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Agathe Astrella
Agathe Astrella
2ᵉ année, Ogme

Agathe Astrella
2ᵉ année, Ogme

Agathe Astrella

Dim 7 Avr 2024 - 19:51


Mercredi 13 juillet 2022, 9h
Villa des Astrella, Bormes-Les-Mimosas


bim


Les rayons du soleil s'infiltrent dans ma chambre à travers les rideaux bleus accrochés aux fenêtre. Ils illuminent mon lit et ses beaux draps blancs à fleurs bleues et mauves, ma table de chevet sur laquelle repose le livre que je lis, grand ouvert sur la page à laquelle je me suis arrêtée hier. Et surtout, ils finissent leur course son mon visage encore à moitié endormi, créant des couleurs vives sous mes paupières closes. Du rouge, du bleu, du rose, du vert, du jaune, du blanc... Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel qui finissent sous mes paupières. Si quelqu'un dit qu'on ne voit rien quand on ferme les yeux, c'est faux, on voit quand même de la lumière.

Je n'ai pas de volets à mes fenêtres, Maman dit que c'est inutile, que les rideaux feront très bien l'affaire. Elle veut que je me lève tôt, tous les jours, même le weekend. Même pendant les vacances. Même le jour de mon anniversaire. Et si je ne suis pas levée à neuf heures pétantes, elle vient elle-même me réveiller. Enfin, ça, c'est quand elle ne travaille pas, ou qu'elle commence assez tard pour faire un détour dans ma chambre et annoncer :

Agathe, debout ! Tu aurais dû être réveillée depuis longtemps, Martine arrive dans trente minutes.

Mmh...

D'un geste brusque, je me retourne dans mon lit jusqu'à finir à plat sur le ventre, le visage enfoncé dans mon coussin. Je dois en déduire qu'il est neuf heures pétantes. Mais c'est bien trop tôt pour se lever en plein mois de juillet ! Si je le pouvais, je dormirais au moins jusqu'à midi. J'entends les pas de ma mère se diriger vers la fenêtre, et elle tire les rideaux d'un coup sec, laissant entrer encore plus de lumière qu'avant.

Allez Agathe, dépêche toi.

Elle ouvre la fenêtre en grand. D'un coup, le chant des cigales, qui s'en donnent à cœur joie dès le matin, chasse le peu de silence qu'il restait dans la pièce. J'adore écouter les cigales, mais dès le matin, et surtout quand elles se trouvent dans le pin juste à côté de ma fenêtre, je m'en passerais bien. Tant bien que mal, je me relève en tailleur, les yeux mi-clos et les cheveux en pétard. Ma mère me fait face, dans sa belle robe bleu pastel, les poings sur les hanches. En réalité, je vois à peine la couleur de sa robe, parce qu'elle s'est mise à contre-jour, et j'ai le soleil dans la figure.

Mais Ambre et Clémence sont en vacances, pourquoi moi Martine elle vient quand même ?

C'est comme ça.

Mais...

Et n'essaie pas de discuter, ça ne changera rien. Il te reste vingt-cinq minutes.

Sur ces belles paroles, elle sort de ma chambre. En laissant la porte grande ouverte, évidemment, alors qu'elle sait très bien que je déteste ça. Je me laisse retomber sur mon coussin, en soufflant. La vie est trop injuste. Mes sœurs doivent être tranquillement installées à bronzer dehors, voire même qu'elles sont descendues à la plage, alors que moi je vais encore réviser mes tables de multiplications ou ma géographie pendant deux heures.