Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
PNJ - Oscar Devigne
2ème Année - Lug
2ème Année - Lug
Vendredi 22 Décembre 2023 - 17h40
Le pas décidé, comme si le château m'appartenait, je traverse la cour intérieure pour rentrer au chaud. Le ciel rose et bleu, la douce brise du soir, je les laisse aux romantiques et aux rêveurs. Moi, j'ai à faire. Il faut que j'annonce à mon grand frère ce qui vient de se passer dans le parc aux fleurs, et après que je me douche en prévision du bal. Marie Dubois est ma cavalière ce soir. Ca n'a pas été facile de la convaincre, j'ai du demander à des amis de mentir à mon sujet. Maintenant que c'est acté, il ne faut pas que je me rate.
En traversant le plateau de dames géantes, j'entends exactement ce que je veux. D'abord des exclamations "Hé, va t'en de là, tu vois pas qu'on joue ?", puis, quand je me retourne, un "Oh, pardon, Oscar" bredouillant et pathétique. C'est bien, les première année commencent enfin à comprendre. Avec un sourire satisfait, je reprends ma route et mord dans mon délice snif meringué encore tout chaud, celui que j'ai taxé à Paolo Asunçao entre les jardins et ici. Mouais, pas mauvais.
Le menton levé, j'avise le grand escalier. Il me parait moins grand à chaque fois que je l'emprunte. Normal, j'ai bien grandi depuis ma première année ici. Avoir la taille et la corpulence d'un quatrième année, c'est quand même très pratique. Je vais pour monter les premières marches quand soudain, mon regard capte la descente d'un autre élève.
Giovanni Cumuci.
Mes dents se serrent et un frisson me prend à la nuque. Il y a quelques élèves comme ça, je ne peux juste pas. Lui, ça a été le premier. Vite, je vérifie si je n'ai pas un pote qui traîne pas loin mais pas de chance, je ne trouve personne. Alors je me cache derrière le premier arbre venu et attend. L'Ogme passe sans m'avoir vu, parfait. J'observe l'arrière de sa tignasse ondulée et ricane en sourdine. Sérieux, tu vas jamais chez le coiffeur ?
J'ai bien envie de l'interpeller et de l'embêter un peu, en fait, même si ça va me mettre en retard. Et puis mince. Je suis en pleine réussite aujourd'hui, j'ai déjà réussi à énerver Daroux, j'ai même obtenu plus que ce que je pensais de lui. Avec Cumuci, même si je prends bien plus de risques, je peux faire coup double. Comme ça, les meilleurs amis penseront à moi pendant les vacances. L'idée me plaît vraiment beaucoup.
"Cumuciiii", je lance sur un ton amical en débarquant dans son dos. Mon sourire est faux comme ma voix et je ne le cache même pas. "Ca va bien ? Prêt pour la bataille de boules de neige ce soir ?" Les mains dans les poches, j'affiche un sourire arrogant et affecte une posture détendue. On est au milieu de la cour, il ne va rien oser ici, il n'est pas si bête ? Dans le doute, je reste quand même à plusieurs mètres de lui. "Faut vraiment que tu viennes, sinon qui va défendre les première année ?"
@Giovanni Cumuci
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
C’est pas vrai ! J’ai super froid. J’ai gelé toute la journée et le cours de Conjuration du Mal ne m’a pas du tout réchauffé. Le nez dans ma penderie, je cherche le truc le plus chaud que je puisse me mettre avant de partir à la recherche de Tei. Je décale toutes mes affaires à peu prêt rangées et… PARFAIT ! La voilà : mon écharpe en laine d’Éale. J’entoure ma nuque de cette douceur, replace mes vêtements comme ils étaient- enfin presque, comme par magie ils sont bizarrement encore plus en bordel maintenant. Je saisie mon sac et descend, sans avoir l’impression que l’écharpe me tienne vraiment chaud.
Ma main glisse le long de la rambarde des escaliers que je descend, et mon regard s’élève, c’est vrai que de tout là-haut, j’ai testé la gravité de mon crachat hier soir. Mon molard avait presque embrassé la tête de quelqu’un et j’ai du détaler super vite avant qu’il ne relève la tête…il avait gueulé super fort, mais c‘était trop tard pour qu‘il me choppe ou m’aperçoive. J‘ai estimé à trois secondes le temps qu’a mis mon glaviot pour arriver en bas.
Je descend les dernières marches et manque de me faire croquer un doigt par l‘une des statuettes dragons de la paroi. Pfff ces trucs vieillots ne servent à rien, ils mériteraient bien une bonne rénovation. Bon en attendant je ne vois toujours pas Tei, il a du aller plus loin.
Je contourne le jeu de dame qui est en plein cours en me retenant de commenter que l’un d’eux est mal barré, t’façon ce ne sont pas mes potes, j‘n‘ai rien à dire.
Je détourne mes pupilles de leur jeu en commençant à lever les yeux vers le ciel qui semblait prendre des couleurs quand tout à coup on m‘interpelle. Je connais cette voix. Elle est directement associée à un timbre que je n‘aime pas..par conséquent à quelqu’un que je n‘aime pas. Je me retourne et constate que c’est Oscar. Oh non, mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter de croiser ce gros lourdeau ?
«- Depuis quand tu t’adresses à moi en prenant une voix aussi niaise ?» Je le détaille de haut en bas et prend une mine nullement surprise en appuyant mon regard sur son crâne. «- En même temps ça ne doit pas aller en s’arrangeant là dedans, la tête grossie mais le cerveau ne suit pas.»
Mon nez commence à picoter, et mes paupières deviennent tremblantes alors que je m’apprête à l’agresser. ATCHOUM.
«- Ah tu vois, je devrais éviter de t’approcher parce que je suis allergique à…ATCHOUM. » Je lui jette un regard noir, oh oui qu’il serait mieux plus loin de mes yeux, parce que là je suis incapable de finir mes phrases. «- C’est vrai, que tu te sens exceptionnel envers les plus faibles, comme c’est le max que tu puisses donner Devigne.»
Je n‘ai pas envie de faire de bataille, je sens que je deviens malade, mais si je peux y échapper sans éveiller de soupçons ou paraître lâche c’est mieux.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Cumuci me lance quelques piques faciles qui me font quand même grincer des dents. Au moins, il est sincère. C'est un des rares traits que j'aime bien chez lui.
Vite, je cherche quelque chose à lui répliquer - un truc un peu plus subtil mais pas trop, l'Ogme risquerait de ne pas comprendre et l'effet serait complètement gâché. J'ai à peine trouvé qu'un mouvement brusque de l'italien me prend par surprise et me fait sursauter.
Bon sang. J'ai cru qu'il m'attaquait mais il n'a fait qu'éternuer. Et bien sûr, ça ne peut pas avoir échappé à Cumuci. J'essaie de dissimuler ça en mordant une nouvelle fois dans le délice snif meringué que je tiens à la main, laissant l'autre me houspiller. Sa nouvelle pique me heurte bien plus que je ne le souhaiterais. Mon poing libre se serre, j'ai envie de lui rentrer dedans, comme tout à l'heure quand Daroux m'a dit que j'avais peur de tout.
Mais j'ai appris la leçon de juin dernier. Il est hors de question que je m'emporte à nouveau et que je laisse ma colère prendre le dessus et tout gâcher.
"Je te faisais marcher." Je hausse les épaules et mord une nouvelle fois dans le dessert, l'air satisfait et le torse légèrement bombé. "Ce soir, je danse avec une fille. Je n'ai pas le temps de jouer à des jeux de gamin." Un sourire apparait au coin de mes lèvres. Je suis quasi certain qu'il n'a pas de cavalière pour le bal. "J'espère que tu vas pas trop t'ennuyer. Au pire, tu pourras toujours réconforter ton meilleur ami, il a l'air un peu... je ne sais pas... triste. J'ai essayé de lui remonter le moral mais il s'est énervé et m'a provoqué en duel."
Je cligne exagérément des yeux pour simuler un immense étonnement. "Franchement, je ne comprends pas. Il sait très bien qu'il va perdre, je suis bien plus fort que lui. Et le perdant doit faire ce que dit le gagnant. Tei ne va pas aimer ce que j'ai prévu." Je soupire. Mes lèvres se tordent, les rides de mon front se creusent et j'affiche un air peiné, vraiment désolé, en regardant Giovanni. "Toi non plus, d'ailleurs. Mais... oui, je pense que c'est pour le mieux."
Au cas où, ma main libre plonge dans ma poche et agrippe ma baguette. On ne sait jamais avec Cumuci.
Vite, je cherche quelque chose à lui répliquer - un truc un peu plus subtil mais pas trop, l'Ogme risquerait de ne pas comprendre et l'effet serait complètement gâché. J'ai à peine trouvé qu'un mouvement brusque de l'italien me prend par surprise et me fait sursauter.
Bon sang. J'ai cru qu'il m'attaquait mais il n'a fait qu'éternuer. Et bien sûr, ça ne peut pas avoir échappé à Cumuci. J'essaie de dissimuler ça en mordant une nouvelle fois dans le délice snif meringué que je tiens à la main, laissant l'autre me houspiller. Sa nouvelle pique me heurte bien plus que je ne le souhaiterais. Mon poing libre se serre, j'ai envie de lui rentrer dedans, comme tout à l'heure quand Daroux m'a dit que j'avais peur de tout.
Mais j'ai appris la leçon de juin dernier. Il est hors de question que je m'emporte à nouveau et que je laisse ma colère prendre le dessus et tout gâcher.
"Je te faisais marcher." Je hausse les épaules et mord une nouvelle fois dans le dessert, l'air satisfait et le torse légèrement bombé. "Ce soir, je danse avec une fille. Je n'ai pas le temps de jouer à des jeux de gamin." Un sourire apparait au coin de mes lèvres. Je suis quasi certain qu'il n'a pas de cavalière pour le bal. "J'espère que tu vas pas trop t'ennuyer. Au pire, tu pourras toujours réconforter ton meilleur ami, il a l'air un peu... je ne sais pas... triste. J'ai essayé de lui remonter le moral mais il s'est énervé et m'a provoqué en duel."
Je cligne exagérément des yeux pour simuler un immense étonnement. "Franchement, je ne comprends pas. Il sait très bien qu'il va perdre, je suis bien plus fort que lui. Et le perdant doit faire ce que dit le gagnant. Tei ne va pas aimer ce que j'ai prévu." Je soupire. Mes lèvres se tordent, les rides de mon front se creusent et j'affiche un air peiné, vraiment désolé, en regardant Giovanni. "Toi non plus, d'ailleurs. Mais... oui, je pense que c'est pour le mieux."
Au cas où, ma main libre plonge dans ma poche et agrippe ma baguette. On ne sait jamais avec Cumuci.
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
Je plissais mon regard, depuis quand Oscar fait des blagues ? Je devrais lui donner le premier rôle de mon prochain poisson d’avril s’il se croit si marrant, là je pense que je rigolerai sincèrement.
Facilement, j’imagine le blond être victime d’une supercherie, tel qu’un petit bouche-cousue lorsqu’il essaye de se la ramener. Oh ça oui, si j’ai bien une qualité, c’est bien de ne pas manquer d’idées.
Alors qu’un léger rictus commençait à se former sur mes lèvres à cause de ce que j’imaginais, il s’éfface soudainement bien vite. Le lug ne se défile pas . Il se la ramène en se vantant d’avoir trouver une fille avec qui danser. Quelle enflure ce mec, en plus de me traiter de bébé, il me traite de solitaire incapable de trouver une partenaire. Et comment est-ce qu’il a bien pu trouver quelqu’un avec qui danser avec son caractère insupportable ? J’aimerais bien féliciter personnellemennt celle qui a bien voulu se sacrifier, c’est courageux.
Je m'apprêtais à rétorquer sur cette drôle d’annonce mais il déborda sur un sujet qui me fit immédiatement fermer la bouche. Si au début je le prenais peu au sérieux, tout compte fait j’allais peut-être vraiment réagir. Comment ça Teilo était triste ? Je ne sais que trop bien que Devigne était incapable de remonter le moral à personne, est-ce qu’il n’avait que ça à faire de ses journées d’embêter les autres ? J’avais pour la première fois de la journée un peu chaud, même l’air s’alourdissait. J’écarquillai les yeux lorsqu‘il prononça le mot DUEL. Qu’est-ce qu’il lui a pris à Tei de vouloir l’affronter.
- Qu’est- ce que tu lui as dis pour le faire sortir de ses gongs ?
L’air furieux, mes muscles se tendaient, ce ventard méritait une droite bien placée. Je fis un pas en avant, mais mon spider-sens aperçut sa main se défiler dans sa poche, il avait sans nul doute déjà saisi sa baguette. Je me stoppai, mon regard se noircissant d’avantage
- Ne joues pas à ça Oscar. Peut-être que les premières années te cirent les bottes, mais ne compte pas sur nous pour le faire un jour.
J’avais qu’une envie, c’était de lui noircir l’œil, son ton hautain était bien la chose la plus insupportable qui résidait chez lui.
- Teilo gagnera. S’il a osé t’affronter c’est parce qu’il n’a plus peur de toi, enfonces-toi ça bien dans le crâne tête de Bécut.
J’appuie mes mots en martelant ma tempe de mon indexe et en faisant une grimace d’idiot qui lui ressemble bien. Tei m’impressionne sur la phase “je ne dois pas me laisser faire”, et de sa part, si Tei parvenait à clouer le bec d’Oscar, je pense que ça changerait tout à jamais.
Facilement, j’imagine le blond être victime d’une supercherie, tel qu’un petit bouche-cousue lorsqu’il essaye de se la ramener. Oh ça oui, si j’ai bien une qualité, c’est bien de ne pas manquer d’idées.
Alors qu’un léger rictus commençait à se former sur mes lèvres à cause de ce que j’imaginais, il s’éfface soudainement bien vite. Le lug ne se défile pas . Il se la ramène en se vantant d’avoir trouver une fille avec qui danser. Quelle enflure ce mec, en plus de me traiter de bébé, il me traite de solitaire incapable de trouver une partenaire. Et comment est-ce qu’il a bien pu trouver quelqu’un avec qui danser avec son caractère insupportable ? J’aimerais bien féliciter personnellemennt celle qui a bien voulu se sacrifier, c’est courageux.
Je m'apprêtais à rétorquer sur cette drôle d’annonce mais il déborda sur un sujet qui me fit immédiatement fermer la bouche. Si au début je le prenais peu au sérieux, tout compte fait j’allais peut-être vraiment réagir. Comment ça Teilo était triste ? Je ne sais que trop bien que Devigne était incapable de remonter le moral à personne, est-ce qu’il n’avait que ça à faire de ses journées d’embêter les autres ? J’avais pour la première fois de la journée un peu chaud, même l’air s’alourdissait. J’écarquillai les yeux lorsqu‘il prononça le mot DUEL. Qu’est-ce qu’il lui a pris à Tei de vouloir l’affronter.
- Qu’est- ce que tu lui as dis pour le faire sortir de ses gongs ?
L’air furieux, mes muscles se tendaient, ce ventard méritait une droite bien placée. Je fis un pas en avant, mais mon spider-sens aperçut sa main se défiler dans sa poche, il avait sans nul doute déjà saisi sa baguette. Je me stoppai, mon regard se noircissant d’avantage
- Ne joues pas à ça Oscar. Peut-être que les premières années te cirent les bottes, mais ne compte pas sur nous pour le faire un jour.
J’avais qu’une envie, c’était de lui noircir l’œil, son ton hautain était bien la chose la plus insupportable qui résidait chez lui.
- Teilo gagnera. S’il a osé t’affronter c’est parce qu’il n’a plus peur de toi, enfonces-toi ça bien dans le crâne tête de Bécut.
J’appuie mes mots en martelant ma tempe de mon indexe et en faisant une grimace d’idiot qui lui ressemble bien. Tei m’impressionne sur la phase “je ne dois pas me laisser faire”, et de sa part, si Tei parvenait à clouer le bec d’Oscar, je pense que ça changerait tout à jamais.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Si j'en crois l'air furieux de Cumuci, mes propos ont fait mouche. Je retiens un sourire satisfait et affiche plutôt une moue déçue. C'est presque trop facile de l'énerver, mais bon... ça reste un peu amusant.
La main sur ma baguette, j'attends qu'il cesse de m'invectiver et de défendre son si merveilleux copain. Tout ça est d'un prévisible que j'en baillerais presque d'ennui. Je reste néanmoins prudent et n'en fais pas trop, il ne faut pas que je me fasse trop remarquer d'ici le 20 mars. Manquerait plus qu'un professeur ou un délégué se méfie de quelque chose et décide de m'avoir à l'oeil.
La seule chose qui me surprend un peu, c'est l'aplomb de l'Ogme qui se moque carrément de moi. C'est quoi cette grimace ? C'est sensé être moi ? Le sang me monte au visage et je retiens de justesse un sort que j'aurais bien du mal à justifier auprès des autorités.
"Bécut ?" je répète en pouffant. "Tu m'as habitué à mieux." J'ai entendu mieux, pas plus tard que tout à l'heure. Bigorne, ça m'a vraiment fait mal. Les bécuts ne sont pas très beaux, certes, mais ils sont intelligents, rusés, dangereux, ça me correspond beaucoup mieux je trouve. "Mais puisqu'on est dans les analogies... euh, tu sais ce que c'est, une analogie ?" Je souris à peine et ne lui laissa pas le temps de répondre. "Teilo s'est énervé parce que je l'ai traité de drac. Tu sais, les petits oiseaux qui trompent leur monde en se faisant passer pour ce qu'ils ne sont pas."
Je me mords la lèvre inférieure. Aucun besoin de surjouer, là. Je ne m'attendais pas moi-même à ce que Daroux réagisse à ce point et outrepasse sa peur, preuve que j'avais fait mouche. Après un grand soupir, je me force à relâcher ma baguette et bien montrer à Cumuci mes mains ballantes et inoffensives. S'il ne m'a pas cogné jusque maintenant, il y a peu de chances qu'il le fasse. En tout cas, je suis prêt à prendre le risque. Malgré son évidente maladie, je m'approche un peu de son visage pour parler plus bas : "Tu devrais plutôt souhaiter ma victoire, sinon ton ami ne te dira jamais la vérité."
Ah, mais quelle vérité ? C'est ce que doit se demander Cumuci... enfin, s'il accorde encore une once d'importance à mes paroles. Quand je pense que, sans Daroux, lui et moi auraient peut-être été de bons amis. En tout cas, on se serait bien plus amusés. On aime pas se faire marcher sur les pieds tous les deux, et faut dire ce qui est, on a un sacré caractère qu'on ne cherche pas à dissimuler. Je baisse la tête un instant et la relève sans trop forcer sur mon air songeur. "Moi aussi, j'ai été surpris. Mais comme tu vas pas me croire... tu peux toujours lui demander à lui. Ce que tu vaux à ses yeux."
La bouche fermée, les sourcils froncés, j'appuie ma langue sur l'intérieur de ma joue droite pour m'empêcher d'en révéler plus. J'en frissonne un peu, je ne sais pas trop à quel jeu je joue, là... et j'ai bien conscience qu'après ça, Daroux m'en voudra toute sa vie. Mais ça fait longtemps que j'ai fait une croix sur son amitié - grâce à ma prise de tête avec Cumuci ici, dans cette cour, l'année dernière. L'italien acceptera-t-il que je lui rende la pareille ? Va-t-il tout réfuter en bloc et se poser des questions pendant les vacances ? Tout raconter à son ami ? Ces trois possibilités vont dans mon sens. La seule qui ne me convient pas, c'est celle où il s'en fiche vraiment mais, croyant le connaître un peu, je doute que ce soit la voie qu'il emprunte.
Peut-être que je le tiens.
La main sur ma baguette, j'attends qu'il cesse de m'invectiver et de défendre son si merveilleux copain. Tout ça est d'un prévisible que j'en baillerais presque d'ennui. Je reste néanmoins prudent et n'en fais pas trop, il ne faut pas que je me fasse trop remarquer d'ici le 20 mars. Manquerait plus qu'un professeur ou un délégué se méfie de quelque chose et décide de m'avoir à l'oeil.
La seule chose qui me surprend un peu, c'est l'aplomb de l'Ogme qui se moque carrément de moi. C'est quoi cette grimace ? C'est sensé être moi ? Le sang me monte au visage et je retiens de justesse un sort que j'aurais bien du mal à justifier auprès des autorités.
"Bécut ?" je répète en pouffant. "Tu m'as habitué à mieux." J'ai entendu mieux, pas plus tard que tout à l'heure. Bigorne, ça m'a vraiment fait mal. Les bécuts ne sont pas très beaux, certes, mais ils sont intelligents, rusés, dangereux, ça me correspond beaucoup mieux je trouve. "Mais puisqu'on est dans les analogies... euh, tu sais ce que c'est, une analogie ?" Je souris à peine et ne lui laissa pas le temps de répondre. "Teilo s'est énervé parce que je l'ai traité de drac. Tu sais, les petits oiseaux qui trompent leur monde en se faisant passer pour ce qu'ils ne sont pas."
Je me mords la lèvre inférieure. Aucun besoin de surjouer, là. Je ne m'attendais pas moi-même à ce que Daroux réagisse à ce point et outrepasse sa peur, preuve que j'avais fait mouche. Après un grand soupir, je me force à relâcher ma baguette et bien montrer à Cumuci mes mains ballantes et inoffensives. S'il ne m'a pas cogné jusque maintenant, il y a peu de chances qu'il le fasse. En tout cas, je suis prêt à prendre le risque. Malgré son évidente maladie, je m'approche un peu de son visage pour parler plus bas : "Tu devrais plutôt souhaiter ma victoire, sinon ton ami ne te dira jamais la vérité."
Ah, mais quelle vérité ? C'est ce que doit se demander Cumuci... enfin, s'il accorde encore une once d'importance à mes paroles. Quand je pense que, sans Daroux, lui et moi auraient peut-être été de bons amis. En tout cas, on se serait bien plus amusés. On aime pas se faire marcher sur les pieds tous les deux, et faut dire ce qui est, on a un sacré caractère qu'on ne cherche pas à dissimuler. Je baisse la tête un instant et la relève sans trop forcer sur mon air songeur. "Moi aussi, j'ai été surpris. Mais comme tu vas pas me croire... tu peux toujours lui demander à lui. Ce que tu vaux à ses yeux."
La bouche fermée, les sourcils froncés, j'appuie ma langue sur l'intérieur de ma joue droite pour m'empêcher d'en révéler plus. J'en frissonne un peu, je ne sais pas trop à quel jeu je joue, là... et j'ai bien conscience qu'après ça, Daroux m'en voudra toute sa vie. Mais ça fait longtemps que j'ai fait une croix sur son amitié - grâce à ma prise de tête avec Cumuci ici, dans cette cour, l'année dernière. L'italien acceptera-t-il que je lui rende la pareille ? Va-t-il tout réfuter en bloc et se poser des questions pendant les vacances ? Tout raconter à son ami ? Ces trois possibilités vont dans mon sens. La seule qui ne me convient pas, c'est celle où il s'en fiche vraiment mais, croyant le connaître un peu, je doute que ce soit la voie qu'il emprunte.
Peut-être que je le tiens.
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
Je recule d’un pas en souriant narquoisement, j’adore le prendre pour un débile parce que je sais qu’il n’aime pas ça. Il reprend de plus belle, mais la teinte de son visage ne ment pas sur ce qu’il ressent à ce moment-là, et je sais que ça ne lui fait pas plaisir que je le prenne pour un demeuré. Qu’est-ce que je m’en contre fiche de ce qu’il ressent après tout. Mes yeux se perdent sur son visage constellé de tâches de rousseurs qui comblent l’océan de sa peau blanche, alors qu’il rétorque.
"Tu m'as habitué à mieux."
J’hausse un sourcil, je pense qu’il n’a pas comprit toute la simplicité de mon insulte qui ne s’arrête qu’à l’apparence et à l’impression que donne le Bécut. Mais certes je ne connais pas assez cette créature, pour plonger plus profondément dans les détails .
Puisqu’il semblait me poser une question sur “ lana l’eau git” je m’apprêtais à lui répondre que je le savais-très-bien-alors-que-c’était-faux, mais il me coupa dans mon élan. Je déteste ça. Mais je n’insiste pas puisque le premier mot qu’il prononce est Teilo. Qu’est-ce qu’il raconte encore ?
"- Pour ce qu’il n’est pas ?"
M’étonnais-je en reprenant ses paroles alors qu’il baissait sa garde, mais qu’est ce qu’il a ? À tout moment je peux lui mettre la gifle de sa vie, mais un bien grand défaut, qui n’est autre que l’avidité de ma curiosité m’empêcha de faire quoique ce soit. Lorsqu’il s’approcha de moi, l’air sembla devenir électrisant mais je restais immobile, ne comprenant pas où est-ce qu’il voulait en venir.
"- Ne t'enflammes pas, jamais je ne souhaiterais ta victoire Oscar, et encore moins que tu traites Teilo de menteur."
M’exprimais-je à sa prise de parole. Sur ces mots je le repousse net.
"- TU mens ! Tei m’a toujours estimé sans le moindre jugement, alors garde tes paroles pourries pour toi Devigne."
Je porte ma main jusqu’à ma poche où repose ma baguette depuis un peu trop longtemps à mon goût, quand soudain une bribe de ses paroles vint résonner dans le système complexe du courant de mes pensées.”Ce que tu vaux à ses yeux” “Ce que JE vaux aux yeux de Teilo.” Je le savait très bien intérieurement, c’était mon seul ami jusqu’à présent qui paraissait tout supporter de mon caractère, mais surtout le seul qui ne fuyait pas face à mon intempestive personnalité. Mais peut-être que depuis tout ce temps…. Peut-être qu’après tout ce temps, ce qui lui manquait c’était le courage de me le dire en face ? Jusque là il n’avait jamais eu l’audace de rivaliser avec Oscar et ce n’était que maintenant qu’il se réveillerait ? Peut-être qu’il ne s’était simplement pas réveillé avant pour me jeter…puis maintenant il a des amis un peu partout dans le château, alors pourquoi se soucierait-il de moi ? On a toujours été super différents, et je lui ai souvent attiré pleins ennuis. Peut-être que c’est ça, je lui attire trop d’ennuis ? J'eu l'impression qu'une aiguille venait de se planter en plein dans mon cœur, était-ce de la peur ? Celle d'être abandonné ? Non...plutôt celle d'être déçu.
Alors que ma main allait saisir ma baguette je me résignai. Mordant ma lèvre inférieure, mes doigts glissèrent jusqu’à l’extérieur de ma poche et se resserrèrent en un poing solide, qui exprimait ma fureur, mais aussi ce doute entre croire Oscar ou faire confiance en l’amitié solide que je pensais avoir forgé sincèrement avec Tei.
"-De toute manière je ne vais pas tarder à le croiser, je lui demanderais moi-même." Sur ces mots je me recule, et décidément ma curiosité est plus que rebelle aujourd'hui. Je m'arrête et fourre mes mains dans mes poches :
"- Tu l'as séduite comment cette fille au fait ? Tu lui as donné tout ton argent de poche du mois pour la convaincre ou quoi ?"
"Tu m'as habitué à mieux."
J’hausse un sourcil, je pense qu’il n’a pas comprit toute la simplicité de mon insulte qui ne s’arrête qu’à l’apparence et à l’impression que donne le Bécut. Mais certes je ne connais pas assez cette créature, pour plonger plus profondément dans les détails .
Puisqu’il semblait me poser une question sur “ lana l’eau git” je m’apprêtais à lui répondre que je le savais-très-bien-alors-que-c’était-faux, mais il me coupa dans mon élan. Je déteste ça. Mais je n’insiste pas puisque le premier mot qu’il prononce est Teilo. Qu’est-ce qu’il raconte encore ?
"- Pour ce qu’il n’est pas ?"
M’étonnais-je en reprenant ses paroles alors qu’il baissait sa garde, mais qu’est ce qu’il a ? À tout moment je peux lui mettre la gifle de sa vie, mais un bien grand défaut, qui n’est autre que l’avidité de ma curiosité m’empêcha de faire quoique ce soit. Lorsqu’il s’approcha de moi, l’air sembla devenir électrisant mais je restais immobile, ne comprenant pas où est-ce qu’il voulait en venir.
"- Ne t'enflammes pas, jamais je ne souhaiterais ta victoire Oscar, et encore moins que tu traites Teilo de menteur."
M’exprimais-je à sa prise de parole. Sur ces mots je le repousse net.
"- TU mens ! Tei m’a toujours estimé sans le moindre jugement, alors garde tes paroles pourries pour toi Devigne."
Je porte ma main jusqu’à ma poche où repose ma baguette depuis un peu trop longtemps à mon goût, quand soudain une bribe de ses paroles vint résonner dans le système complexe du courant de mes pensées.”Ce que tu vaux à ses yeux” “Ce que JE vaux aux yeux de Teilo.” Je le savait très bien intérieurement, c’était mon seul ami jusqu’à présent qui paraissait tout supporter de mon caractère, mais surtout le seul qui ne fuyait pas face à mon intempestive personnalité. Mais peut-être que depuis tout ce temps…. Peut-être qu’après tout ce temps, ce qui lui manquait c’était le courage de me le dire en face ? Jusque là il n’avait jamais eu l’audace de rivaliser avec Oscar et ce n’était que maintenant qu’il se réveillerait ? Peut-être qu’il ne s’était simplement pas réveillé avant pour me jeter…puis maintenant il a des amis un peu partout dans le château, alors pourquoi se soucierait-il de moi ? On a toujours été super différents, et je lui ai souvent attiré pleins ennuis. Peut-être que c’est ça, je lui attire trop d’ennuis ? J'eu l'impression qu'une aiguille venait de se planter en plein dans mon cœur, était-ce de la peur ? Celle d'être abandonné ? Non...plutôt celle d'être déçu.
Alors que ma main allait saisir ma baguette je me résignai. Mordant ma lèvre inférieure, mes doigts glissèrent jusqu’à l’extérieur de ma poche et se resserrèrent en un poing solide, qui exprimait ma fureur, mais aussi ce doute entre croire Oscar ou faire confiance en l’amitié solide que je pensais avoir forgé sincèrement avec Tei.
"-De toute manière je ne vais pas tarder à le croiser, je lui demanderais moi-même." Sur ces mots je me recule, et décidément ma curiosité est plus que rebelle aujourd'hui. Je m'arrête et fourre mes mains dans mes poches :
"- Tu l'as séduite comment cette fille au fait ? Tu lui as donné tout ton argent de poche du mois pour la convaincre ou quoi ?"
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Quand l'Ogme me repousse sec, mon sang ne fait qu'un tour. Je dois faire un suprême effort pour dompter mes nerfs et ne pas lever mes mains pour le pousser à mon tour. Je l'ai mis en colère, certes, mais il faut maintenant qu'il la redirige vers la bonne personne.
Alors à la place, je montre ma désapprobation par une grimace agacée. Cumuci dit que je mens. C'est fou comme l'amitié peut rendre aveugle et bête, en fait. Finalement, c'est bien mon grand frère qui a raison. Je soupire. Faut-il vraiment que j'en rajoute pour qu'il comprenne, que je lui parle du carnet que Daroux trimballait avec lui l'année dernière ? C'est risqué de lui rappeler que oui, je l'ai lu, et sans autorisation même. Encore plus risqué s'il n'est pas au courant. Mais les amis se disent tout, non ?
Cumuci a l'air bien stoïque, tout à coup. Ca doit turbiner à fond dans sa petite tête. Je m'empêche de lui demander si tout va bien et lui laisse le temps qu'il faut en épiant du coin de l'oeil les mouvements de sa main. Moi, j'ai abandonné l'idée de lui lancer le moindre sort. S'il m'attaque, j'aurai l'avantage : je pourrai me poser en victime - et en plus, il y a des témoins dans la cour.
Finalement, il ne m'attaque pas. J'en suis presque déçu mais ce qu'il dit me redonne espoir. Il va en parler à Teilo.
Je l'ai fait douter, c'est parfait. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me croit sur parole, de toute manière. J'imagine déjà leur discussion, aux meilleurs amis du monde. Daroux va-t-il lui mentir en pleine face ? S'énerver comme il vient de le faire avec moi, le provoquer en duel ? Ha-ha. Ca me donne une idée assez folle mais... je ne dois pas m'enflammer, Cumuci a raison. J'ai toujours été impatient, une tare qu'on m'a assez reprochée comme ça.
Je le laisse reculer, adopter une posture plus relachée et changer de sujet, ce qui m'étonne carrément. Bien sûr, c'est Cumuci et il ne peut pas s'empêcher de me lancer une pique mais... il s'intéresse quand même. Je ris en sourdine quand il insinue que j'ai soudoyé Marie Dubois avec quelques liards pour qu'elle accepte de danser avec moi ce soir, puis je glisse mes mains dans mes poches, exactement comme lui, affectant un air mystérieux. "Bien sûr que non... j'ai d'autres moyens de persuasion. Les filles aiment bien les garçons qui sont sûrs d'eux."
Bon, là, je me pavane un peu. En vrai, c'est surtout mon grand frère qui a oeuvré. Elle a beau zozotter, Marie Dubois, je la trouve super mignonne. Pas du tout pimbêche comme la plupart des filles de l'Académie et quand elle me regarde... pfou, mon coeur de glace fond. Elle était inatteignable, bien sûr, sans l'intervention de mon ange gardien. Ce soir, on va me regarder, il faut que j'assure. Rien que d'y penser me remet un petit coup de stress.
Je n'ai personne pour parler de ça ni d'autres questionnements qui me traversent la tête. Juste Florian. Parfois, juste parfois, je le regrette un peu. "Et toi alors, t'as quelqu'un ?", je m'entends demander à Cumuci sans la moindre once de cynisme dans la voix. Ce genre de sujet doit commencer à le travailler aussi, on a le même âge. "Peteers t'a pas demandé ?" Ils traînent souvent ensemble, non ? Elle en pince sûrement pour lui.
Je fronce soudain le nez. Faut que je me reprenne, il va croire que je suis gentil, faible, et en profiter d'une manière ou d'une autre. Mes lèvres se tordent en un petit sourire. "Je t'aurais bien aidé à trouver quelqu'un mais..." mes clignements d'yeux font le reste. Mais voilà, on est pas potes, Cumuci. "Mais tu préfères sûrement passer la soirée avec Daroux à lancer des boules de neige. Tiens, je sais ce que tu peux lui demander si tu sais pas par quoi commencer. Demande-lui qui est Eliott. Ha mais... pardon." Je me tape le front en secouant la tête. "Vous vous dites tout, il t'a forcément déjà parlé de lui."
Je mettrais ma main au feu que non.
Alors à la place, je montre ma désapprobation par une grimace agacée. Cumuci dit que je mens. C'est fou comme l'amitié peut rendre aveugle et bête, en fait. Finalement, c'est bien mon grand frère qui a raison. Je soupire. Faut-il vraiment que j'en rajoute pour qu'il comprenne, que je lui parle du carnet que Daroux trimballait avec lui l'année dernière ? C'est risqué de lui rappeler que oui, je l'ai lu, et sans autorisation même. Encore plus risqué s'il n'est pas au courant. Mais les amis se disent tout, non ?
Cumuci a l'air bien stoïque, tout à coup. Ca doit turbiner à fond dans sa petite tête. Je m'empêche de lui demander si tout va bien et lui laisse le temps qu'il faut en épiant du coin de l'oeil les mouvements de sa main. Moi, j'ai abandonné l'idée de lui lancer le moindre sort. S'il m'attaque, j'aurai l'avantage : je pourrai me poser en victime - et en plus, il y a des témoins dans la cour.
Finalement, il ne m'attaque pas. J'en suis presque déçu mais ce qu'il dit me redonne espoir. Il va en parler à Teilo.
Je l'ai fait douter, c'est parfait. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me croit sur parole, de toute manière. J'imagine déjà leur discussion, aux meilleurs amis du monde. Daroux va-t-il lui mentir en pleine face ? S'énerver comme il vient de le faire avec moi, le provoquer en duel ? Ha-ha. Ca me donne une idée assez folle mais... je ne dois pas m'enflammer, Cumuci a raison. J'ai toujours été impatient, une tare qu'on m'a assez reprochée comme ça.
Je le laisse reculer, adopter une posture plus relachée et changer de sujet, ce qui m'étonne carrément. Bien sûr, c'est Cumuci et il ne peut pas s'empêcher de me lancer une pique mais... il s'intéresse quand même. Je ris en sourdine quand il insinue que j'ai soudoyé Marie Dubois avec quelques liards pour qu'elle accepte de danser avec moi ce soir, puis je glisse mes mains dans mes poches, exactement comme lui, affectant un air mystérieux. "Bien sûr que non... j'ai d'autres moyens de persuasion. Les filles aiment bien les garçons qui sont sûrs d'eux."
Bon, là, je me pavane un peu. En vrai, c'est surtout mon grand frère qui a oeuvré. Elle a beau zozotter, Marie Dubois, je la trouve super mignonne. Pas du tout pimbêche comme la plupart des filles de l'Académie et quand elle me regarde... pfou, mon coeur de glace fond. Elle était inatteignable, bien sûr, sans l'intervention de mon ange gardien. Ce soir, on va me regarder, il faut que j'assure. Rien que d'y penser me remet un petit coup de stress.
Je n'ai personne pour parler de ça ni d'autres questionnements qui me traversent la tête. Juste Florian. Parfois, juste parfois, je le regrette un peu. "Et toi alors, t'as quelqu'un ?", je m'entends demander à Cumuci sans la moindre once de cynisme dans la voix. Ce genre de sujet doit commencer à le travailler aussi, on a le même âge. "Peteers t'a pas demandé ?" Ils traînent souvent ensemble, non ? Elle en pince sûrement pour lui.
Je fronce soudain le nez. Faut que je me reprenne, il va croire que je suis gentil, faible, et en profiter d'une manière ou d'une autre. Mes lèvres se tordent en un petit sourire. "Je t'aurais bien aidé à trouver quelqu'un mais..." mes clignements d'yeux font le reste. Mais voilà, on est pas potes, Cumuci. "Mais tu préfères sûrement passer la soirée avec Daroux à lancer des boules de neige. Tiens, je sais ce que tu peux lui demander si tu sais pas par quoi commencer. Demande-lui qui est Eliott. Ha mais... pardon." Je me tape le front en secouant la tête. "Vous vous dites tout, il t'a forcément déjà parlé de lui."
Je mettrais ma main au feu que non.
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
Ma poussette ne l’a pas trop affecté. C’est étonnant. Je pensais qu’il se serait un minimum indigné, mais non rien. À se conduire de cette manière, ça me fait poser un tas de questions : Est-il sincère pour une fois ? Pourquoi est-il aussi patient ? Pourquoi est-ce que m’a conscience doute de Teilo autant que je doute de lui ? Mon cerveau bouillonne ou plutôt tourbillonne à toute allure dans mon crâne, une tornade faisait voler mes émotions, ma réflexion et mes souvenirs, déjouant mes tentatives pour desceller le vrai du faux. J’étais intérieurement en bug total.
Or ce n’est pas pour autant que je ne gardais pas Oscar à l’œil, mes yeux se fixèrent sur ses mains à l’instant même où les infiltra lui aussi dans ses poches, je dois me méfier à tout prix on ne sait jamais quel coup en douce est-ce qu’il prépare. Mais ma méfiance s’écroula quand il fit sa remarque, un rire incontrôlé franchit mes lèvres. Il est sérieux ? Ça pour être sûr de lui pour se conduire en parfait imbécile il l’est. En pensant à ça je sens quelque chose me chatouiller le philtrum et descendre petit à petit, puis j’en viens à me poser une question.
Et puis, qu’est-ce qu’il en sait de ce qu’aiment les filles ? Certes peut-être que son frère y est pour quelque chose, après tout lui sait pleins de choses sur les filles puisqu’il a réussi à en fréquenter. Mais quand même, il a de sacrées chevilles pour se la péter comme ça.
Je fronce les sourcils. «- Non personne. Les filles sont toutes laides dans cette école.» Mentis-je, je n’allais pas lui dire que madame Yapara était la personne la plus exceptionnelle à mes yeux…jamais elle n’accepterait de sortir ou même de danser avec moi, en plus je sais bien qu‘Oscar s‘en fendrait la poire s‘il venait à le découvrir. Ça me fait fortement penser au cours de danse que m’avait donné Teilo une nuit, j’étais bien nul dans mes souvenirs, mais nous avions passer un bon moment. Je viens boutonner l’un des plus haut boutons de ma chemise en le regardant mal.
« - Pas besoin de ton aide, je préfère décliner les invitations.» La vache, quel menteur, je n’en ai reçu aucunes…mais bon, il n’est pas censé le savoir. «- Parce que non seulement personne n’est à mon goût mais surtout parce que les filles sont une perte de temps et que j’ai d’autres chats à fouetter. » Ça c’est plus ou moins vrai, il est de toute façon hors de question que j’aille faire le moindre pas sur la piste, mais j’aurais tout le loisir d’observer Madame Yapara, de manger, de lire ou de penser à mes futurs cadeaux…voir de ne pas venir du tout pour m‘entraîner tranquillement dans le dortoir.
« - Par Flamel, te vexes pas mais t’es vraiment casse-boîte et encore plus une perte de temps que les filles. Je retourne à mes moutons, j’avais quelque chose de plus important à faire que de te parler à la base Oscar. Aller Ciao.»
Je tourne mes talons et repars d‘un air lasse. En réalité j’ai fait exprès de partir sans répondre à sa dernière annonce, je l’ai même fuis. C’est qui ce Eliott ? Ça me casse la tête, mais je saurais tout bien assez tôt parce que je pars à la recherche de Teilo.
~~~
Navré pour ce long retard
Or ce n’est pas pour autant que je ne gardais pas Oscar à l’œil, mes yeux se fixèrent sur ses mains à l’instant même où les infiltra lui aussi dans ses poches, je dois me méfier à tout prix on ne sait jamais quel coup en douce est-ce qu’il prépare. Mais ma méfiance s’écroula quand il fit sa remarque, un rire incontrôlé franchit mes lèvres. Il est sérieux ? Ça pour être sûr de lui pour se conduire en parfait imbécile il l’est. En pensant à ça je sens quelque chose me chatouiller le philtrum et descendre petit à petit, puis j’en viens à me poser une question.
Et puis, qu’est-ce qu’il en sait de ce qu’aiment les filles ? Certes peut-être que son frère y est pour quelque chose, après tout lui sait pleins de choses sur les filles puisqu’il a réussi à en fréquenter. Mais quand même, il a de sacrées chevilles pour se la péter comme ça.
Je fronce les sourcils. «- Non personne. Les filles sont toutes laides dans cette école.» Mentis-je, je n’allais pas lui dire que madame Yapara était la personne la plus exceptionnelle à mes yeux…jamais elle n’accepterait de sortir ou même de danser avec moi, en plus je sais bien qu‘Oscar s‘en fendrait la poire s‘il venait à le découvrir. Ça me fait fortement penser au cours de danse que m’avait donné Teilo une nuit, j’étais bien nul dans mes souvenirs, mais nous avions passer un bon moment. Je viens boutonner l’un des plus haut boutons de ma chemise en le regardant mal.
« - Pas besoin de ton aide, je préfère décliner les invitations.» La vache, quel menteur, je n’en ai reçu aucunes…mais bon, il n’est pas censé le savoir. «- Parce que non seulement personne n’est à mon goût mais surtout parce que les filles sont une perte de temps et que j’ai d’autres chats à fouetter. » Ça c’est plus ou moins vrai, il est de toute façon hors de question que j’aille faire le moindre pas sur la piste, mais j’aurais tout le loisir d’observer Madame Yapara, de manger, de lire ou de penser à mes futurs cadeaux…voir de ne pas venir du tout pour m‘entraîner tranquillement dans le dortoir.
« - Par Flamel, te vexes pas mais t’es vraiment casse-boîte et encore plus une perte de temps que les filles. Je retourne à mes moutons, j’avais quelque chose de plus important à faire que de te parler à la base Oscar. Aller Ciao.»
Je tourne mes talons et repars d‘un air lasse. En réalité j’ai fait exprès de partir sans répondre à sa dernière annonce, je l’ai même fuis. C’est qui ce Eliott ? Ça me casse la tête, mais je saurais tout bien assez tôt parce que je pars à la recherche de Teilo.
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Navré pour ce long retard
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
D'après Giovanni Cumuci, les filles sont toutes laides à Beauxbâtons. Son affirmation me laisse bête et je ne trouve rien à répondre hormis un pouffement étonné. Je pourrais facilement lui prouver qu'il a tort en listant tous les noms qui me viennent, Fleury en tête, mais ça ferait trop pote d'une, et puis il ment forcément. Oui, ça doit être l'excuse la plus nulle que j'ai entendue... et tout ça, je suis sûr, parce qu'il a pas de cavalière.
Je le laisse continuer à se justifier comme il peut, rejeter mon aide et s'enfoncer. Il a décliné des invitations ? Personne n'est à son goût ? Les filles sont une perte de temps ? Il a d'autres chats à fouetter ? Si je ne contrôlais pas aussi bien ma mâchoire, mon rictus irait jusqu'à mes oreilles. "Oui d'accord." Quel gamin. J'en viens presque à le plaindre. Il préfère vraiment les batailles de boule de neige ? Si oui, je ne peux rien faire pour lui. Je retiens quand même ce qu'il me dit, ça peut faire une rumeur rigolote à propager s'il finit par me décevoir. Ce qui n'est pas encore tout à fait certain.
Mes mains et bras se détendent quand Cumuci tourne les talons et me dénigre une nouvelle fois. Ca pique toujours autant. Ce serait tellement facile de lui jeter un petit sort discret maintenant qu'il montre son dos mais, une fois encore, je me fais violence et me retiens. "Oui, t'as raison, va plutôt voir Teilo", je lui indique avec l'air le plus innocent du monde avant de me mordre les lèvres pour ne pas ajouter un bêlement de mouton. Avec ses expressions imagées, l'Ogme donne vraiment sa baguette pour se faire battre. Mais mon objectif est plus grand qu'une simple blague bêêêête à leurs dépends.
C'est pourquoi je me refuse d'ajouter une pique qui m'est venue tout naturellement : 'hé, puisque les filles c'est une perte de temps, t'as qu'à lui demander de t'inviter au bal'. C'est le genre de phrase qui m'aurait pas plu du tout, et ça ruinerait tous les efforts que j'ai entrepris jusque-là pour le faire douter. A la place, je me force à sourire : "Et joyeux Noël !". C'est dit avec une candeur dont je me suis toujours crû incapable, je fais vraiment des progrès. J'espère bien qu'au contraire, avec tout ce qu'on vient de se dire et la discussion qu'ils vont avoir, lui et Teilo vont passer le plus mauvais Noël de leur vie.
Comme ça, je ne serai pas le seul. Rien qu'à cette idée, je me sens un peu mieux.
Peut-être même qu'avec un peu de chance, Cumuci va contaminer Daroux, il a l'air bien malade quand même. Ce serait juste par-fait à la veille des vacances. J'en ricane doucement, pas assez fort pour que l'Ogme m'entende, puis remonte le Grand Escalier d'un pas bien plus léger que d'ordinaire en sifflotant l'air de la sorcière aux artichoux, un des préférés de ma mère. Daroux va-t-il enfin avouer la vérité ? Ou va-t-il mentir sans ciller à son meilleur ami ? Dans les deux cas, ils risquent de se prendre la tête. Pendant ce temps là, moi, je danserai au bal comme les grands, avec une fille aux bras. Et pour une fois, je ne penserai pas trop à demain.
Je le laisse continuer à se justifier comme il peut, rejeter mon aide et s'enfoncer. Il a décliné des invitations ? Personne n'est à son goût ? Les filles sont une perte de temps ? Il a d'autres chats à fouetter ? Si je ne contrôlais pas aussi bien ma mâchoire, mon rictus irait jusqu'à mes oreilles. "Oui d'accord." Quel gamin. J'en viens presque à le plaindre. Il préfère vraiment les batailles de boule de neige ? Si oui, je ne peux rien faire pour lui. Je retiens quand même ce qu'il me dit, ça peut faire une rumeur rigolote à propager s'il finit par me décevoir. Ce qui n'est pas encore tout à fait certain.
Mes mains et bras se détendent quand Cumuci tourne les talons et me dénigre une nouvelle fois. Ca pique toujours autant. Ce serait tellement facile de lui jeter un petit sort discret maintenant qu'il montre son dos mais, une fois encore, je me fais violence et me retiens. "Oui, t'as raison, va plutôt voir Teilo", je lui indique avec l'air le plus innocent du monde avant de me mordre les lèvres pour ne pas ajouter un bêlement de mouton. Avec ses expressions imagées, l'Ogme donne vraiment sa baguette pour se faire battre. Mais mon objectif est plus grand qu'une simple blague bêêêête à leurs dépends.
C'est pourquoi je me refuse d'ajouter une pique qui m'est venue tout naturellement : 'hé, puisque les filles c'est une perte de temps, t'as qu'à lui demander de t'inviter au bal'. C'est le genre de phrase qui m'aurait pas plu du tout, et ça ruinerait tous les efforts que j'ai entrepris jusque-là pour le faire douter. A la place, je me force à sourire : "Et joyeux Noël !". C'est dit avec une candeur dont je me suis toujours crû incapable, je fais vraiment des progrès. J'espère bien qu'au contraire, avec tout ce qu'on vient de se dire et la discussion qu'ils vont avoir, lui et Teilo vont passer le plus mauvais Noël de leur vie.
Comme ça, je ne serai pas le seul. Rien qu'à cette idée, je me sens un peu mieux.
Peut-être même qu'avec un peu de chance, Cumuci va contaminer Daroux, il a l'air bien malade quand même. Ce serait juste par-fait à la veille des vacances. J'en ricane doucement, pas assez fort pour que l'Ogme m'entende, puis remonte le Grand Escalier d'un pas bien plus léger que d'ordinaire en sifflotant l'air de la sorcière aux artichoux, un des préférés de ma mère. Daroux va-t-il enfin avouer la vérité ? Ou va-t-il mentir sans ciller à son meilleur ami ? Dans les deux cas, ils risquent de se prendre la tête. Pendant ce temps là, moi, je danserai au bal comme les grands, avec une fille aux bras. Et pour une fois, je ne penserai pas trop à demain.
- HRP:
- Finito pour moi ! Merci de m'avoir permis d'écrire du point de vue d'Oscar. Je ne dirais pas que c'était très agréable, mais c'était je pense instructif !
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