Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Roseanne venait tout juste de passer sous l’arche menant à la tour de sa confrérie et se trouvait dans le couloir. La jeune fille avait un parchemin dans la main ayant laissé son sac dans sa chambre. D’un pas bien plus assuré qu’elle ne l’était vraiment, elle prit la direction de l’aile nord du premier étage.
La jeune Dagda avait passé la soirée à rédiger consciencieusement le parchemin qu’elle tenait. Elle en avait sûrement fait bien plus que ce qui était attendu par sa tante, mais elle n’en avait que faire. Il lui tenait à cœur de bien faire et de racheter sa conduite de la veille.
Elle voulait absolument que la première impression que sa tante avait dû avoir d’elle ne soit pas la dernière. Roseanne était également nerveuse à l’idée de revoir Elina qu’elle n’avait plus revue depuis la veille au dispensaire. Elle espérait vraiment que sa cousine aille mieux et surtout qu’elle ne lui en veille pas trop.
Enfin, vu le désastre de cette bataille navale miniature et sa nuit au dispensaire, Elina devait avoir d’autres choses en tête que de lui en vouloir pour une situation vraiment impossible. Et puis même si elle lui en voulait, la première année ne regrettait pas son choix.
La jeune fille gravit les marches menant au premier étage dans une sorte de transe ne faisant pas très attention aux alentours, elle faillit renter en collision avec un élève qui descendait. S’excusant rapidement, la jeune fille essaya de faire plus attention. Ce n’était pas le moment de se faire remarquer.
Enfin après ce qui lui parut des kilomètres, elle se retrouva devant le bureau de sa tante. Elle n’y était encore jamais entrée et le faire si tôt dans l’année n’était pas en haut de sa liste de choses à faire à Beauxbâtons, mais il fallait bien assumer ce qui s’était passé la veille.
Regardant sa montre, Roseanne regarda l’aiguille des secondes défiler une main en suspension prête à frapper à la porte. Tout à coup, les secondes s’amblaient s’accélérait et dès que onze heures sonna, la première année assena deux coups secs sur la porte.
*Bon bah quand faut y aller hein.* se dit mentalement la jeune Dagda en prenant une grande inspiration attendant qu'on l'invite à entrer.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
« Entre Roseanne »
Avait simplement indiqué Claire alors que la porte s’ouvrait toute seule sous les coups de la première année. Comment elle savait que c’était cette nièce ? C’était son secret, mais elle avait un coup d’avance sur tous ceux qui posaient un pied dans sa salle de cours. Claire releva les yeux de son parchemin et invita sa nièce à s’asseoir sur l’un des fauteuils qui était installé devant son bureau où trônait un ordre parfait entre les parchemins de devoirs et les autres parchemins qu’elle s’empressa de ranger dans un des tiroirs.
Pensée était assise dans le second fauteuil et attendait vraisemblablement avec une anxiété qui lui rongeait l’âme.
« Tu es en avance, c’est bien, tu as le parchemin que je t’ai demandé ? »
Le dragon qui portait le globe terrestre détendait ses petites pattes et semblait s’étirer le dos, tandis que sur l’échiquier, les pièces se vouaient une guerre sans merci. Les pièces se disputaient le centre de l’échiquier avec une violence rare et l’une d’entre elle sonna même une corne.
« Tu triches ! » « Non, c’est toi qui triches ! » « Tu goûteras de mon épée vil mécréant ! »
« UHMUHM ! » Claire s’était éclairci la voix et la petite joute verbale prit fin. Les petites statuettes avaient toutes tourné la tête vers l’adulte et visiblement vraie reine de la pièce. Le fou avait mis un coup de coude à la tour qui elle-même avait mis un petit coup à un autre pion qui s’empressa d’enlever sa coiffe et saluer l’énorme Roseanne qui avait fait son apparition.
« Laissons-la trancher » avait murmuré le chevalier sur son cheval en se baissant à hauteur du fou. « Est-ce vraiment judicieux ? » Le fou n’avait pas l’air si fou que ça, probablement dû à l’appellation française. « Grande demoiselle ! Est-ce que notre évêque doit corriger ce chevalier noir pour ses paroles ? » Le pion avait dit ça d’une voix un peu rustre, il fixait Roseanne, comme toutes les autres pièces de l’échiquier. Semblant attendre le prochain coup. Si le fou prenait le cavalier, celui-ci se ferait à son tour prendre par un simple pion. La position était complexe, Lorie aurait sans doute la réponse.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
La jeune Dagda jeta un rapide coup d'œil autour d'elle tout en s'approchant du fauteuil que sa tante lui avait désigné. La pièce était assez grande et il flottait dans l'air une douce odeur de vanille mélangée à autre chose que la jeune fille n'arrivait pas à identifier. Elle remarqua également la présence d'une sorte de verrière, d'un jeu d'échec et d'un dragon portant sur son dos un globe.
Cependant, ce qui la surprit le plus fut la présence de Pensée. Quoi que cela n'aurait pas vraiment dû la surprendre, après tout, c'était plutôt logique. Elle était là pour avoir voulu couvrir Elina, mais ça aurait très bien pu être la plus jeune sœur à sa place et puis elle avait le droit de savoir ce qui allait se passer. La Lug ne semblait vraiment pas bien et Roseanne s'en voulut de l'avoir mis dans cette situation.
"Bien sûr." répondit simplement Roseanne face à la question de sa tante. La jeune fille s'avança vers son bureau pour lui donner le parchemin avant d'aller s'asseoir dans le dernier fauteuil disponible. Alors qu'elle allait demander des nouvelles d'Elina, l'attention de la première année fut accaparée par la joute verbale des pièces d'échec.
La jeune Dagda observa la scène avec un mélange d'étonnement et d'amusement face à ses pièces qui semblait jouer toute seule. Rendant sa salutation au pion qui venait de la saluer, la jeune fille observa les pièces parler d'elle comme si elle n'était pas là avec un petit sourire. La question du pion la prit légèrement au dépourvu, elle n'était pas vraiment douée au échec et n'était probablement pas la personne la mieux placer pour répondre à cette question comme l'avait fait remarquer le fou.
Observant un peu mieux l'échiquier, Roseanne vit que la situation était bien compliquée pour son niveau et ses maigres connaissances. De ce qu'elle comprenait, le cavalier était menacé par le fou, mais si le fou prenait, il se faisait prendre à son tour par un pion.
"Un cavalier contre un fou." commença la jeune fille réfléchissant à l'oral. "C'est un échange équitable, si cela peut aider à mieux contrôler le centre, je prendrais le risque. Je dois cependant avouer que ma connaissance des échecs est plutôt limité alors je ne pense pas être la mieux placé pour vous répondre." termina la jeune fille avec un sourire un peu contrit.
Se tournant de nouveau vers sa tante, la jeune fille posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis la veille. "Comment va Elina ?"
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Les pièces s’activèrent et l’échange eut lieu dans une violence qui fit valser les morceaux dans les quatre recoins de l’échiquier. S’en suivirent un lot d’échange tout aussi violent avant que le roi ne finisse par faire un commentaire alors qu’il semblait à moitié ralenti.
« Mouais la grande blonde était meilleure… »
Claire releva la tête à la question de Roseanne, tandis que Pensée tripotait ses mains avec une certaine anxiété. La professeur n’eut pas le temps de répondre que la troisième fille Fleury fit son apparition alors qu’elle poussait la porte. S’adossant à son siège, l’adulte l’observa, celle-ci fuyait son regard.
« Mieux… » commenta tout de même la quatrième année qui avait entendu la question de sa cousine.
Le parchemin de Roseanne était satisfaisant, elle n’avait rien à lui redire sur ce point-là, alors la professeur fit apparaître d’un simple coup de baguette magique un troisième siège dans lequel Elina vint s’asseoir sans rouspéter. Claire laissa parcourir ses doigts sur le bureau, ils émettaient de légers cliquetis habillement rythmé.
« Eh bien, maintenant que vous êtes toutes les trois ici, on va pouvoir commencer… Claire se redressa et vint joindre ses mains en prenant appui sur le bureau. Commençons par Pensée, ma requête sera simple : je ne veux plus que tu fournisses le moindre objet à ta sœur et encore moins que tu demandes à Arthur de les envoyer… »
La petite blonde opina du chef plutôt rapidement.
« D’accord »
« Roseanne, je pense que tu as compris… Sauf si tu as menti dans ton parchemin. Pour ce qui est de toi Elina… Tu feras du travail d’intérêt général pour l’académie… De quoi te laisser un peu moins de temps pour réaliser tes expériences et un peu plus pour réfléchir aux possibles conséquences… »
Un silence pesant régna dans le bureau. Un silence criard qui m’était mal à l’aise Pensée et qui faisait vraisemblablement bouder Elina qui n’avait pas répondu la moindre chose.
« J’espère que vous prendrez conscience des choses rapidement, c’est une chose merveilleuse que de se soutenir, mais, vous ne devez pas pour autant vous mettre en danger, mettre les autres en danger ou d’enfreindre le règlement. Pour cette fois, cela reste entre nous, mais la prochaine fois, je ferai remonter à votre maître et maîtresse de confrérie… C’est compris ? Quelque chose à rajouter ? »
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Un troisième siège apparu et Elina vient s'asseoir en silence. Silence seulement rompu par le cliquetis des doigts de leur tante sur son bureau. À ce niveau, la première année ne savait pas si elle préférer le silence ou ce petit bruit qui tendait un peu plus chaque nerf de son corps à chaque seconde qui passait.
Finalement, l'attente pris fin et les sanctions ou recommandation pour ne pas dire ordre, tombèrent. La jeune Dagda comprenait à présent un peu mieux la présence de la petite blonde. Est-ce que c'était elle qui avait fourni les bateaux à Elina ? Si c'était le cas, c'était du très bon travail, ils étaient quand même très beau avant d'être détruits.
Ce fut ensuite à son tour et Roseanne se raidit dans son siège à l'entente de son prénom. Deux phrases et... rien. Aucune sanction. L'étonnement pouvait très sûrement se voir sur son visage et la jeune fille ne prit pas la peine de la cacher. Elle prit tout de même le temps de hocher négativement la tête à la remarque de sa tante sur son parchemin. Elle pensait tout ce qu'elle avait écrit.
La sanction d'Elina était logique, en tout cas, c'était ce à quoi, c'était attendu la première année, mais elle ne put s'empêcher de se sentir un peu mal pour sa cousine. Il était cependant temps de passer à autre chose. Elle aurait pu faire mille choses différemment la veille, mais ses choix les avaient toute les trois conduites ici et elle ne pouvait plus rien y faire.
Un nouveau silence remplit le bureau, mais Roseanne était bien trop préoccupé par ses pensées pour y faire attention ou se sentir mal à l'aise. La suite du discours de sa tante passa en un éclair pour la jeune fille, elle avait passé la soirée et une bonne partie de la nuit à réfléchir à tout ça.
Elle était très contente que tout cela reste ici, elle ne voulait pas se faire remarquer par son maître de confrérie aussi tôt dans l'année. Aux dernières questions de sa tante, la jeune fille eut du mal à retenir un "c'est tout ?" qui n'aurait sûrement pas eu un très bon effet surtout pour ses cousines. N'empêche, Roseanne ne s'attendait pas à s'en sortir comme ça. Jamais elle ne s'en serait sortie de la sorte chez elle mais elle n'allait pas l'avouer devant ses cousines ou sa tante.
À la place, la Dagda se contenta d'un petit "C'est compris." pas très convainquant même si elle était sûre que son visage trahissait son agitation intérieure. La jeune fille glissa un regard vers Elina avec qui elle devrait sûrement avoir une discussion un peu plus tard puis attendit la suite en silence.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Nom d’un abraxan que la situation ou plutôt le silence était devenu tendu. Il fallait admettre que ce ne devait pas être ce qu’il y avait de plus amusant de se faire remonter les bretelles par un adulte, surtout quand il venait de sa propre famille. Quoi que… Oui sûrement une histoire d’ego, après tout les poulains abraxan se faisaient disputer par leur mère et par moments, on arrivait à comprendre qu’ils étaient ronchons. Claire soupira et se leva en prenant appui sur le bureau de ses deux mains.
« Est-ce que vous voulez quelque chose à boire ? »
Inutile de dire que cette invitation, à passer au salon fit grimacer Elina. À son tour, elle se leva.
« Non »
Puis elle prit la direction de la porte sans demander son reste. Très vite la blonde disparue dans l’entrebâillement de la porte, laissant sa petite sœur grimaçante et quelque peu inquiète. Toutefois, elle savait que c’était sous l’effet de la colère, l’agacement ou peut-être même de la fatigue. Claire ne releva pas, elle comprenait ce que pouvait ressentir Elina, s’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas faire, c’était la forcer à rester, se confier ou autre. Elle reposa son regard sur les deux restantes.
« Un chocolat chaud ? » Demanda-t-elle timidement alors que le sourire de Claire se voulût réconfortant. Elle aquièça et s’empressa de question du regard son autre nièce.
Puis quand elle eut enfin réponse, l’adulte invita les deux fillettes dans le salon qui prenait place dans un coin de la pièce derrière la grande verrière. Peut-être devrait-elle songer à déplacer celui-ci dans le parc de la verrière… D’un petit mouvement elle fit tournoyer le petit meuble et une machine à boisson fit son apparition. Elle attrapa trois tasses qu’elle mit une à une sous le robinet en cuivre.
« Comment se passe votre rentrée ? »
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Elina déclina l'invitation d'une façon assez brusque et Roseanne suivit sa cousine du regard jusqu'à ce qu'elle soit sortie de la salle. Devait-elle la rejoindre ? Allez-lui parler ? La jeune Dagda pouvait très bien prétexter avoir d'autres choses à faire, ce qui était complétement vrai. Après tout, sa séance de travail de la veille avait pris un tournant peu studieux et le devoir sur les abraxans demander par monsieur Kieffer n'allait pas s'écrire tout seul. La jeune fille devait écrire un devoir sur un abraxan du nom de Neptune, d'une nature très calme et aimant vivre en groupe ce cher Neptune n'en restait pas moins très têtue ne laissant approcher que les élèves les plus respectueux (avec une préférence pour ceux venant de la confrérie de Dagda).
Le regard fixé sur l'encadrement de la porte maintenant vide, la jeune fille réfléchis pendant quelques instants jusqu'à ce qu'elle se fasse sortir de ses pensées par sa deuxième cousine. La plus petite des blondes de la fratrie demanda un chocolat chaud d'une voix timide pour le plus grand déplaisir de Roseanne qui s'en voulait toujours de l'avoir mise dans cette situation elle aussi. Enfin, il parait que Pensée était souvent timide alors peut-être que ce n'était pas dû qu'à la situation.
La jeune Dagda regarda le profil de Pensée pendant une seconde avant de tourner son regard vers sa tante qui attendait une réponse. Roseanne décida qu'Elina pourrait attendre un peu, elle pourrait la coincer dans la salle commune de leur confrérie plus tard. "La même chose s'il te plaît." demanda la jeune fille avec un sourire.
La professeur de métamorphose les invita à passer au salon et la première année le rejoignit avec joie, c'était bien moins formel que le bureau même si le fauteuil était très agréable. La jeune fille en profita pour observer un peu plus les alentours, il était quand même vachement impressionnant ce bureau et surtout super cool à l'image de leur tante et de la métamorphose en général.
Alors que la première année observée avec intérêt cette fameuse machine à boisson, leur tante posa une nouvelle question. "Très bien." répondit machinalement la jeune fille avant de se rappeler avec qui elle était. Ce n'était probablement pas une simple question polie posée sans réel intérêt, c'était sûrement une question sincère ou en tout cas elle l'espérait et elle pouvait donc s'étendre un peu sur le sujet.
"Je me plais ici, j'aime beaucoup ma confrérie et l'Académie en général. Les matières sont vraiment super même si les cours d'Éducation Historique et Citoyenne sont parfois un peu long. Je n'ai pas encore eu l'occasion de parler avec beaucoup de personnes, mais toutes les personnes avec qui j'ai pu échanger étaient agréables pour l'instant." expliqua la jeune fille.
C'était simple et plutôt basique, mais la jeune fille ne savait pas vraiment quoi dire d'autres. Sa tante était la deuxième personne à lui poser cette question la première étant Lorie avant qu'elle ne parte au Brésil. Ses propres parents n'avaient pas daigné envoyer une lettre pour savoir comment ça se passait à l'Académie alors la jeune fille n'était pas vraiment habituée à de telles questions. Surtout quand la personne qui les poser portait vraiment un intérêt à la réponse.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Les chocolats en mains, claire les déposa sur la table comme un guérisseur déposait une fiole de philtre Aimatos sur le chevet d’un patient. Avec toute la délicatesse du monde, Claire vint s’asseoir sur le canapé dodu. L’assise était d’un confort exquis et la matière d’une douceur plumesque. Claire attrapa l'anse de sa tasse et vint la porter à ses lèvres, la mousse était aussi nuageuse qu’un amas de nuages qui flottait dans un ciel dégagé. Chose agréable, la rentrée de Roseanne se passait pour le mieux. Elle afficha un sourire avant de déposer la tasse sur la table basse.
« Essaie de t’accrocher L’EheC te donnera de belles armes quand tu sortiras de l’académie. Elle offrit un sourire à sa nièce avant d’enchaîner sur une question plus épineuse pour une enfant de onze… Douze ans ? Tu sais ce que tu souhaites faire une fois Beauxbâtons derrière toi ? Tes envies, pas celles de tes parents… » Avait finalement précisé Claire qui savait très bien ce dont il était question.
Elle-même était passée par là alors elle savait très bien que les parents avaient parfois des lubies ou des envies qui divergeaient. Par chance la professeure n’avait jamais été embêtée par ses choix, juge avait toujours été une carrière plus qu’acceptable pour ses parents exigent et insupportable.
De son côté, Pensée sirotait son chocolat chaud avec gourmandise, Teilo lui avait donné le goût du sucre et il fallait admettre que les chocolats de sa tante étaient à ses lèvres ce qu’était une fleur à une abeille. Toutefois, elle écoutait avec grand intérêt les réponses de sa cousine, c’était déjà une façon d’en apprendre un peu plus sur celle qu’elle n’avait jamais vu. Avant sa rentrée à Beauxbâtons, Roseanne n’avait jamais été mentionné une seule fois, peut-être, car elle venait du côté de sa tante, tante qui avait décidé de couper les ponts avec son père pour des raisons évidentes.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
La première année redressa la tête pour écouter sa tante qui venait de reprendre la parole, hochant la tête à son conseil. Oui, elle devait s'accrocher, c'était important. De toute façon, il était impensable d'échouer dans une matière et donc impensable de ne pas écouter ou travailler en cours. Les paroles de sa tante étaient quand même bien agréables à entendre, formuler avec délicatesse et tact ce dont manquer cruellement ses parents ou sa préceptrice et ce changement faisait beaucoup de bien.
La suite arracha un sourire triste à Roseanne. Apparemment, les parents stricts qui dictaient la vie de leurs enfants, c'était courant dans la famille. La jeune Dagda reporta son attention sur sa tasse de chocolat qu'elle agitait doucement dans sa main avec des petits mouvements circulaires du poignet. Cela agitait le liquide à l'intérieur et rendait le tout un peu hypnotisant. Évidemment, l'effet aurait été mieux avec une cuillère ensorcelée par un Misci pour faire tourner le chocolat, mais c'était déjà pas mal.
Le regard fixé sur sa boisson tourbillonnante, la première année réfléchissait à la question de sa tante. Son père voulait qu'elle suive la carrière qu'il avait manquée et qu'elle devienne Auror. Sa mère voulait qu'elle écoute son père et donc qu'elle devienne Auror. Mais elle, que voulait-elle faire ?
"J'aimerais voyager, découvrir d'autres type de magie et de nouvelle culture." commença la jeune fille en regardant sa tante avec un regard un peu rêveur. "Une fois que j'aurais agrandi mes connaissances et bien, je ne sais pas trop. L'enseignement et le droit m'intéressent beaucoup, mais je ne suis sûr de rien pour l'instant. J'imagine que mes choix de matières pour l'an prochain pourront m'aider à y voir un peu plus clair." termina la jeune fille avec un regard un peu plus sérieux.
Reportant sa tasse à ses lèvres, Roseanne se tourna vers sa cousine qui était restée bien silencieuse. C'était une bonne occasion de discuter et la jeune Dagda ne comptait pas laisser passer cette occasion. "Et toi Pensée ? Tu as une idée de ce que tu veux faire après l'Académie ?" demanda la jeune fille avec intérêt.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
« Tu t’entendrais bien avec Lorie, elle aussi veut voyager. »
Le droit et l’enseignement, voilà un mélange digne du plus beau Misci, le chemin que voulait prendre sa nièce. Claire était passée par le droit, avant de se perdre dans l’enseignement depuis cette année. Par chance, ses connaissances en métamorphoses lui avaient permis de décrocher un poste à l’académie, a moins que ce soit une lubie du professeur Delalande qui était difficile a sonder. Quoi qu’il en fût, Claire pourrait certainement l’aider et l’accompagner dans la voie qui l’intéresserait si tel était son choix. Le droit, elle avait fait une belle carrière, pour ce qui était de l’enseignement, explorer le monde et développer ses connaissances était sûrement le meilleur moyen pour converger vers un poste. Pour autant, elle ne dit rien, préférant laisser la parole à sa nièce.
« Je… Je ne sais pas. Une question délicate pour Pensée depuis son accident, elle craignait les créatures magiques, alors difficiles de s’orienter vers magizoologiste. Mais moi aussi j’aimerais parcourir le monde. »
La benjamine des Fleury apposa ses deux mains de chaque côté de sa tasse chaude, comme pour en extraire toute l’énergie qu’elle pouvait. Elle se rappelait, de ses difficultés à se concentrer depuis son coma, comme elle se rappelait ses difficultés sociales qui, pourtant, petit à petit s’effaçaient.
« Comment ça se passe en cours ? » La voix de Claire était calme, profondément bienveillante.
« J’ai beaucoup de difficulté à me concentrer, à maintenir mon attention depuis l’accident… Et je me sens plus fatiguée. » Les yeux rivés sur sa tasse, l’expression de son visage était un peu triste.
« Laisse-toi un peu de temps, ton corps a besoin de récupérer petit à petit. Mais si tu éprouves le besoin, n’hésite pas à venir me voir, je t’aiderais... Toi aussi Roseanne. »
Claire afficha un dernier sourire alors qu’elle tapotait la main de Pensée entre les siennes. Puis elle porta sa tasse de chocolat chaud sur le bord de ses lèvres pour se délecter de la boisson sucrée et terriblement réconfortante.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Lorie allait sûrement apprendre plein de choses à Castelobruxo, peut-être voir des formes de magie non étudier ici à Beaubâtons. C'était sûr que la jeune Dagda n'oublierait pas de lui poser plein de questions à ce sujet dans ses futures lettres. Ce serait déjà un premier pas en attendant de pouvoir elle-même faire ses propres voyages. Qui sait peut-être qu'un jour elles seraient amener à voyager ensemble.
Revenant au moment présent, la jeune fille observait sa tante et sa cousine tout en profitant de son délicieux chocolat chaud. Chocolat chaud que la jeune fille faillit avaler de travers face aux paroles prononcé par sa cousine. Un accident ? Des problèmes de concentration et de fatigue ? Elle n'avait pas la moindre idée de ce dont elles parlaient.
La première année se redressa un peu, l'oreille tendue et la tasse de chocolat reposant sur ses cuisses, elle regarda avec intérêt l'échange entre sa cousine et sa tante. Elle en savait si peu sur sa propre famille que s'en était consternant. Les mots de sa tante étaient réconfortants presque maternelle et Roseanne ne put s'empêcher de lui sourire en retour.
"Merci." répondit-elle simplement à sa tante. La jeune fille hésita quelques instants avant de finalement poser la question qui lui brûlait les lèvres. "Tu as eu un accident ?" demanda-elle à sa cousine. La jeune Dagda se doutait que ce n'était pas un sujet facile et elle comprendrait si Pensée ne voulait pas trop en parler, mais son désir d'apprendre à mieux la connaître avait pris le dessus. S'il y avait des conséquences encore maintenant, c'était forcément important et si elle pouvait faire quoi que ce soit pour aider sa cousine, se serait avec plaisir.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Pensée aurait bien aimé que sa sœur l’aide, mais elle était à Castelobruxo… Quoi qu’il en fût ses petites mains se crispèrent sur la tasse du chocolat.
« Oui, cet été, je suis tombé d’un Abraxan du domaine et… J’ai passé un mois dans le coma. »
La gorge pincée, la petite blonde porta la tasse jusqu’à ses lèvres à l’aide de ses mains tremblotantes. Elle prit une grande gorgée de chocolat chaud et finalement le bu cul-sec ou presque. Lorsqu’elle reposa sa tasse, Claire fit un petit mouvement de baguette et le chocolat chaud vint remplir à nouveau la tasse. La mousse avait disparu, mais au moins, il y avait le cacao dont les vertus antidépressives étaient louées dans le monde entier.
« Je voulais être magizoologiste, mais… Maintenant j’ai peur. »
Peur des créatures magique et de l’aspect incontrôlable, peur de se blesser, de mourir, perdre encore des jours avec sa famille ou ses amies. Beaucoup de peur pour un si petit cœur.
« Lorie… Elle saurait me faire voir les choses différemment… Mais elle n’est pas là… »
Une nouvelle fois, la benjamine des Fleury but son chocolat chaud d’une traite. Jusqu’à la dernière goutte avant de se laisser tomber dans le canapé du petit salon. Un oiseau pointa le bout de son bec, fit quelques tours dans le bureau avant de finalement repartir dans la serre vitrée et chaleureuse.
« Pendant les vacances pourquoi ne pas travailler sur cela avec le matagot de Lorie ? »
Pensée haussa les épaules, son visage était un peu fermé à cette idée, les matagots n’étaient pas des créatures très dociles. Du moins, pas autant qu’un anguipède.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Clairement, c'était un sujet difficile pour sa cousine. En même temps, cela était aussi très récent alors ce n'était pas forcément étonnant. Tout comme Pensée, la jeune Dagda finit par portée sa tasse jusqu'à ses lèvres pour en prendre quelques gorgées.
Magizoologiste, voilà qui était intéressant. En plus avec un tel métier, elle pourrait faire plein de voyages, mais c'était, en effet, difficile si l'on avait peur des créatures magiques. D'ailleurs voir des abraxans voler en permanence au-dessus du domaine de l'Académie devait raviver de mauvais souvenir et ne pas être très agréable pour la jeune blonde.
Mais il y avait aussi les problèmes de concentration et cela devait aussi poser problème pour pouvoir voler sur un balai. L'arrivée en carrosse volant tiré par des abraxans n'avait pas dû être facile pour la troisième année. Peut-être que Lorie pourrait lui faire voir les choses différemment en effet, mais la peur n'était pas quelque chose de facilement contrôlable et il lui faudrait sûrement un long moment avant de se remettre de tout ça.
Roseanne observa en silence le petit oiseau qui venait de rentrer dans le bureau tout en buvant les dernières goutte de son chocolat. La jeune fille déposa la tasse sur la table basse tout en écoutant le conseil de sa tante. Alors comme ça, Lorie avait un matagot ? Ce n'étaient pas vraiment les créatures les plus dociles, surtout quand elles avaient peur. Remarquant la réaction de Pensée à l'évocation de la créature de Lorie, Roseanne prit la parole.
"Je pourrais t'aider si tu veux." commença la jeune fille en se tournant vers sa cousine. "Il me semble qu'on m'a parlé d'une ménagerie à Osse-en-Bazar ou il n'y a que des créatures de catégorie 1 ou 2. Peut-être qu'en commençant avec des dracs, des anguipèdes ou des luminades, ce serait plus simple." termina-t-elle avec un sourire.
La proposition de sa tante était intéressante, mais le choix du matagot n'était peut-être pas la meilleure idée. L'exposition a des créatures magiques plus dociles pourrait peut-être aider Pensée à se sentir plus en sécurité et réduire sa peur, mais là encore cela allait probablement prendre beaucoup de temps. En-tout-cas, si elle avait besoin d'aide, Roseanne serait là pour elle.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Pensée releva la tête vers celle que la divineresse avait envoyée à Dagda. Sa cousine lui proposait son aide en allant au refuge d’Osse-en-Bazar, si la proposition était touchante, Pensée déclina en agitant la tête de droite à gauche. Non, elle n’avait pas envie de marcher au refuge, les anguipèdes ce n’était pas un problème, elle adorait les tentacules de ces derniers et leur bouille toute mignonne, mais pour ce qui était du reste, non, il y en aurait trop. Préférant presque l’idée du matagot et de Lorie sur le moment.
Claire soupira discrètement, il fallait que sa nièce se lance. Après tout, elle devait y aller petit à petit, mais elle devait combattre sa peur, elle savait qu’en cours de créature magique celle-ci était moins réceptive, elle était une des meilleures, et elle faisait désormais partie de la moyenne. Ce n’était pas une histoire de travail, elle connaissait suffisamment sa nièce pour ça, mais le blocage devait venir des créatures en elles-mêmes, d’une sensibilité différente ou quelque chose comme ça.
« On peut changer de sujet ? »
La petite blonde toute timide avait revêtit une couleur rubiconde. Elle fixait sa tasse de chocolat qu’elle faisait un peu tourner pour observer les quelques gouttes restantes suivre les bords. Sa voix était pincée, elle n’avait vraiment plus envie de parler de ça. Pas pour l’instant.
Claire resta muette, le regard de rapace fixé sur elle alors qu’elle avait les jambes croisées. C’était une femme difficile à sonder, son passé ainsi que sa maîtrise de l’occlumencie faisait d’elle quelqu’un de bien mystérieux.
« L’an prochain ça tout rentrera dans l'ordre » Un mensonge, celui d’un Occlumens, si vraisemblable qu’il serait capable de faire croire à un mourant qu’il y avait de l’espoir.
Pensée hocha la tête et afficha de nouveau un sourire, elle posa la tasse sur la table basse et se leva du petit canapé.
« Je vais rejoindre Elina, bonne journée et bon appétit ! » La petite fit une petite révérence en pinçant sa robe sous la bienveillance de Claire. Pourquoi n’avait-elle pas pensé au mensonge plus tôt pour ce souci de créature ? Le mensonge serait son allié dans cette bataille.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Le reste de l'échange passa rapidement, sa cousine avait demandé à changer de sujet et sa tante l'avait convaincu que tout serait réglé d'ici l'année prochaine. Et voilà que la blonde partait en moins de temps qu'il n'en avait fallu à la Devineresse pour l'envoyer dans la confrérie de Dagda. Roseanne eut tout juste le temps de lancer un petit "Merci, toi aussi." avant que la troisième année ne passe le pas de la porte.
La première année se retrouva donc seule avec sa tante pour la deuxième fois en deux jours. Heureusement, la situation était un peu plus détendue que la veille, mais ce n'était pas pour ça que la jeune fille était plus à l'aise. Il lui faudrait sûrement un moment d'adaptation pour se faire à tout ça. La famille, les discussions, le gens en général, aussi loin qu'elle se souvenait, elle n'avait jamais vraiment connu cela.
Ayant déposé sa tasse sur la table, un peu, plus tôt, la jeune fille n'avait rien pour occuper ses mains. Ses doigts se dirigèrent automatiquement jusqu'aux quelques bagues qu'elle portait pour commencer à jouer avec. Un geste instinctif qu'elle peinait à contrôler, elle s'arrêta quelques secondes plus tard dès qu'elle se rendit compte de son geste.
Un petit silence c'était installer et la jeune fille ne savait pas du tout quoi faire où comment le briser. "Bon et bien à moins qu'il y ait autre chose, je devrais peut-être y aller. Je ne voudrais pas te déranger plus longtemps." s'exclama maladroitement la jeune fille. Sa tante avait probablement mieux à faire que de discuter avec elle et elle ne voulais pas la déranger.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Le regard posé sur sa nièce Claire observa sa timidité. Rien de bien étonnant, songea l’adulte. Elles avaient un lien du sang, quoi que son mari plus qu’elle, seul le mariage venait la considérer comme sa famille. De plus, Claire et Roseanne ne s’étaient pas souvent vus, Arthur aussi s’était un peu éloigné de sa famille, pour les mêmes raisons que la professeure. C’est ce qui leur avait permis de se rapprocher, enfin ce n’était qu’un des facteurs, comme celui d’une attirance physique, ou encore un état d’esprit relativement proche.
« Tu ne me déranges pas, loin de là, tu es libre de rester comme de partir. »
Un petit clin d’œil plus tard, Claire ramassait les trois tasses et s’empressa d’un coup de baguette magique de les laver. Elle se tourna alors pour les ranger à la main, il fallait par moment savoir se passer de magie pour ne pas en être totalement dépendant.
« Sens-toi libre d'aborder les sujets que tu souhaites. Le tintement de la porcelaine se stoppa relativement, vite, suivit d’un petit craquement dû au bois du meuble. Je comprends que cela peut être étrange, Arthur s’est éloigné de ta mère et de tes parents, donc on n’a jamais vraiment eu l’occasion de se côtoyer en dehors de quelques repas, puis tu étais plus jeune… »
Claire se tourna avec un sourire aux lèvres presque maternelle, elle vint s’appuyer sur le meuble et regardait Roseanne. Par Merlin que ça faisait du temps, nombre de Sumac de Tarfaya avaient poussé depuis la dernière fois qu’elles s’étaient vu. L’adulte se demandait même comment faisait sa petite tête pour se souvenir d’elle, et comment faisait sa propre petite tête pour l’avoir reconnu… Un mystère biologique, quoi qu’un peu magique. C’était comme si elle avait consommé cette plante : Le Mnemosia Jaune. Qui avait la particularité de rentre hypermnésie celui qui mangeait ses fleurs. Fleurs qui avaient l’apparence de noix de couleur jaune et qui s’envolaient comme des pissenlits. Une plante tout à fait remarquable.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Il n'y avait pas que sa famille qu'elle ne voyait pas souvent. Outre un dîner par-ci par-là avec une branche de la famille ou un couple d'amis de ses parents, la jeune fille ne voyait personne en dehors de sa préceptrice. Pas de sortie Rue Claudel, pas de petit tour dans le monde non-magique ou alors dans de très rares occasions.
"C'est vrai que cela faisait un moment depuis la dernière fois, et le contexte était différent comparer à aujourd'hui. Je n'avais aucune idée que tu serais enseignante ici avant que le professeur Delalande n'annonce ton nom au dîner de rentrée." commença doucement la jeune fille. Tutoyer sa tante sonnée encore étrange à ses oreilles, mais elle espérait si faire rapidement.
"Honnêtement, je comprends tout à fait qu'Arthur, ce soit éloigner. Lorie m'a dit que tu avais fait la même chose avec la branche Fleury... En parlant de Lorie, comment vont mes cousines ? Ils me semblent d'Ariane et Eline ne devrait plus trop tarder à faire leur rentrer à l'Académie. C'est pour l'année prochaine, non ?" demanda soudainement la jeune fille.
Tout comme sa tante et son oncle, elle n'avait croisé les jumelles qu'à l'occasion de quelques repas ce qui n'était pas la meilleure façon de faire connaissance. Ariane et Eline étaient cependant les cousines dont elle était le plus proche en question d'âge, elle avait donc hâte de pouvoir les côtoyer dans un climat différent.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Le tutoiement de sa nièce eut pour effet de lui arracher un sourire. Pas ce même sourire maternelle qu’elle avait pu lui offrir jusqu’à présent, mais un sourire satisfait, Roseanne avait bien des ressemblances avec Lorie. D’ici quelques années… Songea-t-elle.
« Personne ne savait, sauf Lorie… Je lui ai enseigné bien des choses et a su voir au-delà de mes mensonges… Les Fleury s’accrochaient à un idéal qu’ils adulent, ce ne doit pas être très différent de ton côté de la famille à quelques nuances près. Mon frère a toujours envié, jalousé les Rosier. Leur nom, leur aura, leur place… Envier autrui nous plonge dans une obscurité dont il est difficile de se défaire, on en vient à s’oublier, oublier les autres… Vivre pour un nom, jalouser les exploits de ses enfants... Claire laissa un silence puis contourna la table basse. Lorie a trouvé la faille. La mère de famille vint s’asseoir alors sur le canapé. Les jumelles feront leur rentrée l’an prochain, tu as bonne mémoire. Claire n’était pas surprise de ce constat, elle avait pu le voir au travers de ses cours. Je suis navrée qu’on n'ait pas été là avec Arthur. »
Roseanne comprenait déjà les raisons du haut de ses onze ou douze ans… - La mémoire de Claire n’était pas aussi affûtée que celle de l’enfant, sûrement une malice de l’âge – Mais pour autant, elle savait que cela pouvait être compliqué à vivre, elle l’avait entraperçu avec les sœurs Fleury. Même si elle n’avait pas pu faire grande chose, simplement être là aurait pu être suffisant. Être là, disponible comme les boutiques de la Rue Claudel quand on en avait besoin, ça aurait simplement pu suffire. À l’époque, même elle n’avait pas eut cette maturité, sûrement pour se protéger ou pour une autre raison. Alors de simples excuses étaient bien maigres mais nécessaires à ses yeux.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Si la jeune Dagda ne pouvait comprendre tout ce dont lui parler la professeur n'en n'ayant jamais fait l'expérience elle-même, elle en comprenait la globalité et voyait ou elle voulait en venir. Tout cela créer des relations basées sur les mensonges et le profit, une ambiance bien toxique que Roseanne ne connaissait que trop.
Jalouser les exploits de ses enfants... Voilà qui faisait peur à la première année. Son père voulait qu'elle suive la carrière qu'il avait ratée, mais même si elle l'écoutait et devenait auror, est-ce qu'il la laisserait tranquille pour autant ? Serait-il fier ou envirait-il sa vie ? Une raison de plus qui la pousser à se diriger vers une autre voix.
Les yeux rivés sur sa tante, elle l'observa s'installer sur le canapé de nouveau. Un sourire se forma sur son visage face au compliment qu'on lui fit, mais il se figea bien vite en entendant la suite. Ce n'étaient pas leurs fautes, loin de là. Ils avaient probablement bien d'autres choses à gérer et une vie à vivre. Et puis même en étant là, qu'auraient-ils pu faire ?
La jeune fille avait entendu parler pour la première fois de Lorie grâce à un article du Cri de la Gargouille sur le tournoi des trois sorciers. Ces connaissances sur l'actualité se résumaient aux nouvelles du journal. Elle était en cours la plupart du temps et ne côtoyait personne de son âge. Honnêtement, qu'est-ce qu'ils auraient pu y faire ?
"Vous avez une vie, des enfants à vous, tu n'as pas à t'excuser. Et puis, tu es la maintenant, c'est tout ce qui compte pour moi." répondit simplement la jeune fille avec un sourire. En-tout-cas pour elle, c'était largement suffisant et elle espérait que sa tante s'en rendrait compte.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
« Tu es bien sage malgré ton jeune âge. »
De nombreux jeunes seraient en colère, de nombreux jeunes seraient dans la confrontation. Non pas que leur sentiment ne soit pas légitime loin de là, mais cela n’apportait rien, ce qui était fait était fait et la rancune en plus de submerger les êtres, les dévorait peu à peu. C’était comme une histoire de l’arbre-monde qui hantait les pensées, fuyant une réalité pour plonger dans un tas de fantasmes.
D’un geste de baguette magique, Claire fit apparaître un petit morceau de parchemin ainsi qu’une plume, une plume d’aigle qu’elle agita pour griffonner quelques mots. L’encre suivait le bout de la plume qui épatait par moment un son rugueux dans des courbes pourtant voluptueuses. Puis tout s’arrêta, et l’adulte fit glisser le papier jusqu’à sa nièce. Un regard complice plus tard, elle dévoila celui-ci en ramenant sa main sur ses genoux.
« C’est notre adresse à bois-des-fées… Tu peux y accéder par le réseau de cheminette quand tu le souhaites, si tes parents font les fortes têtes, tu n’as qu’à leur dire que tu suis des cours particuliers en métamorphose. » Et Claire laissa un rire s’échapper, un rire sec malgré l’amusement.
Bien entendu, une fée postale pour l’avertir était toujours la bienvenue, mais elle ne songeait pas un seul instant que Roseanne puisse débarquer en plein milieu de la nuit comme ça. Sauf cas extrême, elle imaginait cette sage enfant, toute polie qu’elle était au minimum la prévenir. Enfin, elle aurait tout le temps de se poser les questions plus tard.
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