neuf novembre, la seconde le dix-huit février, et la dernière le dix-sept juin. Je laisse à notre vénérable hôte le soin de vous expliquer comment les champions du Tournois des Trois Sorciers seront sélectionnés. »

Aliaume s’approcha de la fontaine en or au son de son bâton de marche. Lorsqu’il se trouva au bord du bassin, il tendit son bras au-dessus et le calice posé à la surface de l’eau cristalline fila droit dans sa main.

« Le Tournoi des Trois Sorciers est une compétition éprouvante et dangereuse. C’est pourquoi il a été décidé que cette compétition ne serait ouverte qu’aux élèves de quatrième, cinquième, et sixième année. »

Le vieil homme laissa les questions surgir dans toutes les cervelles à mesure que l’information faisait son bonhomme de chemin là-haut.

« Aux septième année, sachez que votre non-éligibilité est causée par les impératifs du calendrier. En effet, le vainqueur de cette édition ne sera pas seulement le grand champion du Tournoi des Trois Sorciers, il représentera également l’Europe au cours du Tournoi International de la Magie qui se tiendra l’année suivante entre les quatre grands champions des quatre grands concours magiques qui ont cours dans le monde de la sorcellerie. »

Les murmures s’amplifièrent comme on pouvait s’y attendre.


Indication n°12 : seuls les élèves qui suivent l’Éducation Historique et Citoyenne et qui sont au minimum en 2ᵉ année connaissent les quatre grands concours magiques que sont : le Tournoi des Trois Sorciers (Europe), le Tournoi des Deux Armadas (Amériques), le Tournoi des Trois Montagnes (Afrique), et le Tournoi des Quatre Frontières (Asie-Océanie)
Indication n°13 : tous les enfants nés de deux parents sorciers français ont au moins entendu une fois le nom de Jesabelle Fontenoy au cours des trois dernières années
Aliaume Delalande
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie

Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie

Aliaume Delalande
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Dim 7 Jan 2024 - 11:29

6/6

Le vieux sorcier attendit patiemment que l’agitation retombe. Il leva alors le calice à hauteur de son visage, de sorte à ce que l’attention générale se fixe sur l’objet.

« Quiconque se sent le courage de se porter candidat devra plonger ce calice dans l’eau de ce bassin et la boire. Il est parfaitement impossible de tromper la Fontaine d’Or, quoi que vous puissiez imaginer pour y parvenir. Je ne vous déconseille que trop de tester sa patience… »

Aliaume relâcha le calice et celui-ci retourna tranquillement léviter au centre du bassin, juste au-dessus de la surface liquide. Le professeur McGonagall, la directrice de Hogwarts, acquiesça discrètement au regard que lui lança Aliaume. Beauxbâtons ne laisserait pas une école concourir avec deux champions.

« Vous avez jusqu’au dimanche trente octobre, vingt heures, pour vous porter candidat, reprit la ministre Fontenoy, les mains croisées devant elle. Les champions seront désignés par la Fontaine d’Or le lundi trente-et-un, au cours du dîner. Toutes les instructions leur seront données ce soir-là, dans le salon des délégués, pour leur permettre de préparer la Première Tâche dans les meilleures conditions. »

En oratrice de talent, la ministre Fontenoy laissa planer quelques secondes de silence avant de conclure avec un demi-sourire au coin des lèvres :

« Nous avons, jusque-là, réussi à maintenir une certaine forme de secret autour de cet évènement mais il est évident que les journalistes du Cri de la Gargouille n’ignorent certainement plus l’arrivée d’un bus et d’un navire à Beauxbâtons. La presse va se faire un plaisir de commenter la moindre évolution, la moindre rumeur, quant au déroulement des évènements. Soyez toutes et tous conscients que ces journalistes essaieront de vous tirer les vers du nez lors de vos escapades dans les rues d’Osse-en-Bazar et que nous les avons autorisés à interviewer les futurs champions. Je vous conseille de bien choisir vos mots si vous êtes amenés à être interrogés. Les mensonges ouvrent rarement les portes du salut. »

Un échange de regards suffit à la ministre Fontenoy et à Aliaume pour se passer le témoin.

« A nos amis de Durmstrang et de Hogwarts, je souhaite très officiellement la bienvenue dans ce qui sera votre demeure tout au long de cette année scolaire, dit le vieil homme, tout sourire. A vous toutes et tous, maintenant, qui avez la responsabilité de les accueillir parmi vous, j’attends de vous la plus grande bienveillance durant vos heures de cours comme sur votre temps libre. Vous vous apprêtez à vivre une année exceptionnelle. A ce titre, vos parents ont tous reçu, ce soir même, un courrier pour les prévenir que vous ne les rejoindrez pas au cours des vacances de Noël et de Pâques — Aliaume ne laissa pas la moindre contestation monter ; après tout qui avait la moindre envie de retourner auprès de ses parents alors que des magies venues d’ailleurs s’enracinaient sous les toits de l’académie ? — Mais vous serez tout de même amenés à les voir, si telle est leur volonté, au cours du bal exceptionnel qui sera donné dans la salle des fêtes la soirée du vingt-quatre décembre. Vos maîtresses de confrérie vous donneront plus de détails à ce sujet le moment venu. A présent, je vous souhaite un bon appétit ! »

Comme toujours à Beauxbâtons, les portes qui donnaient sur le hall secondaire s’ouvrirent à la seconde précise où Aliaume se remit en marche, déversant une marée impressionnante de serveuses et de serveurs dans le réfectoire, les bras chargés de délicieux petits plats sous cloche. Les discussions éclatèrent de tous les côtés, comme si le signal qui devait laisser libre cours aux conjonctures et autres estimations venait d’être donné. Satisfait de lui-même, Aliaume conduisit la ministre Fontenoy et les professeurs McGonagall et Zachitnik à la table des professeurs — pour l’occasion rallongée de quelques mètres — où tous trois disposaient d’une place d’honneur à ses côtés.

Si le professeur McGonagall sembla s’entendre comme larrons en foire avec la ministre Fontenoy tout au long du repas, le professeur Zachitnik fit profiter tout le corps professoral de l’académie de ses anecdotes croustillantes sur la vie mondaine du Moscou sorcier. Anecdotes ponctuées d’éclats de rires tonitruants et de coups de fourchettes énergiques dans la vingtaine de plats qui finirent par s’accumuler en succession d’assiettes vides sous le nez du colosse. De mémoire d’académicien, on avait encore jamais vu un homme se servir à trois reprises du coq-au-vin-pimentément-pimenté proposé par le gastromage-en-chef.


[FIN]
Drian Vaillant
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
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Dim 7 Jan 2024 - 14:12


1/6
Cinquième année - 16 ans
______

Impeccable dans mon uniforme aux couleurs de l'école, je regarde fièrement et sévèrement les autres élèves savamment placer par mes soins et ceux des autres délégués. Sur nous, repose la représentation de Beauxbâtons et je peux dire que nous n'avons pas pris ça à la légère, quel que soit notre caractère. La force se dégage aussi d'une bonne discipline et l'élégance de Beauxbâtons ne sera pas remise en cause sous ma main de délégué. Tout le monde est bien à sa place et tiré à quatre épingles, et au moindre mouvement inconvenant que je vois, je suis prêt à agir. Tiens d'ailleurs, que vois-je ? Un petit bout de papier qui vient de s'envoler d'une poche ? D'un accio bien placé, je récupère le fuyard pour le mettre au fer. Je me fais soudain l'impression d'être mon oncle et je retiens une grimace disgracieuse à cette idée. J'espère être tellement plus charmant !

Je me concentre alors sur le ciel. Si je suis bien le regard du directeur en bas des marches, l'arrivée devrait se faire depuis les hauteurs. Pour l'instant, je ne vois rien. Ils sont peut-être en retard. J'ai à peine le temps d'achever cette pensée que ce qui semble être un immense navire surgit des remparts puis vient nous recouvrir de son ombre - alors qu'on l'attendait bien plus haut dans le ciel ! - avant de disparaître à nouveau. Je reste stupéfait. Comment a-t-il fait pour passer inaperçu jusque-là ? On aurait du le voir arriver. On aurait cru qu'il surgissait de nulle part.

Après cette entrée en matière, le silence. Si j'attends sans bouger comme la statue incarnée que je dois être, mon impatience ne fait que grandir à mesure que le temps s'égrène. Une minute. Deux minutes. Peut-être plus et enfin une manifestation de vie fugace : un bruit sourd et des cris puis plus rien. Le même schéma se répète plusieurs fois avec de plus en plus de force, de moins en moins de répits. Je vois quelques jeunes têtes remuer devant, pas rassurés. Qu'ils sont trouillards ses premières années, ce ne sont que là des cris de sauvageons. Pas de quoi tremb... Je sursaute et retiens ma respiration lorsqu'une boule de feu fonce, à première vue, droit sur nous. Et me rassure lorsque finalement, elle atterrit sur un arbre. Atterrir est d'ailleurs le mot puisqu'à ma plus grande stupeur cette boule de feu se retrouve alors affublée d'ailes et s'étend encore et encore pour former une immense créature ressemblant fortement à un gigantesque oiseau enflammé dont je n'ai encore jamais entendu parler.

Surpris, subjugué par la créature, je me fais force pour reprendre un masque de sérénité et le tourner vers les cris qui ne cessent de se rapprocher.


Maëlle Lefèbvre
Maëlle Lefèbvre
3ᵉ année, Dagda

Maëlle Lefèbvre
3ᵉ année, Dagda

Maëlle Lefèbvre
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Ven 13 Sep 2024 - 23:01


Sa robe d’uniforme soigneusement défroissée et sa broche fièrement épinglée au niveau sa poitrine, Maëlle se tenait droite comme un « i » au pied de l’escalier. Elle avait même passé un long moment à tenter de discipliner ses cheveux, avant de revêtir le couvre-chef en feutre pastel, réservé aux occasions spéciales telles que l’arrivée de délégations étrangères à l’académie. La fillette était au premier rang, parmi ses camarades de premières années, et avait une vue imprenable sur la cour intérieure – mais aussi sur la silhouette voûtée du professeur Delalande. Voilà de longues minutes qu’ils étaient en place, attendant dans un silence quasi-religieux – et tout du moins solennel – le premier signe de Durmstrang ou d’Hogwarts.

Suivant l’exemple du directeur debout à une dizaine de mètres devant eux, la normande scrutait des yeux le ciel qui s’assombrissait à mesure que l’attente se prolongeait. Soudain, l’assemblée fut plongée dans la pénombre quelques instants. Avant que la fillette ne puisse comprendre ce qui venait de se passer, l’imposant navire russe avait déjà disparu derrière les remparts du château. Un frisson d’excitation parcourut les rangs. La petite Lefèbvre, elle, se tenait sur le qui-vive, les doigts crispés autour de sa baguette en aubépine.

« Que la fête commence ! »

Quelques minutes s’écoulèrent, avant que... BOUM La petite Lefèbvre sursauta lorsque retentit le premier coup de tambour, auquel répondirent des cris. BOUM Son cœur s’emballa à mesure que les coups de tambour et les cris se rapprochèrent. BOUM Pour un peu, Maëlle avait l’impression que l’académie était assiégée. BOUM

Tout à coup, alors que tout le monde guettait l’arcade d’entrée, une boule de feu fila dans le ciel, captivant toute l’attention de l’assemblée. À nouveau, la première année eu la désagréable sensation que Beauxbâtons était attaquée, mais elle se rassura en observant leur directeur, qui semblait rester de marbre. Puis, la boule de feu déploya ses deux imposantes ailes et la fillette découvrit, bouche bée, une impressionnante créature enflammée. Il faut que j’écrive à papi Léandre pour savoir ce que c’est... pensa-t-elle sans quitter l’oiseau incandescent des yeux.

La normande reporta finalement son attention sur l’arrivée militaire d’une vingtaine d’élèves vêtus de robes pourpres et de capes en fourrure blanches. Leur entrée dans la cour intérieure était savamment ordonnée, tout comme leur cri poussé à l’unisson.

« DURMSTRANG ! »

Plus de doute possible sur la provenance de cette délégation de sorciers, tous bien plus âgés qu’elle. Maëlle suivit leur démonstration, elle aussi millimétrée, avec des yeux écarquillés : du démantèlement des dalles de la cour du château à la création de ces armures et de ces lances, elle apprécia la coordination du quatuor, se demandant si elle serait en mesure, dans quelques années, de réaliser pareille performance. Les débris de pavage furent agglomérés pour matérialiser deux immenses battants de porte. Elle ressemble à ça, l’entrée de leur école ? s’interrogea la petite Dagda, en détaillant le blason – un aigle à deux têtes surmontant un crâne de cervidé.

Les battants de porte s’ouvrirent pour laisser place à... Un géant ? Gricha Zachitnik, le directeur de l’institut Durmstrang, était une véritable armoire à glace. Comme tous ceux qui étaient réunis dans la cour intérieure – élèves comme professeurs – la première année suivit avec attention mais aussi avec crispation, les premiers échanges entre le colosse et Aliaume Delalande. Étonnement, ceux-ci furent non seulement cordiaux, mais même amicaux, et eurent le don de détendre l’atmosphère qui s’était faite lourde et pesante. Pourtant au premier rang, la petite Lefèbvre put à peine distinguer la voix de leur directeur, qui invitait la délégation étrangère à rejoindre le hall d’entrée pour un buffet d’accueil.

Le signal n’allait plus tarder, et Maëlle se tenait prête, les doigts de sa main droite refermés sur sa baguette. Suivant l’exemple du professeur Delalande, elle la pointa finalement vers le ciel, lorsque les élèves du Durmstrang commencèrent à gravir l’escalier. « Aster Major » prononça-t-elle distinctement. Après une semaine de dur labeur, elle était fière de maîtriser à peu près ce sortilège. Une lumière douce et scintillante s’échappa du bout de sa baguette pour se mêler aux autres, tissant une impressionnante voûte étoilée reproduisant les constellations célestes. Émerveillée, la normande regarda la licorne, le centaure et la colombe qui dansaient au-dessus de sa tête.

L’effet de leurs charmes cumulés finit par se dissiper, replongeant la cour intérieure de l’académie dans l’obscurité. Manque plus qu’Hogwarts... se réjouit la première année, pressée de découvrir de nouvelles formes de magie. La délégation britannique ne se fit pas attendre très longtemps, puisqu’un étrange klaxon résonna bientôt dans l’enceinte du château, rapidement suivi par le crissement de pneus et la pétarade d’un pot d’échappement. Un surprenant bus, culminant à cinq étages et se ratatinant tel un accordéon, fit irruption dans l’allée pavée.

Dans la lumière des phares, quatre formes spectrales vinrent se mêler à la fumée qui avait suivi le freinage appuyé. Les quatre esprits – un aigle, un lion, un serpent et un blaireau – s’inclinèrent face au professeur Delalande avant de remonter l’escalier en direction du corps enseignant. En entendant le grincement strident de la portière, la petite Lefèbvre lâcha les Patronus du regard pour reporter son attention vers le bus rouge et noir. Une vingtaine d’élèves tous de noir vêtus, là aussi tous plus âgés qu’elle, firent leur apparition et s’alignèrent devant leur véhicule, rapidement suivis par Groggy, le petit elfe qui accompagnait le collège écossais.

En chœur, leurs homologues anglophones et leurs animaux de compagnie entonnèrent une comptine que Maëlle reconnut facilement : Trois licornes ne font pas un arc-en-ciel, que sa mère lui chantait plus jeune, à l’heure du coucher. C’est une première je crois, je suis de bonne foi, c’est une licorne ! fredonna la normande dans sa tête. À la fin du refrain, quatre nouveaux élèves apparurent littéralement de nulle-part. La première année apprécia leur démonstration avec curiosité, suivant tour à tour le ballet à l’épée de l’une, l’ensorcelante métamorphose et la myriade de fleurs multicolores des autres, et enfin, l’illusion du dernier élève qui présentait le château écossais aux yeux de leurs hôtes.

La directrice d’Hogwarts s’avançait avec prestance vers le professeur Delalande. Elle dégageait un charisme qui impressionnait la petite Lefèbvre. À sa suite, les représentants d’Hogwarts s’avancèrent vers l’escalier. Comme pour leurs homologues de Durmstrang, la fillette leva sa baguette et, au signal, lança « Aster Major ». À nouveau, la magistrale voûte étoilée accompagna les invités jusqu’au hall d’entrée. Comme ses camarades de première année, Maëlle leur emboîta le pas lorsque le directeur leur fit signe et découvrit avec enthousiasme le somptueux buffet qui avait été dressé en l’honneur des délégations étrangères.
Drian Vaillant
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7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
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Mer 2 Oct 2024 - 22:36


2/6
Cinquième année - 16 ans
______

Le son du tambour, maintenant si proche, résonne en moi et me laisse une désagréable sensation persistante. Un peu comme celle qui me vient lorsque le vieux Vaillant se trouve dans mon dos, presque à me souffler dans le cou - horrible sensation. Une partie des plus jeunes élèves semblent franchement apeurés, les plus vieux semblent eux être en apnée et d'avoir bien besoin d'un équivalent à la branchiflore pour pouvoir respirer. Je roule des épaules une fois, espérant chasser les mauvaises ondes qui m'assaillent et enfin tout s'arrête en un cri de guerre.

S'enchaîne alors un spectacle que je regarde plus avec l'avidité d'en savoir plus sur les prochains adversaires de Beauxbâtons que pour la beauté de la prestation. Même si il est vrai que leur magie brutale - on pourrait même dire bestiale - et leur synchronisation militaire a quelque chose de beau en soi et que j'en apprécie chaque moment. Ce n'est par contre clairement pas aussi raffiné que la magie pratiquée dans notre académie et encore moins subtil. Le message que j'en retiens personnellement est limpide : ils nous feront la peau. Grace au cours de Madame Uharte, je pense deviner que la première manifestation de magie des filles est lié aux Arcanes noires, le reste, je n'en suis pas certain. Rien que ça me donne envie de me moquer de la tête, que j'imagine, des professeurs - et surtout de mon oncle - , eux qui sont si frileux à ce sujet.

La prestation s'achève par l'apparition d'un géant à travers la porte crée par les deux garçons - fascinant ! - et par la remise en état de notre sol amputé de ces dalles. De ce que je comprends de l'échange se déroulant en contrebas des escaliers et dont je n'entends qu'une partie - c'est à dire la voix forte de l'étranger -, il s'agit du directeur de Durmstrang et il a un certain respect pour le notre - et il aime les roulés aux saucisses, on ne sait jamais, cette information pourrait me servir un jour. L'échange bref laisse place au signal de notre directeur pour lancer le sortilège qui nous a été appris durant les dernières semaines. Individuellement, cela n'est pas si impressionnant que ça, est-ce que tous ensemble quelque chose va se produire ?

- Aster Major, je prononce en pointant ma baguette vers le ciel, au diapason de tous les autres élèves de Beauxbâtons.


Drian Vaillant
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Mer 2 Oct 2024 - 22:38


3/6
Cinquième année - 16 ans
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Je crois que je suis aussi surpris du résultat de nos sorts combinés que les membres de la délégation de Durmstrang pourraient l'être. Ce qui sonne tout de même vraiment étrange. Eux n'étaient pas surpris de leur propre prestation, je me demande quelle impression nous donnons avec tout nos visages ahuries. Quoiqu'il en soit, le professeur Delalande n'avait pas menti, la combinaison de tous nos sortilèges tisse une toile merveilleuses du ciel étoilé. Dans la semi-pénombre nous enveloppant, les constellations gambadent et viennent se mouvoir parmi nous. Un cheval ailé vient me saluer et je joue le jeu en inclinant ma tête en retour. On nous regarde. Je dois faire comme si tout était parfaitement normal même si je suis aussi saisie par ce qu'il se passe que les autres.

La délégation continue son ascension dans les escaliers et je me dis que si un petit malin décide tout à coup de lancer un glisseo, la belle harmonie volerait immédiatement en éclat en même temps que le tissage du ciel étoilé. Ce petit malin serait probablement immédiatement renvoyé. Ou alors le directeur s'en trouverait amusé ? Difficile à dire avec le vieil homme, ses réactions sont parfois aussi surprenantes que ses sortilèges. Heureusement, personne n'a cette brillante idée et les pensionnaires de Durmstrang rejoignent le hall d'entrée sans encombre. J'abaisse alors ma baguette avant de reprendre une position plus solennelle. La soirée est loin d'être finie, il reste encore la délégation de Hogwarts à accueillir.

Celle-ci ne se fait pas attendre longtemps et arrive dans un drôle de véhicule pétaradant et clinquant. Je crois pouvoir dire qu'il s'agit là d'un bus, mais rien à voir avec ceux des non-mages que j'ai pu voir en déambulant dans les rues de Paris. Celui-ci d'une hauteur qui fait croire à un équilibre tout relative et - oui, c'est bien ce que j'ai vu - il vient de rétrécir en passant sous la Tour de l'Horloge avant de se ragrandir. Je suis perplexe, la magie de ce véhicule doit avoir un lien avec celle appliquée aux tentes. Sinon, les personnes dedans ne seraient déjà plus de ce monde. Je laisse cette réflexion pour plus tard en voyant quatre formes spectrales approchées du directeur. Je reconnais un lion, un aigle, un serpent et un blaireau, et déduis sans peine qu'il s'agit là des quatre maisons de l'école anglaise, à l'image de nos confrérie. Par contre je suis bien en peine de savoir de quoi elles sont faites. De la fumée ? Des fantômes ? Ou une autre magie que je ne connais pas encore ?

Drian Vaillant
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7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
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Drian Vaillant
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Mer 2 Oct 2024 - 22:40


4/6
Cinquième année - 16 ans
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*Qu'est ce c'est que ça ?* Un sourcil levé en une mimique méprisante, j'observe dubitativement la prestation de Hogwarts. Ce chant entre animaux et humains est si absurde et si disgracieux que le pauvre Philippe Vendebout se retournerait dans sa tombe s'il l'entendait. Moi, en tout cas, je me retournerai. Et puis quelle idée d'avoir amené ces animaux ici, surtout le chat. Ca n'a rien à faire dans notre beau château. J'espère bien que le directeur ne leur autorisera pas l'entrée.

Fort heureusement pour cette école - et l'estime que je pourrai lui porter -, le chant ne constitue pas le cœur de leur démonstration. Quatre élèves apparaissent tout à coup devant la chorale et présentent tour à tour leur prouesse magique. Si le dernier m'impressionne, les trois autres me laissent sur ma faim et ils me semblent bien moins dangereux que les élèves de Durmstrang. Le fait que la magie pratiquée par les anglais ressemble à la notre doit probablement y jouer. Je ne reconnais peut-être pas les différents objets qu'ils viennent d'exhiber, mais les sortilèges utilisés, même s'ils ne sont peut-être pas exactement les mêmes que les nôtres, restent familier. Par contre, qu'ils sachent se rendre invisibles, je dois bien avouer que ça, ça leur donne un gros avantage. J'essaierai de me renseigner discrètement sur le sujet, être invisible me serait follement utile.

Une nouvelle fois, dès que la délégation s'approche des escaliers, je lève ma baguette et au signal du directeur, je lance le sortilège attendu. Cette fois-ci pourtant, tout est différent. Je sais à quoi m'attendre et c'est donc avec plus de conviction et l'indubitable envie de montrer à Hogwarts qu'ils sont loin d'avoir le niveau en matière de spectacle que je m'exécute.

Drian Vaillant
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7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
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Drian Vaillant
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Mer 2 Oct 2024 - 22:43


5/6
Cinquième année - 16 ans
______

La démonstration magique finie, je n'ai qu'une hâte, rejoindre le hall pour mieux observer nos invités. Je dois néanmoins ronger mon frein, même notre retour à l'intérieur a été finement orchestré et les cinquièmes années font partis des derniers à pouvoir quitter les escaliers. Quand enfin je peux rejoindre le buffet de petits fours, je constate que chaque école est dans son coin. Je meurs d'envie de fendre la foule et de perturber cette ennuyeuse unité mais pour ce soir, je reste sagement avec les autres. Ceci dit, ce n'est pas plus mal pour le moment, je peux à loisir détailler ces élèves étrangers sans aucune interférence, cherchant à glaner des informations sur eux à distance. Enfin surtout sur les élèves de Durmstrang, les élèves d'Hogwarts piquant bien moins ma curiosité.

Lorsque nous nous dirigeons vers le réfectoire à la suite du mouvement de notre directeur, c'est néanmoins autre chose qui retient mon attention. Une ribambelle d'adultes inconnus stagnent au milieu. C'est l'exclamation d'un élève qui m'éclaire sur au moins l'une des personnes. Comme ça, la ministre de la magie s'est déplacée en personne. Sa présence n'occulte néanmoins pas le calice qui attire irrémédiablement le regard. Après tout, c'est pour lui, ou plutôt pour ce qu'il représente qu'on est tous rassemblé. Je cherche une place à une table suffisamment proche pour ne rien manquer. Seule Abbie me rejoint, Tobias semble s'être perdu dans la foule ou a trouvé une autre âme avec qui échanger des blagues.

Dès que la femme parle, le calice se met en mouvement. Très vite, il est remplacé par une magnifique fontaine sous l'effet d'une magie alchimique qui m'échappe complètement. Après ça, les informations fusent et je les note mentalement jusqu'à la dernière annonce qui me fait lever les sourcils de surprise. Il a bien dit "International" ?!

Drian Vaillant
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7ᵉ année, Délégué, Ogme

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Mer 2 Oct 2024 - 22:48


6/6
Cinquième année - 16 ans
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Je ne loupe pas un geste, ni un mot du duo improbable que forme le directeur et la ministre de la magie. A chaque nouvelle information, chaque nouvelle intervention, un flux de questionnement traverse mon esprit. Boire l'eau de la fontaine ferait quel effet ? Comment la fontaine choisira ? Je pourrai me lever et me saisir du calice dès maintenant, mais est-ce que ce serait bien vu ? Je passerai probablement pour un peu présomptueux. Il vaut mieux laisser passer au moins cette nuit même si ma décision est prise depuis un mois. Le fait que le tournoi amène à un autre international ne change rien, au contraire, ma conviction qu'il faut que je participe est d'autant plus renforcée.

Quelles pourraient être les Tâches qui attendent les champions sélectionnés ? Qui les a décidé ? Peut-être que mon oncle en sait quelque chose mais il ne dira très certainement rien avant le jour J. Je le regarde un instant avant de reporter mon attention sur la ministre. Des journalistes ? *Je ne mens jamais*, je pense ironiquement. Un bal de Noël ? Avec nos parents ? Mais qu'est ce qu'il pourrait bien faire là ? Qui pourrais-je choisir pour cavalière ? Annabelle ? Une fille de Durmstrang ? Cette dernière pensée me plait bien, je devrai travailler là-dessus.

Mon flux de pensée ne s'arrête pas et en devient presque infernal, même pour moi-même. Et comme toujours, ce n'est rarement la question la plus intéressante qui sort de ma bouche.

- Que fais-tu avachis comme ça ? Je demande au premier année de Lug assis à ma table qui semble dégouliner sur sa chaise. Redresse-toi, on dirait un carcolh.

Ces créatures magiques sont particulièrement repoussantes, la comparaison n'a rien d'un compliment. Je ne le lâche pas de mon regard glacé tant que sa position n'est pas convenable. Beauxbâtons n'est peut-être pas aussi rigide que Durmstrang mais on ne me reprochera pas que le moindre élève sous mes yeux ne tiendrait pas ses bonnes manières devant les autres écoles.

@Teilo Daroux (si tu souhaites reposter cet échange avec Drian)
Teilo Daroux
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
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Jeu 3 Oct 2024 - 22:30

Première Année - 11 ans

Teilo souffla par le nez tandis que ses doigts tapotaient négligemment sur la table.

Chanceux et Oscar n'étaient nulle part en vue. Lorie était à la table juste derrière lui, juste trop loin pour qu'ils puissent communiquer facilement. Il avait vraiment trop mal calculé son coup et se jura intérieurement de faire plus attention la prochaine fois. Peut-être qu'il devait noter ça dans le petit carnet qu'il avait commencé à tenir sur recommandation de sa mère et de son grand frère ?  

Le Directeur et la Ministre continuaient de parler, tour à tour. Il les écoutait toujours d'une oreille distraite mais, cette fois, plusieurs choses retinrent tout de même son attention.

Quand la procédure pour concourir au Tournoi fut annoncée, il se mit de côté sur sa chaise pour attirer l'attention de Lorie à la table de derrière. D'abord, il la salua frénétiquement de la main avec un grand sourire, puis, quand il pensa qu'elle l'avait repéré, il pointa le calice avec son index à hauteur de son cou. La bouche entrouverte, il lui fit 'oui' de la tête en remuant les sourcils. Il voulut faire de même avec Thaïs mais son Délégué était trop loin et semblait plongé dans ses pensées.     L'idée de se faire "interviouver" par des journalistes ne le dérangeait pas, ça l'excitait même un peu. Il avait déjà eu le droit aux faveurs d'un journal en avril et avait trouvé l'exercice vraiment rigolo. Ah mais par contre...

"quoi ?" Quoi ??? Ils ne rentraient pas chez eux pour les vacances ? Mais...  

D'accord, des magies venues d'ailleurs s'enracinaient sous les toits de l'Académie.  D'accord, il avait plein de nouveaux amis à se faire parmi les délégations d'Hogwarts... et peut-être Durmstrang.  D'accord, il y avait un bal de prévu pour Noël et il adorait danser, ça allait être une 'pure soirée'.   D'accord, les parents pouvaient venir et il ne doutait pas une seconde que sa mère serait de la partie.  

Mais quand même... sa mère, son père, Olympia, Suzanne, Fabrice, Ariane, Robin, Mistrigri-III... sa famille lui manquait un peu.  

Il se sentit fondre un peu plus sur sa chaise et se mordit les lèvres. Ça faisait un mois qu'il avait quitté Lyon, il n'avait jamais été séparé d'eux aussi longtemps. Il n'allait pas pouvoir participer au 'pestacle' de Noël pour la première fois de sa vie. Il n'allait pas revoir son quartier et les petits vieux vissés sur le banc toute la journée, il ne pourrait pas aller manger à la pizzeria d'en face, aller au théâtre de sa mère le dimanche pour discuter avec les artistes, aller voir Olympia danser, jouer à sa Switch avec Ariane, faire des tours de magie avec Fabrice, se chercher des poux avec Suzanne, entendre son père parler encore de Mozart et des Beatles.    Beauxbâtons, c'était génial mais... oui, sa famille lui manquait vraiment beaucoup.  

Pour se consoler, il chercha du regard Giovanni. Si d'aventure l'italien croisait son regard, il le verrait agiter mollement sa main pour le saluer, la mine inhabituellement défaite.

Les plats arrivaient. Teilo avait faim mais il n'avait plus vraiment faim, en fait. Il restait les bras ballants et le corps flasque à imprimer dans sa tête qu'il ne reverrait pas sa maison et sa famille avant... presque un an. Un an ! Autant dire une éternité. Une voix sèche le sortit de sa torpeur et il tourna la tête vers son propriétaire, un grand de sa table. Le garçon aux yeux d'un bleu glacial lui donnait un ordre. Teilo fronça les sourcils et répondit "Meuuuhhhh" - avachi lui avait fait penser à une vache et l'image le faisait sourire. Puis il cligna des yeux : ah, mais ce n'était pas un Délégué ? Ah, mais ce n'était pas un Vaillant ? Le fils.. le neveu.. le cousin germain du sous-directeur ?

Oups. Il était peut-être nouveau mais il avait déjà entendu parler de lui. Le lien fait, il se redressa aussitôt et lui dit "pardon" du bout des lèvres sans qu'aucun son n'en sorte vraiment. Devant le regard insistant, il baissa la tête. Mine de rien, le grand avait raison : la représentation n'était pas terminée. Elle allait durer un an sans interruption, sinon plus. Et il y avait semblait-t-il des personnes très très importantes dans la salle ce soir. Il représentait Beauxbâtons et pour avoir l'air de l'élève modèle, il décida de copier la posture du grand qui l'avait interpellé, ajustant notamment la position de ses épaules et la droiture de son dos.  

Hé. Et s'il pouvait devenir un ami, lui aussi ? "Tu peux m'appeler Teilo", l'informa-t-il avec un sourire encourageant tandis qu'on posait les plats à leur table. Sourcils froncés, il ajouta : "C'est quoi un carcolh ?" Il ne connaissait encore que très peu de créatures magiques mais son imagination compensait. "Attends... c'est un.. carco.. un escargot mais quand il se sent en danger, il perd sa carapace et c'est plus qu'une limace pleine de bave et qui coule dans le premier trou qu'il trouve ?" Il pouffait à sa propre idée, visiblement content de lui.
Drian Vaillant
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7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
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Ven 4 Oct 2024 - 19:48



Je reste interdit. Est-ce que le gamin vient de faire... la vache ? Je crois qu'il vaut mieux pour tout le monde que je ne réagisse pas. Il va bien se rendre compte tout seul de son erreur. Qui plus est, ce n'est pas le moment de faire un nouveau spectacle. Heureusement le garçon obtempère finalement et a même l'intelligence de se sentir honteux. Il a raison, il y a tout à fait de quoi. Une vache... Le vieux Vaillant l'aurait liquéfié sur place.

Je ne réponds à sa présentation. Si il ne sait pas encore qui je suis, il le saura très vite. Je me sers une entrée et commence à manger tandis qu'il enchaîne question et réponse. Il m'exaspère déjà mais les paires d'yeux à ma table sont tous tournés vers nous. L'année dernière, j'ai un peu trop souvent divagué de la conduite que je m'étais fixée, principalement à cause de Fleury qui avait la manie de me faire sortir de mes gonds. Cette année, je ne me laisse pas le droit à l'erreur. Je dois être le mec sympa mais inatteignable, surtout pour un premier année.

- Tu es un marrant toi dis-moi, je dis avec un sourire de requin. A vrai dire, tu n'es pas très loin. Le carcolh n'est ni une vache, ni un escargot, mais il tient un peu de la limace. Je dirai plutôt que c'est une chenille. Ils vivent en colonie dans les endroits imprégnés de magie. Comme le château par exemple. Et si tu veux tout savoir, je continue en baissant d'un ton, ils sont très voraces. Ils aiment particulièrement rentrés par les oreilles jusqu'à ton cerveau et... enfin tu vois ce que je veux dire.

Un quatrième année assis avec étouffe un rire et Abbie lève les yeux au ciel avec un sourire mutin aux lèvres mais ne fait aucun commentaire. Tout le monde aime effrayer les plus jeunes. En plus, le gamin finira bien par démêler le vrai du faux, il lui suffira juste de faire un tour à la chapelle. Rien de bien méchant donc. En attendant, si je lui ai fait suffisamment peur, ce que j'espère, il restera un peu plus tranquille jusqu'à la fin du repas. En tout cas, vu la tête de certains des plus jeunes n'ayant pas encore étudié cette créature magique, ça a eu l'air de fonctionner.

Teilo Daroux
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
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Ven 4 Oct 2024 - 22:20

Gloups.  

A l'écoute de la description que faisait le grand de l'affreux carcolh, Teilo avala sa salive, soudain un peu pâle. Le "tu vois ce que je veux dire" était une terrible invitation que son imagination s'était bien entendu empressée d'accepter. Il se souvenait notamment et très distinctement d'une scène en particulier d'un vieux film que son père avait voulu lui faire voir. "La musique est de James Horner, prêtes-y attention". Teilo avait complètement oublié la musique mais cette scène... cette scène visionnée à l'âge de 8 ans lui avait fait faire quelques cauchemars. Il la revoyait dans sa tête et en grinçait des dents.  

Mais...  Minute.   Teilo fronça les sourcils et ouvrit plus grand ses yeux. Pourquoi elle souriait, sa voisine ?    

"Mais le Directeur il laisse les chenilles dans le château ? Et si elles viennent dans notre dortoir, on fait quoi ?" demandait un autre Première Année assis à sa droite, les lèvres et la voix tremblantes. "Hmmm", commenta simplement Teilo en remuant distraitement avec sa cuillère le potage qui leur était servi. Il y avait quelque-chose de mou et spongieux dedans, on aurait dit... de la cervelle.    Non. Non. Il devait se concentrer. Refaire le film. Le fils/neveu/cousin Vaillant était un quatrième année, on lui avait dit. Et les grands qu'il avait rencontré jusque là, à part Lorie, Thaïs et Chanceux n'étaient pas fiables. Mais ! Vaillant était un Délégué, comme Thaïs et Lorie. D'ailleurs, pourquoi Lorie ne voulait-elle pas se porter candidate au Tournoi des Sorciers ? C'était vraiment dommage, il la voyait bien représenter Beauxbât-  

Concentration, Teilo ! Les Délégués, ils aidaient les Première Année, ils rassuraient et répondaient aux questions, ils ne se moquaient pas d'eux. Donc... Vaillant ne mentait pas.    Ou peut-être que si ? De sa main libre, la droite, Teilo se massa la tempe. Le grand avait baissé sa voix comme quand on racontait une histoire, une histoire pour faire peur. Maintenant qu'il réfléchissait, Teilo reconnaissait un procédé de théâtre parmi d'autres. Et Suzanne, sa grande sœur, lui avait déjà fait le coup à de nombreuses reprises. Elle lui avait fait croire que des rat-garous habitaient dans la cave de leur maison et elle l'avait même enfermé en bas une fois ! Il s'était juré qu'on ne l'y reprendrait plus.    

Et puis il y avait ce que son camarade de Première Année avait dit. Le Directeur ne pouvait pas laisser ce genre de bestioles bouffeuses de cervelle traîner dans le château et entrer la nuit dans l'oreille des élèves. C'était bien trop dangereux et les parents n'allaient pas être contents !    

Vaillant mentait.    

Oui mais... peut-être qu'il mentait juste un peu ? Peut-être que les carcohls étaient vraiment horribles comme il le disait mais qu'ils n'arpentaient pas le château ? Pfouuu, c'était vraiment, vraiment dur de savoir.

Il fallait faire un choix. Se fier à son instinct ? Le jeune Lug dodelinait de la tête, hésitant. Finalement, il pointa sa cuillère sur le Délégué sans se rendre compte qu'il avait passé une bonne minute à gamberger. "Pourquoi tu mens ?" Les yeux plissés, il observa les réactions, de lui et de ses voisins. Il ne voyait pas que de la soupe dégoulinait de sa cuillère sur la table.
Drian Vaillant
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
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Ven 4 Oct 2024 - 22:36



Gardant mon air empreint de sérieux, je regarde avec intensité l'autre premier année qui vient de prendre la parole avant de répondre.

- Bien sûr. A quoi sert une école sinon d'apprendre à faire face au danger ? Si elles viennent, tu les repousses. A ton avis, pourquoi dis-t-on que Beauxbâtons est l'école de l'excellence ? Elle ne garde que les meilleures.

Je laisse l'imagination des gamins combler les trous que j'ai placé sciemment dans ma réponse. Rien de ce que je viens de dire ne pourrait m'être reproché, je n'ai dit que la stricte vérité. Les mensonges, ils se les créeront eux-mêmes cette fois-ci, c'est tout aussi amusant de cette façon. Il en fait une tête, le petit sorcier, ça vaut le détour. Finalement, il y a du bon à partager un repas avec des plus jeunes.

Je me sers une bonne part de tartiflette pétillante, un plat dont je raffole bien qu'il fasse un peu chaud cette année pour la savourer pleinement, et enfourne une première fourchette dans la bouche avec satisfaction. Un délice.

- Dis Drian, m'interpelle le quatrième année dont j'ai oublié le nom. Ton oncle t’avait parlé du tournoi ?

J'hesite moins d'une seconde avant de secouer négativement la tête.

- Non, je dis simplement. Il est bien trop secret pour ça.

Même si l'attitude de mon oncle m'agace - il aurait quand même pu partager cette information avec sa famille ! - mentir ne servirait à rien et pourrait même s'avérer dangereux. Le tournoi est le sujet principal, la moindre rumeur enflerait bien trop vite et attendrait très certainement aux oreilles de mon oncle.

C'est ce moment que choisit le premier année de Lug pour me pointer de sa cuillère pleine de soupe en m'accusant de mentir.

- Pardon ? Pourquoi je mentirai ? Je questionne pour toute réponse, surpris par son intervention. Avisant la soupe en train de se répandre sur la nappe, je sors ma baguette et fais voler une serviette jusqu'à la tache pour la couvrir. Mets ta cuillère dans ton assiette, tu salis toute la table. Tu ne sais pas te tenir ?

En voilà encore un drôle d'énergumène, et comme par hasard, il fait partie de la confrérie de Lug...

Teilo Daroux
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

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Ven 4 Oct 2024 - 23:09

Le Lug resta interdit quand Vaillant lui répondit par une question. C'était vrai, ça, pourquoi est-ce qu'il leur mentirait ? C'était un Délégué. Un Dé-lé-gué. "Beh..." fut tout ce que Teilo trouva de pertinent à dire sur le coup. Ses déductions d'avant venaient d'être laminées par une simple question et tout se mélangeait dans sa tête. Il redressa son cou quand le grand sortit sa baguette et ouvrit la bouche en voyant une serviette se mettre toute seule en position pour éponger la soupe.. la soupe qui coulait de.. sa cuillère.  

Au moment même ou il réalisa sa maladresse, le Délégué lui reprocha sa mauvaise tenue. Teilo n'était pas du genre à être gêné mais là, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi, ses joues le chauffaient. Ce devait être le regard de l'autre ou quelque-chose qui trainait dans sa voix. Très rapidement, il reposa la cuillère dans son bol, murmurant pour la deuxième fois en quelques minutes un "pardon" contrit. Les avant-bras de part et d'autre de son assiette, il semblait tout à coup fasciné par l'étude de la texture de sa soupe.    

"Alors, il ment ou il ment pas ?" lui chuchota son voisin de droite, qui semblait encore plus pâle qu'avant. Teilo fronça les sourcils sans quitter sa soupe des yeux. "Je... sais pas, Paolo. Je crois pas." C'était vrai que Beauxbâtons était une académie d'excellence, mais jusque là, Teilo pensait que cela faisait juste référence à la qualité des cours et à l'effort que chacun devait fournir dans son travail. L'excellence impliquait-elle de se.. débarrasser des plus faibles... et comment, avec des carcohls ? Rah. Il avait envie de pousser un petit cri de frustration mais hors de question de se faire à nouveau remarquer. Il voulait se retourner pour demander à Lorie à la table de derrière mais hors de question de croiser à nouveau le regard glacé de Vaillant.  

"Mais comment on va faire pour les repousser ?" demanda son voisin aux cheveux noirs et ondulés, ce qui remit en tête à Teilo l'image d'une limace glissant le long de son cerveau. Réprimant son malaise, il agrippa doucement le poignet du jeune portugais et le regarda droit dans les yeux. "Arrête de t'inquiéter, d'accord ?" lui fit-il d'une voix qu'il voulait assurée. Il parlait doucement sans chuchoter. "Quand on aura fini de manger, on a qu'à demander à Lorie Fleury et à Thaïs Andersen. Je leur fais confiance. Et si tu veux, demain avec mon associé Giovanni, on va enquêter sur ces carcolhs. Y'a sûrement des livres dessus à la chapelle qui expliquent comment on s'en débarrasse."    

C'était un peu embêtant, quand même, parce qu'il avait déjà tout son programme de prévu dans sa tête pour ce dimanche. Il avait même tout noté dans son petit carnet. Douche et brossage des dents, répétitions dans la chambre et le boudoir, grande galerie avec les nymphes, salon du Bouclier de Lancelot pour voir à combien de points chaque Confrérie en était, réfectoire, Giovanni, balade pour aller voir le bus et le bateau et puis se présenter aux nouveaux élèves, enquêtes en cours et/ou flânage, goûter, devoirs, répétitions, dîner, boudoir et un tour chez les Michel s'il avait le temps avant le couvre-feu... ouais, c'était carré.    Paolo acquiesça faiblement de la tête à sa proposition, visiblement rassuré mais pas tout à fait. Teilo lui tapota le poignet et retourna à sa soupe qu'il mangea en faisant très, très attention à ses gestes et à la position de son dos. Ce devait être... excellent.
Drian Vaillant
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7ᵉ année, Délégué, Ogme

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Ven 4 Oct 2024 - 23:14



Le garçon ne revient plus à la charge et je peux retourner à ma discussion sans plus de nouvelles interruption. J'écoute néanmoins d'une oreille les chuchotement des deux premières années qui m'amusent follement. La peur qui s'est insinuée en eux avec quelques mots lancés comme ça me donne un sentiment de puissance qui me surprend. L'amour, la peur que l'on inspire aux autres, je m'étonne toujours de constater leur résultat sur moi. Mais cette impression est brève, elle ne dure que jusqu'à ce que le dénommée Teilo mentionne Fleury et Anderson. Il faut toujours qu'ils soient de la partie ces deux-là, je n'arrive pas à m'en débarrasser. Ils vont très certainement tout gâcher avec une douce voix et un manque total de sens de l'humour. Dommage, la plaisanterie sera de courte durée. J'en aurai au moins profité le temps de ce repas.

Le dos bien droit et les gestes aussi mécaniques que les pantins de duel, le petit premier année ne me donne pas l'occasion de le remettre une nouvelle fois à sa place. Il a beau avoir l'air d'être un peu constipé, sa soupe ne sort plus de sa cuillère et je n’ai plus rien à lui reprocher. Ils semblent même se rassurer. Je n'ai toutefois pas l'intention de les laisser sur une note aussi tranquille. Alors que le repas s'achève et que nous commençons à nous lever de table, je me glisse entre les deux enfants et leur murmure sur le ton de la confidence.

- Bonne chance pour ce soir, je pense que la magie des élèves de Durmstrang les aura surement agités. Vous avez vu comme elle est un peu particulière... Bref, restez sur vos gardes, ça serait dommage de vous perdre, vous avez l'air sympa ! A demain, peut-être, je dis avec un grand sourire avant de les laisser définitivement en paix et prendre la direction du boudoir avec Abbie.

Cette soirée aura été passionnante et je n'aurai pas pensé que le repas serait aussi divertissant après autant de démonstrations magiques plus intéressantes les unes que les autres. La barre est haute mais j'ai bien l'intention de m'y hisser et de leur montrer ce que j'ai dans le ventre.

Teilo Daroux
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3ᵉ année, Délégué, Lug

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Teilo Daroux
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Ven 4 Oct 2024 - 23:17

"Pourquoi peut-être à demain ?" demanda Paolo à Teilo aussitôt que Vaillant s'était éloigné d'eux. L'angoisse poussait sa voix déjà fluette encore plus dans les aigus. "Pourquoi il a dit bonne chance ?"

Alors que les autres élèves quittaient leur table, Teilo et Paolo restaient assis et immobiles. Teilo regardait le Délégué partir en se mâchonnant la gencive. Lui qui avait réussi à mettre de côté les images de l'arrivée de Durmstrang, la musique angoissante, la marche martiale, la créature de feu et la sensation d'oppression que tout cela avait suscité chez lui, voilà que les dernières paroles de Vaillant faisaient tout remonter à la surface. Le grand ne l'avait quand même pas fait exprès ? Ou alors peut-être qu'il essayait vraiment d'être sympa en les prévenant !

"Moi je retourne pas dans ma chambre ! Je veux pas qu'une limace me mange la cervelle pendant que je dors." La panique de Paolo se voyait sur son visage blanc et livide. Teilo en serrait les dents rien qu'à le regarder. "Et tu vas dormir où, sur les remparts avec les Michel ? Dans le bus d'Hogwarts ?" lui demanda-t-il avant de poser les mains sur ses épaules : "J'ai une idée. On a qu'a demander à nos camarades de chambre d'organiser un tour de garde. Comme ça, y'aura toujours quelqu'un pour vérifier que les carcohls montent pas dans nos lits."

"Oui. Oui, c'est pas bête !" répondit Paolo avant d'inspirer et souffler un bon coup. "Ça ou alors on dort dans la baignoire..." suggéra encore Teilo avant de froncer le nez. "Ça va dans l'eau les limaces ?" "Non, non, c'est pas possible, si on s'endort dans la baignoire on va se noyer." "D'accord, alors un tour de garde. J'en parlerai à Oscar et Gabriel. Tu fais pareil avec ceux de ta chambre. C'est bon ?"

Le portugais déglutit avant de hocher la tête. "Super", s'exclama Teilo avec un sourire un peu forcé. "Et demain, on mène l'enquête. Et puis on ira voir le bateau et le bus, quand même. Allez, boa noite !" Après un clin d’œil à son camarade, Teilo se leva et tenta de se frayer rapidement un chemin vers la sortie. Il avait bien mangé (et de bonne manière) mais une petite boule s'était quand même formée en haut de son estomac. Dans sa tête repassait un diaporama en accéléré de tout ce qu'il avait vécu dans la soirée. Un peu d'air frais lui ferait sûrement du bien.
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