Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
C’était un mardi soir que Giovanni avait choisit pour écrire ses lettres. Ce dernier souhaitait tenir sa promesse auprès de Teilo, comme il n’avait pas pu l’honorer à la fin de son duel. En réfléchissant plus tard, l’italien avait réalisé qu’il avait été stupide, le lug lui avait tendu une perche exprès pour engager une discussion…et sans doute renouer un lien. Mais la frustration et la mauvaise foi du perdant à ce moment là, avaient apparement eu raison de lui, le faisant quitter le lieu le plus vite possible, loupant par la même occasion de renouer ce lien d’amitié qui avait tant été fragilisé durant une année entière.
Installé à la table du séjour, la lumière des lampes éclairait sobrement la salle, lui donnant une douce ambiance orangée . Des enveloppes et des piles de parchemins étaient disposées sur la table en bois rectangulaire. Non loin de la place qu’occupait Giovanni, sur l’une des chaises en bois, Bruno lisait le journal en fumant sa pipe. Le cuisinier marmonnait à chaque fois qu’il trouvait un passage qui le révoltait. « - Scandaleux. Un mort à cause des chasseurs encore. » Les râles de son père ne le dérangeait pas le moins du monde, depuis le temps qu’il côtoyait cette ambiance, il s’y était fait.
Ainsi, tout se prêtait à être productif, le Piémontais prit sa plume en verre et trempa délicatement son embout dans l’encre noire pour remplir le parchemin -coincé entre sa main et la table- de sa belle écriture. L’ogme était concentré au point d’en mordre sa lèvre inférieure, il fallait que ses lettres soient belles.
« -
Pour Teilo,
J’espère que tu ne m’en veux pas de ne pas avoir répondu directement à ta question ? Je le fais maintenant, car je n’en savais rien à la fin du duel.
Cette fois ma mère ne m’a pas punie en arrivant à la gare au moins ! »
Alors que sa concentration était fatidique, quelque chose vient perturber l’ambiance paisible de la pièce.
« - Aaaattention ! L’abraxan fonce à toute allure. » Intervient tout à coup une voix aiguë qui fait relever soudainement la tête du brun. Les pas cognaient lourdement contre le parquet, comme si une armée entière débarquait dans le séjour.
« - Gretta ! Rend-le moi c’est le mien. » Crie une autre voix encore plus aiguë. Les pas se rapprochent et une première tête brune apparaît, avec dans les mains un cheval ailé blanc. Ses ailes battent d’elles-même et ses pattes à mesures que la jeune fille avance, galopent dans le vide. Cette première fille au teint blafard était vêtue d’une robe de pyjama noire et ses yeux bleus paraissaient briller d’une mystérieuse teinte de malice.
Giovanni posa sa plume et se releva tout à coup l’air ahuri tandis qu’une seconde fille, cette fois-ci blonde, faisant visiblement une tête de moins que la première apparu en courant aux trousses de Gretta. Elles firent un premier tour de table en ignorant royalement leur ainé. Bruno jeta un regard par dessus son grand papier et replongea dans sa lecture, ne semblant pas le moins du monde dérangé.
« - Qu’est-ce que vous faites avec ça ? » S’exprima Giovanni. Les deux petites filles d’un bout à l’autre de la table s’arrêtèrent et fixèrent l’ogme avec des yeux ronds. La brune sourit en montrant l’abraxan. « - C’est tata qui nous l’a donné. » La plus petite secoua vivement sa tignasse blonde en fusillant sa grande sœur du regard. « - Ça c’est faux, elle me l’a donné à MOI. » La brune cacha le jouet derrière son dos et de toute sa splendeur lui tira sa langue. Interloquée Chiara, montra sa grande sœur du doigt. « - Elle m’a tirée la langue, t’as vu Gio que c’est elle ! »
L’italien papillonna des yeux, abasourdi par cette révélation, cette trahison et ce manque d’importance qu’il avait dans cette famille. Il se dirigea furieux vers Gretta et lorsqu’il fut face à cette dernière, il le lui arracha le jeu de mains. La septénaire ne semblait pas comprendre son cousin.
« - Premièrement c’est à moi et deuxièmement personne n’y touche, c’est clair ? » Nuvola, c’était son nom, se rappela-t-il en l’observant un instant et en caressant de son pouce ses doux poils. « - Maintenant allez jouer ailleurs je dois écrire. » Il emmena Nuvola, et posa l’équidé sur la table non loin de son plan de travail et d’écriture. Chiara, trouvant injuste que le jouet ne lui revienne finalement pas s’en alla à toute allure en pleurnichant et en criant « tata ». Comme lors de sa venu on entendit les pas bruyants de la jeune fille s’éloigner petit à petit. Il ressaisit la plume, qu’il avait posé sur la table, des gouttes s’étaient écoulées sur la lettre.
« Je pense quand même que j’aurais préféré être puni. Mes deux cousines sont chez moi pendant deux mois. Deux longs mois. Elles ne sont arrivées qu’hier et sont invivables, elles courent partout, crient partout, et me volent tout même ce qui m’appartient.
J’ai besoin de conseils, toi qui a des sœurs, envoie moi un peu d’aide, un kit de survie, ce que tu veux. »
Une respiration chaude vint caresser la nuque du garçon. Celui-ci pivota sa tête et découvrit une petite tête brune. Il n’avait pas fait attention, mais Gretta avait rapprochée une chaise et s’était agenouillée dessus pour épier l’activité de Giovanni. Elle leva elle aussi son attention de la lettre pour le regarder dans les yeux, ces yeux bleus foncés qui semblaient dépitées.
« - Té-Lo. C’est qui ? » Demanda simplement la jeune fille qui avait visiblement réussie à lire ce premier mot, se soutenant à la table en s’accoudant sur ses bords. Le piémontais fronça les sourcils, de quoi se mêlait-elle celle-là ? Il se décala pour s’éloigner d’elle et reprit le travail.
«- Avec elles, les parents ont prévu de faire plusieurs sorties, parmi elles je vais assister à un spectacle du cirque Arcanus. Ça va être bruyant, il va y avoir pleins de monde mais il paraît que ce n’est pas trop mal. Si ça vaut le coup je vais faire l’effort d’y aller.
Ça fait aussi des jours que j’essai de résoudre un problème parce qu’il il m’est arrivé quelque chose d’inexplicable avant de partir en vacances, je t’en parlerais à la rentrée. Enfin si t’es décidé à me reparler. »
« - Gio. » intervient de nouveau une présence. Il souffle visiblement très agacé. Il avait réussit à écrire quelques lignes, mais il fallait qu’elle vienne le déranger. De ses doigts fins, elle tortillait une mèche de ses cheveux fins et raides, n’importe qui aurait pu prendre cette adorable enfant pour un petit ange, mais l’Ogme n’était visiblement pas de ceux qui se laissait charmer. « - Dégage. » Siffla-t-il en changeant cette fois-ci de place. « - Doucement dans ton langage Giovanni. » Gronda son père qui n’était pas intervenu une seule fois.
C’est injuste. Pourquoi à lui on lui reprochait le moindre de ses faits et gestes alors qu’elles on ne leur disait jamais rien ? C’était ça que d’avoir des frères et sœurs ? Il était bien content que ses parents n’ai jamais songé à faire d’autres enfants. « - T’es toujours en colère Gio, c’est pour ça que tu t’es disputé avec Télo ? »
« - Signé, Giovanni. »
C’en était trop pour lui, il prit sa lettre, signa son nom et la plaça dans la boîte postale de la famille, pour que sa mère puisse se charger du courrier le lendemain. L’Italien monta dans sa chambre pour s’isoler de ce chewing-gum trop bien collé à ses talons.
@Teilo Daroux , voilà, lettre promise, lettre due ^^
Installé à la table du séjour, la lumière des lampes éclairait sobrement la salle, lui donnant une douce ambiance orangée . Des enveloppes et des piles de parchemins étaient disposées sur la table en bois rectangulaire. Non loin de la place qu’occupait Giovanni, sur l’une des chaises en bois, Bruno lisait le journal en fumant sa pipe. Le cuisinier marmonnait à chaque fois qu’il trouvait un passage qui le révoltait. « - Scandaleux. Un mort à cause des chasseurs encore. » Les râles de son père ne le dérangeait pas le moins du monde, depuis le temps qu’il côtoyait cette ambiance, il s’y était fait.
Ainsi, tout se prêtait à être productif, le Piémontais prit sa plume en verre et trempa délicatement son embout dans l’encre noire pour remplir le parchemin -coincé entre sa main et la table- de sa belle écriture. L’ogme était concentré au point d’en mordre sa lèvre inférieure, il fallait que ses lettres soient belles.
« -
Pour Teilo,
J’espère que tu ne m’en veux pas de ne pas avoir répondu directement à ta question ? Je le fais maintenant, car je n’en savais rien à la fin du duel.
Cette fois ma mère ne m’a pas punie en arrivant à la gare au moins ! »
Alors que sa concentration était fatidique, quelque chose vient perturber l’ambiance paisible de la pièce.
« - Aaaattention ! L’abraxan fonce à toute allure. » Intervient tout à coup une voix aiguë qui fait relever soudainement la tête du brun. Les pas cognaient lourdement contre le parquet, comme si une armée entière débarquait dans le séjour.
« - Gretta ! Rend-le moi c’est le mien. » Crie une autre voix encore plus aiguë. Les pas se rapprochent et une première tête brune apparaît, avec dans les mains un cheval ailé blanc. Ses ailes battent d’elles-même et ses pattes à mesures que la jeune fille avance, galopent dans le vide. Cette première fille au teint blafard était vêtue d’une robe de pyjama noire et ses yeux bleus paraissaient briller d’une mystérieuse teinte de malice.
Giovanni posa sa plume et se releva tout à coup l’air ahuri tandis qu’une seconde fille, cette fois-ci blonde, faisant visiblement une tête de moins que la première apparu en courant aux trousses de Gretta. Elles firent un premier tour de table en ignorant royalement leur ainé. Bruno jeta un regard par dessus son grand papier et replongea dans sa lecture, ne semblant pas le moins du monde dérangé.
« - Qu’est-ce que vous faites avec ça ? » S’exprima Giovanni. Les deux petites filles d’un bout à l’autre de la table s’arrêtèrent et fixèrent l’ogme avec des yeux ronds. La brune sourit en montrant l’abraxan. « - C’est tata qui nous l’a donné. » La plus petite secoua vivement sa tignasse blonde en fusillant sa grande sœur du regard. « - Ça c’est faux, elle me l’a donné à MOI. » La brune cacha le jouet derrière son dos et de toute sa splendeur lui tira sa langue. Interloquée Chiara, montra sa grande sœur du doigt. « - Elle m’a tirée la langue, t’as vu Gio que c’est elle ! »
L’italien papillonna des yeux, abasourdi par cette révélation, cette trahison et ce manque d’importance qu’il avait dans cette famille. Il se dirigea furieux vers Gretta et lorsqu’il fut face à cette dernière, il le lui arracha le jeu de mains. La septénaire ne semblait pas comprendre son cousin.
« - Premièrement c’est à moi et deuxièmement personne n’y touche, c’est clair ? » Nuvola, c’était son nom, se rappela-t-il en l’observant un instant et en caressant de son pouce ses doux poils. « - Maintenant allez jouer ailleurs je dois écrire. » Il emmena Nuvola, et posa l’équidé sur la table non loin de son plan de travail et d’écriture. Chiara, trouvant injuste que le jouet ne lui revienne finalement pas s’en alla à toute allure en pleurnichant et en criant « tata ». Comme lors de sa venu on entendit les pas bruyants de la jeune fille s’éloigner petit à petit. Il ressaisit la plume, qu’il avait posé sur la table, des gouttes s’étaient écoulées sur la lettre.
« Je pense quand même que j’aurais préféré être puni. Mes deux cousines sont chez moi pendant deux mois. Deux longs mois. Elles ne sont arrivées qu’hier et sont invivables, elles courent partout, crient partout, et me volent tout même ce qui m’appartient.
J’ai besoin de conseils, toi qui a des sœurs, envoie moi un peu d’aide, un kit de survie, ce que tu veux. »
Une respiration chaude vint caresser la nuque du garçon. Celui-ci pivota sa tête et découvrit une petite tête brune. Il n’avait pas fait attention, mais Gretta avait rapprochée une chaise et s’était agenouillée dessus pour épier l’activité de Giovanni. Elle leva elle aussi son attention de la lettre pour le regarder dans les yeux, ces yeux bleus foncés qui semblaient dépitées.
« - Té-Lo. C’est qui ? » Demanda simplement la jeune fille qui avait visiblement réussie à lire ce premier mot, se soutenant à la table en s’accoudant sur ses bords. Le piémontais fronça les sourcils, de quoi se mêlait-elle celle-là ? Il se décala pour s’éloigner d’elle et reprit le travail.
«- Avec elles, les parents ont prévu de faire plusieurs sorties, parmi elles je vais assister à un spectacle du cirque Arcanus. Ça va être bruyant, il va y avoir pleins de monde mais il paraît que ce n’est pas trop mal. Si ça vaut le coup je vais faire l’effort d’y aller.
Ça fait aussi des jours que j’essai de résoudre un problème parce qu’il il m’est arrivé quelque chose d’inexplicable avant de partir en vacances, je t’en parlerais à la rentrée. Enfin si t’es décidé à me reparler. »
« - Gio. » intervient de nouveau une présence. Il souffle visiblement très agacé. Il avait réussit à écrire quelques lignes, mais il fallait qu’elle vienne le déranger. De ses doigts fins, elle tortillait une mèche de ses cheveux fins et raides, n’importe qui aurait pu prendre cette adorable enfant pour un petit ange, mais l’Ogme n’était visiblement pas de ceux qui se laissait charmer. « - Dégage. » Siffla-t-il en changeant cette fois-ci de place. « - Doucement dans ton langage Giovanni. » Gronda son père qui n’était pas intervenu une seule fois.
C’est injuste. Pourquoi à lui on lui reprochait le moindre de ses faits et gestes alors qu’elles on ne leur disait jamais rien ? C’était ça que d’avoir des frères et sœurs ? Il était bien content que ses parents n’ai jamais songé à faire d’autres enfants. « - T’es toujours en colère Gio, c’est pour ça que tu t’es disputé avec Télo ? »
« - Signé, Giovanni. »
C’en était trop pour lui, il prit sa lettre, signa son nom et la plaça dans la boîte postale de la famille, pour que sa mère puisse se charger du courrier le lendemain. L’Italien monta dans sa chambre pour s’isoler de ce chewing-gum trop bien collé à ses talons.
@Teilo Daroux , voilà, lettre promise, lettre due ^^
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
L’unique fils des Cumuci était submergé par la présence de ses cousines, c’est pourquoi il filait comme une flèche vers sa chambre. Cet espace était pour lui un sanctuaire de tranquillité ; là où il laissait parfois sa tristesse se perdre contre un coussin, où il confiait à son lit son précieux sommeil, et ce même endroit qui lui permettait de faire vibrer les cordes de sa guitare lorsqu’il aspirait à fuir la dure réalité de la vie.
Convaincu qu’il retrouverait sa tranquillité, l’empressement de Giovanni s’estompa lorsqu’il aperçut un filet de lumière provenant de la porte de sa chambre, légèrement entre-ouverte. Le garçon en était certain : quelqu’un avait osé pénétrer dans son repaire privé. Bien décidé à savoir qui s’était introduit dans sa piaule, il atteignit très vite la poignée pour l’ouvrir : il découvrit sa mère assise en tailleur au centre de la pièce et sa plus petite cousine allongée à plat ventre sur son lit. SON lit. La soudaine intervention de l’italien leur fit relever la tête.
« Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? »
grogna-t-il. Gulia leva un sourcil en l’air en se reconcentrant sur ce qu’elle était en train de faire. Magiquement, l’un de ses vieux jouets, caché sous son lit, passa sous son nez pour se diriger vers une grande boîte en carton. Sa mère orchestrait tout cela à l’aide de sa baguette. D’une voix douce, elle lui répondit :
« On trie, jeune homme. Tu ne joues plus avec la plupart de tes jouets, tu peux bien les léguer à tes cousines ? »
Le jeune adolescent fronça les sourcils et frappa violemment la porte, qui se prit de plein fouet le placard qu’il y avait derrière. Ce grand coup de tonnerre surprit Gulia et Chiara, qui le regardèrent avec de grands yeux. Dans ses prunelles bleues, des flammes paraissaient s’agiter, et de la fumée s’échappait de ses oreilles. La voix de Bruno résonna presque aussitôt depuis le rez-de-chaussée : « C’est pas bientôt fini ! ? »
Giovanni ignora la voix grave et éloignée de son père, s’approcha de la boîte en carton et la tira vers lui.
« C’est mort ! Tu ne donnes rien, même pas Nuvola. Ces deux verrues, je ne les connaissais même pas deux jours plus tôt, je ne vois pas pourquoi je leur donnerais MES jouets. »
Giulia laissa tomber le jouet qui lévitait et vint poser sa main libre sur celle du brun. L’italienne savait trop bien que son fils allait mal réagir, et s’était préparée à ce genre de scène, son fils étant du genre susceptible.
« Giovanni, commence par te calmer, débuta-t-elle alors que le garçon retirait subitement sa main. Tu ne peux pas garder éternellement ta chambre de petit garçon, tu comprends ? Le petit sorcier que tu étais s’intéressait à tous ces jouets ; désormais, ce n’est plus le cas, tu as grandi, ma citrouille. »
« C’est pour ça que tu m’appelles encore “ma citrouille” ? demanda-t-il rhétoriquement. Je suis grand que lorsque ça t’arrange, n’est-ce pas ? Cassez-vous, laissez-moi seul. »
La guérisseuse soupira pour faire redescendre la colère qui montait, sachant pertinemment que son fils avait besoin de s’isoler, et que sans cette pause, il ne serait pas apte à la discussion. La rousse se releva et tendit sa main à Chiara, qui avait fini par s’asseoir sur le bord du lit de son cousin.
« On ne pourra pas avoir de jeux, tata, alors ? » interrogea la petite blonde d’une voix cassée, prêtant à croire qu’elle allait pleurer, tandis qu’elle saisissait la douce main de Gulia et se laissait glisser du bord du lit.
« Nous verrons ça plus tard, mon petit sucre. De toute manière vous allez filer au lit les filles…après une petite tisane aux fleurs de parisette. »
La quarantenaire contournait son fils et sortit lorsqu’elle l’entendit l’appeler. Elle se retourna et laissa dépasser sa tête de l’entrebâillement de la porte.
« Maman. J’ai écrit une lettre à Teilo, tu pourras l’envoyer… s’il te plaît ? »
La main douce de sa mère vint tendrement lui caresser le visage ; cette caresse était presque magique et avait ce pouvoir de lui faire un bien fou. Même s’il n’en montrait rien, sa colère était redescendue d’un cran. Mais pas assez pour accepter ce geste de tendresse trop longtemps. Elle repartit ensuite, accrochée par la main du Grimlins. Giovanni prit cette caresse pour un oui et se laissa tomber dans son lit, rapprochant le carton de jouets de lui, curieux de ce qu’il y retrouverait. Il redécouvrait tous ses jeux avec l’impression que ça faisait une éternité qu’il ne les avait pas vus. Il trouva une petite locomotive rouge sur laquelle étaient écrites en petites lettres d’or : « Hogwarts Express ». Ça alors, quand il l’avait reçue, il ne savait même pas lire… Il venait donc de découvrir que ce train était celui affilié à l’école anglaise. Il déposa la locomotive et sortit trois figurines de super-héros de la saga Marvel. Spiderman était de loin son héros préféré. Ses jouets… qu’est-ce qu’il avait pu les aimer. C’est pour cela que son successeur ne pouvait pas être n’importe qui.
Convaincu qu’il retrouverait sa tranquillité, l’empressement de Giovanni s’estompa lorsqu’il aperçut un filet de lumière provenant de la porte de sa chambre, légèrement entre-ouverte. Le garçon en était certain : quelqu’un avait osé pénétrer dans son repaire privé. Bien décidé à savoir qui s’était introduit dans sa piaule, il atteignit très vite la poignée pour l’ouvrir : il découvrit sa mère assise en tailleur au centre de la pièce et sa plus petite cousine allongée à plat ventre sur son lit. SON lit. La soudaine intervention de l’italien leur fit relever la tête.
« Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? »
grogna-t-il. Gulia leva un sourcil en l’air en se reconcentrant sur ce qu’elle était en train de faire. Magiquement, l’un de ses vieux jouets, caché sous son lit, passa sous son nez pour se diriger vers une grande boîte en carton. Sa mère orchestrait tout cela à l’aide de sa baguette. D’une voix douce, elle lui répondit :
« On trie, jeune homme. Tu ne joues plus avec la plupart de tes jouets, tu peux bien les léguer à tes cousines ? »
Le jeune adolescent fronça les sourcils et frappa violemment la porte, qui se prit de plein fouet le placard qu’il y avait derrière. Ce grand coup de tonnerre surprit Gulia et Chiara, qui le regardèrent avec de grands yeux. Dans ses prunelles bleues, des flammes paraissaient s’agiter, et de la fumée s’échappait de ses oreilles. La voix de Bruno résonna presque aussitôt depuis le rez-de-chaussée : « C’est pas bientôt fini ! ? »
Giovanni ignora la voix grave et éloignée de son père, s’approcha de la boîte en carton et la tira vers lui.
« C’est mort ! Tu ne donnes rien, même pas Nuvola. Ces deux verrues, je ne les connaissais même pas deux jours plus tôt, je ne vois pas pourquoi je leur donnerais MES jouets. »
Giulia laissa tomber le jouet qui lévitait et vint poser sa main libre sur celle du brun. L’italienne savait trop bien que son fils allait mal réagir, et s’était préparée à ce genre de scène, son fils étant du genre susceptible.
« Giovanni, commence par te calmer, débuta-t-elle alors que le garçon retirait subitement sa main. Tu ne peux pas garder éternellement ta chambre de petit garçon, tu comprends ? Le petit sorcier que tu étais s’intéressait à tous ces jouets ; désormais, ce n’est plus le cas, tu as grandi, ma citrouille. »
« C’est pour ça que tu m’appelles encore “ma citrouille” ? demanda-t-il rhétoriquement. Je suis grand que lorsque ça t’arrange, n’est-ce pas ? Cassez-vous, laissez-moi seul. »
La guérisseuse soupira pour faire redescendre la colère qui montait, sachant pertinemment que son fils avait besoin de s’isoler, et que sans cette pause, il ne serait pas apte à la discussion. La rousse se releva et tendit sa main à Chiara, qui avait fini par s’asseoir sur le bord du lit de son cousin.
« On ne pourra pas avoir de jeux, tata, alors ? » interrogea la petite blonde d’une voix cassée, prêtant à croire qu’elle allait pleurer, tandis qu’elle saisissait la douce main de Gulia et se laissait glisser du bord du lit.
« Nous verrons ça plus tard, mon petit sucre. De toute manière vous allez filer au lit les filles…après une petite tisane aux fleurs de parisette. »
La quarantenaire contournait son fils et sortit lorsqu’elle l’entendit l’appeler. Elle se retourna et laissa dépasser sa tête de l’entrebâillement de la porte.
« Maman. J’ai écrit une lettre à Teilo, tu pourras l’envoyer… s’il te plaît ? »
La main douce de sa mère vint tendrement lui caresser le visage ; cette caresse était presque magique et avait ce pouvoir de lui faire un bien fou. Même s’il n’en montrait rien, sa colère était redescendue d’un cran. Mais pas assez pour accepter ce geste de tendresse trop longtemps. Elle repartit ensuite, accrochée par la main du Grimlins. Giovanni prit cette caresse pour un oui et se laissa tomber dans son lit, rapprochant le carton de jouets de lui, curieux de ce qu’il y retrouverait. Il redécouvrait tous ses jeux avec l’impression que ça faisait une éternité qu’il ne les avait pas vus. Il trouva une petite locomotive rouge sur laquelle étaient écrites en petites lettres d’or : « Hogwarts Express ». Ça alors, quand il l’avait reçue, il ne savait même pas lire… Il venait donc de découvrir que ce train était celui affilié à l’école anglaise. Il déposa la locomotive et sortit trois figurines de super-héros de la saga Marvel. Spiderman était de loin son héros préféré. Ses jouets… qu’est-ce qu’il avait pu les aimer. C’est pour cela que son successeur ne pouvait pas être n’importe qui.
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
*Réaction à la lettre de Teilo*
En fin de matinée, Giovanni était à quatre pattes, un torchon à la main, en train d’essuyer une énorme flaque de lait qui s’étendait sur le sol de la cuisine. Toute personne sensée n’utiliserait pas un torchon sec pour essuyer du lait, mais c’était visiblement le seul linge que l’Ogme avait trouvé dans la cuisine. De toute façon, il n’avait pas le temps. Il devait camoufler sa bêtise avant le retour de sa mère et de ses cousines de leur promenade, sinon il serait contraint de laver le sol plus sérieusement, ce qui prendrait beaucoup trop de temps.
Une fois la flaque en grande partie absorbée, Giovanni se redressa, plein d’énergie. Enfin fini ! pensa-t-il en essuyant son front moite avec sa manche, une mèche de cheveux le gênant. Le petit sorcier balança son bol vide dans l’évier et rangea rapidement son petit déjeuner dans les placards. Pas le temps de laver la table, il avait plus important à faire. Giovanni tira une chaise vers les meubles de la cuisine pour monter sur le plan de travail et accéder aux placards en hauteur. Il en ouvrit un et vola trois boîtes de conserve contenant du thon. Avec les boîtes dans une main, Giovanni se dépêcha de descendre et, une fois au rez-de-chaussée, se chaussa de ses claquettes. L’avantage de ces chaussures, c’est qu’elles mettaient en avant ses chaussettes extravagantes. Les motifs du jour représentaient de petits canetons jaunes, et il en était fier.
À peine sorti, un homme vêtu d’une tenue rouge et aux cheveux grisonnants l’aperçut et le salua immédiatement.
« Bonjour Giovanni ! » Sa voix était chaleureuse et gutturale. Bien connu de la famille, ce facteur, qui approchait de la retraite, aimait souvent se rendre au comptoir du restaurant pour discuter avec le chef, tout en apportant le courrier. Il s’attardait généralement une trentaine de minutes pour boire un café si c’était tôt le matin ou une liqueur si c’était un peu plus tard. Le garçon s’approcha et observa les mains de l’homme en uniforme. « Tu n’aides pas ton père aujourd'hui ? J’ai justement un colis pour le père Bruno et… » – le moustachu tendit une enveloppe au piémontais – « une lettre pour toi, mon garçon. Elle vient tout droit de France. »
« Bonjour, m’sieur Michele. Non, mon père veut que je profite un max de mes vacances, vu que je suis à l’internat toute l’année. » Répond-t-il poliment en saisissant l’enveloppe. « - Si vous préférez lui donner en main propre, il devrait être au restaurant. À cette heure-là, il devrait commencer le service que dans une heure…il est quoi ? Bientôt douze heure. » Affirma-t-il en jetant un coup d’œil à sa montre.
« - Merci mon grand, je vais directement aller voir le vieux. À la prochaine.» Aussitôt le vieux facteur disparu de son champs de vision, l’italien trottina jusqu’à l’arrière du restaurant, jusqu’au petit local poubelles. Ce dernier déposa la lettre sur le couvercle d’une poubelle, et se pencha pour faire tomber deux des boîtes qui commençaient à peser pour son bras. L’une d’elle gardée en main, il l’ouvrit en pénétrant son doigt dans la languette prévue à cet effet. Giovanni répéta son geste deux autres fois et balança les opercules en ferraille dans une autre poubelle.
« - Lugui, Dagdi, Ogmi ! À table les cha-chats. » Il claqua sa langue contre son palais et fit un bruit de bisou succinctement. Un premier chat, jeune et élancé apparu et miaula en apercevant l’appât du garçon. Le félin s’approchant vite du poisson, avait une robe entièrement blanche, à l’exception de son masque qui était un peu rayé de noir. Le brun s’accroupit et passa sa main sur son poil doux. En réponse à ce geste, le chat qui avait commencé à manger le thon, releva son train arrière aussitôt. Ce chat là s’appelait Lugui. Comme Teilo qui est à Lug, il avait tendance à courir partout et à s’amuser avec n’importe quoi. Puis seulement une poignée de secondes plus tard, deux autres chats sortaient de leur cachettes. La façon dont ils se léchaient les babines montrait, qu’ils étaient tout bonnement affamés. L’un d’eux était blanc mais parsemé de pleins de petites taches noires. L’ogme ne le savait pas, mais la robe de ce chat, était tout particulièrement atteint de Vitiligo, ce qui expliquait son extravagance. Celui-ci, Giovanni l’avait nommé Dagdi, en référence à Roseanne et à Dorianne. À l’image des filles, lorsqu’il l’apercevait le félin, il pensait automatiquement à l’éclabouille. Et enfin le dernier était tigré sur toute la surface de son corps, puisqu’il est le chat qui semble être le plus discret, le sorcier l’avait appelé Ogmi, il paraissait être attiré comme lui par les grandes aventures, au vu du nombre de fois qu’il l’avait vu plus loin de la maison contrairement aux deux autres.
*
«- Salut les petits gars, alors on avait faim n’est-ce pas ? » S’amusa-t-il à les questionner en les regardant tendrement. Il releva soudainement la tête en repensant à son ami : Teilo !
L’italien se redressa et escalada la poubelle pour s’asseoir dessus. Il se saisit de la lettre et l’ouvrit. Whaw il y’avait du texte…beaucoup. Observa-t-il en parcourant les lignes des yeux sans les lire. Lui n’avait pas beaucoup écrit la fois dernière. Peut-être par crainte que la réponse ne soit pas celle qu’il attendrait. Peut-être était-ce aussi dans sa personnalité de ne pas trop s’étaler aussi. En revanche, il était content d’avoir une si longue réponse. Tout ce temps qu’il passera à lire, lui donnera l’impression que Teilo sera là personnellement, à lui répondre. Il entama alors sa lecture, se sentant rassuré par les premières phrases de son ami….il ne lui en voulait pas. Ouf. Tout pourrait donc recommencer à zéro…comme avant.
Assit en tailleur il sentit une présence se frotter à lui et quelque chose lui chatouilla le nez. Il baissa son regard et tomba nez à…queue avec Lugui. Oh son confrère félin de Lug ! Ça tombait bien.
«- Lugui ? Quel glouton, t’as déjà fini ?» S’exclama-t-il en jetant un coup d’œil par dessus le chat blanc. En effet la boîte de thon était retournée et vidée. «- Pfff t’as qu’à me le dire si ce n’était pas assez. Aller viens.» Proposa le garçon en tapotant sa cuisse. Le chat ne mit pas longtemps pour s’installer entre ses jambes et à s’endormir. Bon. La lettre.
«- M’enfermer ? C’est plutôt elles que je devrais enfermer. Il considéra cette option et leva un sourcil…oh cette deuxième option n’est pas si mal après tout ! Merci mec. »
Sympathiser avec l’ennemi était bien la dernière option qu’il envisageait. Pourquoi pas plutôt enfermer ses cousines dans la chambre d’ami…ou dans la cave à vin ? Le temps que ses parents les cherchent, il aurait certainement la paix.
Giovanni s’imagina le lieu dans lequel vivait Teilo. Ça avait l’air beau, mais il ne pouvait s’empêcher d’imaginer des tombes autour de cette fameuse tour rouge à cause de son nom étrange : « Les Dombes ». Mais tout de même, il s’y rendrait bien.
Quand il lu, que son ami comparait Pauline à une grenouille il s’esclaffa de rire. Le chat un peu surprit par cette soudaine saute d’humeur planta ses griffes dans le pantalon noir du garçon. Les muscles de l’italien se tendirent et il réprima soudainement sa joie.
«- Aïe-aïe-aïe, Lugui, tes griffeuh !» Le chat semblant satisfait que son oreiller se soit calmé, retira ses griffes et replongea dans une paisible sieste, ronronnant agréablement sur ses jambes.
Giovanni finit de lire la lettre et la renifle se demandant si ça sentait la nature, ou une vieille tour.
«- Mmh ça sent le vieux bois.»
*
«- Qu’est-ce que tu fais là ?» survint une voix masculine. Elle surprit tellement Giovanni, que celui-ci resserra le papier de la lettre un peu trop fort entre ses mains. La voix était celle de Roberto, le plus jeune employé de son père et son parrain aussi. Le blond, un sac poubelle dans le dos, observait la scène incrédule.
«- Mais qu’est ce que tu fous dans le local poubelle….dis-moi pas que tu squattes cet’endroit quand même ? » Demanda-t-il perdu en posant son sac.
Giovanni dirigea son regard vers le mur en levant ses épaules. «- Joker. »
Le blond ramassa une boîte de thon qui traînait par terre et observa plus attentivement la poubelle où s’était assis son filleul. Deux chats étaient clairement allongés à ses côtés, il n’aperçu qu’ensuite le dernier entre ses jambes.
«- Tu nourris des chats alors ? C’est bien mais ils vont s’habituer à ce que tu leur donnes à manger et lorsque tu partiras à l’école y’aura plus personne…comment ils feront ?»
Giovanni entendit bien les paroles de son aîné et contempla le poil clair de son compagnon poilu. Allait-il les abandonner après les vacances…tout ça à cause de l’école ? Il ne pouvait pas les laisser mourir de faim. Il détourna son regard de son ami félin et le releva vers Roberto.
«- Et toi tu ne pourrais pas les…-»
«- Non Gio même pas en rêve, je me charge déjà des tâches chiantes, je ne vais pas en plus me coltiner ça.»
«- Aller s‘il te plaît ! Tu ne vas pas avoir sur la conscience d‘avoir tué de jeunes petits chats innocents ?» il accompagne son geste en portant le chat qui dormait pour le coller à sa tête aux airs de victime.
Roberto soupire et s’approche de l’un des chats qui dormait pour le caresser.
«- Lui c’est Dagdi» Précisa Giovanni en reposant la boule de poil.
« - Tu leur as donné des noms en plus ? Laisse moi rire, l’autre s’appelle Lugui ?»
Giovanni écarquilla les yeux et s’exclaffa de rire une nouvelle fois. « - comment tu sais ? C’est le mien Lugui. L’autre c’est Ogmi.»
« - Comme les confréries de l’école, en fait ? Tu n’es pas allé chercher loin.» Dagdi redemanda une caresse à Roberto et ce dernier n’hésita pas à lui en gratifier une autre.
«- Bon c’est d’accord…en échange je veux que tu demandes à ton père de m’augmenter. Et ! Que tu me divertisses au moins une fois en faisant une connerie dans le resto…en chantant une chanson complètement folle par exemple.»
Giovanni retroussa sa lèvre En observant Roberto, il voulait qu’il se sacrifie ? Quel sournois ! Il n’en manquait pas une. Pourtant, pour assurer la survie de ses protégés, ce n’était absolument rien. Alors il lui serra la main, c’était entendu.
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@Teilo Daroux Si tu veux te ménager, la réaction de Gio n’est qu’entre les deux astérisques roses ^^
Et @Roseanne Leroy pour la mention (nom coloré en violet)
Et @Roseanne Leroy pour la mention (nom coloré en violet)
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