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Une atmosphère étrange régnait dans la salle de métamorphose. Le peu de poussière en suspension dans l’air se faisait traverser par la lumière émise des deux grandes fenêtres qui trônaient de part et d’autre du tableau. Le grimoire, fidèle à lui-même était griffonné par une plume avec plus ou moins de frénésie. À la surprise de certains élèves, la professeure Rosecieux n’était pas encore là. Autre surprise, la fenêtre de gauche ne donnait pas sur la vue habituelle, mais était à hauteur de sol donnant sur une partie des jardins de l’académie.  

L’atelier à la saveur de sauce désopilante qu’avait décidé de proposer Claire en ce début d’année, avait pour but de sortir un peu du programme imposé, mais aussi de voir les élèves les plus motivés en métamorphose. C’était aussi un bon moyen pour ceux qui rencontraient des difficultés d’essayer de les surmonter. Les élèves de toutes les années d’études y avaient été conviés. Alors que les statues des créatures volantes battaient des ailes à travers la classe, donnant un peu plus une atmosphère étrange, la porte d’entrée de la salle se ferma d’elle-même. Une petite note figurait toutefois sur celle-ci afin de prévenir les potentiels retardataires que l’atelier n’aurait pas lieu dans la salle.    

Certains élèves commencèrent à s’agiter, d’autre arborait un regard inquiet. Cela devait bousculer un peu les méthodes de leur ancien professeur.    

« C’est n’importe quoi, elle n’est même pas là ! » S’exclama un élève d’Ogme qui s’était levé pour essayer de sortir de la salle.  

Au même moment, la statue de Raphaël Dimarco présente à la mezzanine, toussota. Ce n’est que lorsqu’il eut l’attention de tous les élèves qu’il décida de briser le silence.    

« Allons, allons la professeure Rosecieux ne vous aurait pas posé un lapin pour un sous. N’y a-t-il rien d’étrange que vous auriez pu remarquer ? Uhm ? » La statue semblait interroger les élèves d’un regard de pierre.    

Un brouhaha commença à s’installer dans la salle. La statue sembla soupirer avant de se gratter le nez.    

« Pas tous en même temps ! On dirait un essaim de Dracs apeurés ! Pesta la statue. Vous mademoiselle ! Dit-il en désigna une petite blonde qui se retourna en rougissant. Oui vous roh ! »  

« La fenêtre monsieur » dit-elle la gorge serrée. Pensée Fleury n’avait jamais été quelqu’un d’extravertie.  

« Exact ! Alors qu’est-ce que vous attendez pour la franchir ?!! »

« Qu’est-ce que… On va pas se défenestrer ! » S’était exclamée une élève de Dagda en cinquième année visiblement choquée par ce qu’elle venait d’entendre.    

Le regard emplit de jugement de la statue se levait vers le plafond et après un soupire elle marmonna sans que personne ne puisse comprendre ce qu’elle disait.    

« Servez-vous de votre tête mademoiselle Silva ! À défaut d’utiliser correctement vos yeux ! » La statue fit un petit mouvement de tête pour attirer l’attention sur une autre fille blonde. La seconde Fleury présente dans le château. Elle était littéralement en train de passer la tête par la fenêtre, et quelques secondes après, on pouvait aisément l’observer debout, sur la pelouse verdoyante des jardins de l’académie.  

Pour les plus courageux décidant de l’imiter, ils auraient la surprise d’avoir emprunté un passage menant directement dans les jardins où se tenait une porte seule installée pour l’occasion. Derrière ladite porte, se trouvait la professeure Rosecieux, prête à les accueillir.    

« Bienvenue dans ce premier atelier de métamorphose, Pour commencer avez-vous des questions sur ce que vous venez d’expérimenter ? »    

Claire donnerait la parole à tous ceux qui aurait le courage de lever la main pour la prendre.