Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Deux semaines se sont écoulées depuis la deuxième tâche du tournoi. Suffisamment longtemps pour que Lorie commence à la digérer selon moi et encore assez proche pour que le souvenir reste vif. Jusqu'à maintenant, je me suis contenté de flirter gentiment avec elle suite à notre baiser, la laissant prendre les initiatives et venir à moi quand elle le souhaitait, et ne posant aucune question sur le tournois. Aujourd'hui, j'ai décidé de changer de stratégie et d'imposer davantage ma cadence. Je lui ai donc demandé de me rejoindre dans la salle à double tour que nous avions découverte ensemble - bien malgré moi - et qui est un secret de tous sauf de nous deux et des jumelles Kleinerman. Ainsi, nous serons tranquilles... et même invisibles.
La perspective d'être seul avec elle, dans un lieu interdit et inaccessible pour la plupart, me fait venir de sombres pensées. Les envies et les idées se bousculent dans ma tête mais je sais qu'il me faut les retenir. Elle n'aura probablement pas garder pour elle le fait qu'elle ait un rancard avec moi et qui sait si un élémentaires ne débarquerait pas à l'improviste ? Je n'ai pas revu Gaz depuis la dernière fois malgré mes passages répétés dans la salle depuis pour essayer - en vain - de tenter d'en percer les mystères, cela ne veut pas dire qu'il ne pourrait pas se montrer.
Peu importe, j'ai choisi une autre façon de faire et je vais m'y tenir. J'ai des informations à obtenir aujourd'hui. Je regarde une dernière fois le pique-nique que j'ai disposé sur une nappe à même le sol autour desquels sont disposés quelques coussins. Pour ramener tout ça discrètement, j'ai du miniaturiser l'ensemble pour pouvoir passer par le passage secret des remparts, et compté sur quelques apprentis gastromages qui m'ont à la bonne. Des jeunes femmes pour l'essentiel, évidemment. J'attendrai que Lorie prenne place et mange un peu avant d'entrer dans le vif du sujet. Elle a forcément obtenu quelque chose pour la troisième tâche et certains évènements de la deuxième m'intriguent. J'ai été tout particulièrement intéressé par son passage devant un Epouvantard. Ses peurs sont des choses que je n'oublierai pas mais surtout sa façon de s'en sortir est resté un mystère. Je n'ai pas compris comment elle a pu se mettre à rire aussi spontanément. Un sortilège peut-être ?
Des bruits de pas me tirent de ma contemplation pensive et je me retourne à temps pour accueillir la jeune fille avec un sourire charmeur.
- J'espère que tu as faim, Princesse, je lui dis d'une voix grave et basse.
D'un coup de baguette et avec la formule qu'il faut, je fais jaillir une couronne d'orchidées que je dépose délicatement sur la tête de la sorcière avant d'effleurer ses lèvres d'un baiser. Rien d'innocent dans ce geste bien sûr. Connaître son deuxième prénom fut une des premières choses que j'ai réussi à apprendre sur elle.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Le travail effectué sur ses émotions commençait peu à peu à porter ses fruits et Lorie profitait du calme de son dortoir pour réfléchir sur diverses choses. Allongée sur son lit, elle tenait le carré de céramique au-dessus de sa tête. Ses yeux relisaient la phrase en analysant ce qui semblait être une gorgone. Puis elle entendit un gazouillis venant de son placard et elle détourna la tête vers celui-ci. Lys se tenait dans celui-ci et avait passé le bout de son nez par l’entrebâillement. « Viens » lui indiqua Lorie d’une voix douce tout en offrant un sourire. La petite hermine fit alors quelques bonds pour venir se lover contre elle. Lorie lui offrit quelques caresses avec douceur puis l’invita à monter sur son épaule lorsqu’elle se releva.
La blonde rangea le carré de céramique et se dirigea vers la sortie. Elle n’eut même pas besoin de donner le moindre ordre à Lys que celle-ci s’était déjà volatilisée. Elle connaissait les règles et elle semblait parfaire son art de la discrétion. Dévalant les marches menant au boudoir rapidement, elle se retrouva rapidement à prendre la direction de la salle à double tour. Vigilante de ne pas se faire suivre, elle bifurqua plusieurs fois avant de totalement disparaître pour les autres.
Le bruit de ses pas raisonnait dans la pièce, tandis que sa robe blanche flottait derrière elle au rythme de ses mouvements lents. Ce devait être la première fois qu’elle ne portait pas l’uniforme à l’académie, bal de Noël mis à part. Elle afficha un sourire mi gêné mi amusé au surnom princesse. Elle savait très bien qu’il disait ça pour l’embêter. Dans le silence, elle observa la couronne de fleurs se former puis être déposée sur sa chevelure. Elle accepta le baiser et porta son regard sur la nappe. Légèrement impressionnée par les efforts du garçon, elle lui afficha un sourire complice avant de briser le silence. « Une faim de louve » s’amusa-t-elle à dire avant de passer les bras autour du cou de Drian pour lui voler un baiser plus débridé qu’un simple effleurement. Puis elle relâcha l’étreinte et fit quelques pas dans la salle, songeant à sa découverte en début d’année et l'idée de contacter Olympe Maxime.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Mon sourire s'accentue à sa réponse. Elle entre dans mon jeu, c'est bien. Je la laisse nouer ses bras autour de mon cou et passe les miens autour de sa taille tandis qu'elle m'embrasse avec moins de retenue que moi. Lorsqu'elle s'éloigne pour faire quelques pas dans la salle, je m'empresse de la rattraper et de prendre sa main pour la mener jusqu'aux coussins. Je ne l'ai pas amener ici pour faire du lèche-vitrine et nous n'avons pas le loisir de nous absenter longtemps, et encore moins de rester trop longtemps ici. On y est seul, mais notre présence n'est pas exempte de risques.
- Dans ce cas, si tu veux bien, je lui dis en désignant un coussin.
Je l'accompagne galamment de ma main jusqu'à ce qu'elle soit installée avant de prendre moi-même place en face d'elle. Les apprenties gastromages n'ont pas fait les choses à moitié. Des tartes de toute sorte, salées, sucrées, des petits fours, et même des guimauves. Non seulement, elles ont évité le chou-mordeur et autres aliments sauteurs comme je leur ai demandé, mais elles ont également choisi des mets goutus et parfait pour un pique-nique romantique. A croire qu'elles s'imaginaient elle-même présentes.
- J'espère que tu trouveras ton bonheur, prends ce que tu veux, je dis avant de me servir moi-même d'une part de tarte à la tomate pétillante. J'attends qu'elle remplisse son assiette avant d'en prendre une bouchée tout en la contemplant.
- Cette robe te va très bien, je la complimente. Je suis surpris d'ailleurs que tu n'ais pas ramené à ta suite une tonne de prétendants. On s'était pourtant dit de rester discret pour aller dans la salle à double tour, je la taquine avec un sourire en coin.
Je continue mon badinage quelques minutes, attendant d'être certain qu'elle est complètement baissée sa garde, avant d'entrer dans des sujets plus délicats.
- Tu as meilleur mine, je finis par dire après un silence contemplatif. Tu arrives à mieux dormir ?
Ces insomnies ne sont un secret pour personne dans la tour d'Ogme, à part pour ceux qui ne veulent vraiment pas voir - et il y en a finalement plus que ce que l'on pourrait penser. Je sais d'ailleurs qu'elle a encore fini au dispensaire en pleine nuit l'autre jour même si elle s'est bien gardée de me le dire directement. Cette fille est vraiment fragile, je ne comprendrai jamais le choix de la fontaine. Ni pourquoi elle me donne au final autant de difficultés.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Entrainée par le prince, la petite blonde s’installa sur l’un des coussins présents sur la nappe. Elle observa tous les mets et celui-ci avait sortit le grand jeu. « Merci je n'en doute pas, un vrai pique-nique princier » dit-elle souriante et amusée avant de se servir une part de tarte similaire à ce que Drian avait pris. Elle jeta toutefois rapidement son dévolu sur ce qui semblait être une sorte de tarte colorée. D’un coup de baguette, elle la coupa en plusieurs morceaux égaux. Puis elle porta l’un des morceaux jusqu’à ses lèvres. Bon dieu, c’était divin ! Les artichauts flamboyants rôtis et les oignons rouges caramélisés était une explosion de saveur dans la bouche. Elle eut à peine le temps de finir sa bouchée qu’elle fut complimentée sur sa tenue. Elle afficha un simple sourire à celui-ci.
« Je crois qu’ils commencent à abandonner… Dit elle sur un ton sérieux en attrapant une nouvelle bouchée. Ce n’est pas pour me déplaire » s’amusa-t-elle à dire ironisant la situation. Même si elle était encore sollicitée, la fin d’année approchant, il fallait bien admettre que l’agitation était bien retombée à l’académie. « Ne t’inquiète pas cette salle restera secrète. L'élève de première année qui m’a accompagné à la gare ne semble même pas avoir la curiosité de la chercher… Il voulait juste son autographe de Madame Maxime… J’ignore pourquoi tout le monde veut des autographes. Puis j'ai un atout dans ma manche pour repérer et perdre ceux qui voudraient me suivre. » commenta-t-elle en faisant un clin d’œil à Drian avant de porter une nouvelle bouchée d’artichaut à ses lèvres. Cette recette était vraiment divine et l’adolescente était impressionnée par la créativité du gastromage qui avait réalisé cette recette.
« Hum, commença-t-elle à dire tout en finissant sa bouchée et secouant la tête. Bien mieux merci, la deuxième tâche était… Prenante émotionnellement entre l’épouvantard et l’acromentule » répondit-elle simplement au garçon. « J’aurais bien aimé voir la prestation d’Hinrich… Celle de Rose en revanche… Elle a ruiné ses chances d’enfoncer le clou… Dommage pour elle. » S’amusa la blonde qui était maintenant première au classement avec Hinrich. « Et toi ? Comment ça se passe de ton côté, tu as repris les entraînements de Quidditch pour l’an prochain ? » Questionna la blonde alors qu’elle se servait à nouveau à manger. Les petits fours semblaient être succulents et frais. Quelque chose de bienvenue alors que les beaux jours revenaient.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je la regarde manger tandis qu'elle répond à ma conversation légèrement. J'aurai pu empoisonner les plats qu'elle ne s'en serait même pas inquiété. Boire le contenu de la bassine durant la deuxième tâche ne lui a pas suffi on dirait, elle ne se méfie de rien ni personne. Sa naïveté est un réel atout pour moi mais étonnement, elle m'agace aussi. Est-ce parce que je m'imagine être sous-estimé ainsi ? Peut-être... Ou alors c'est autre chose. Il y a comme une pointe de jalousie en moi... Absurde.
- Dommage en effet, j'arrive à placer. Dommage pour la fille de Hogwarts, mais aussi dommage que Lorie se soit hissée si haut. La rousse aurait pu faire un effort mais elle avait semblé complètement à la ramasse pendant toutes l'épreuve.
Je n'ai pas le temps d'ajouter quoique ce soit que Lorie enchaîne en ramenant la discussion sur moi. Je déteste quand elle fait ça. Ne peut-elle pas faire comme les autres et se contenter de parler d'elle ? Je ne veux pas parler de moi. Déjà ce n'est pas ce qui m'intéresse et ensuite, elle n'a rien besoin de savoir. Elle en sait déjà beaucoup trop et c'est peu dire. Pour l'amadouer, j'ai du en révéler beaucoup plus que ce que j'aurai voulu et bien avant ça, elle savait pour Calypso. Malheureux hasard et grosse erreur de ma part ont joué dans cet échec. Enfin, je n'ai pas non plus trop le choix. Si je ne réponds pas, elle va penser que je fais la gueule.
- Je n'ai jamais arrêté, je réponds finalement. Mais je n'ai pas réussi à former une équipe qui tienne la route, je consens à rajouter pour éviter de paraître trop fermé. Tu parlais de l'Epouvantard, je reprends sans lui laisser le temps de pousser davantage la discussion vers moi, je n'ai pas compris comment tu as réussi à le neutraliser. Impressionnant oui, mais ça reste un mystère malgré toutes mes réflexions. Comment as-tu fait ?
Tout en écoutant sa réponse, je m'empare d'un petit four et croque tranquillement dedans en ne la lâchant pas des yeux. Je regarde ses gestes, ses yeux. J'écoute le son de sa voix. Tout ce qui pourrait me permettre de détecter un mensonge en plus de la sensibilité accrues que j'ai développé à force d'entraînement.
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