Maguelone Torres
1ᵉ année, Ogme
Dimanche 08 septembre 2024 Au petit matin, Maguelone était déjà éveillée avant tout le monde, ou plutôt, elle n'avait pas vraiment dormi de la nuit. Elle n'avait jamais vraiment eu l'habitude des murs épais, des dortoirs, ni du silence des bâtiments endormis et tout cela lui semblait étranger, presque oppressant. La veille, pour l'une des premières fois de sa vie, elle avait dû enfiler un uniforme propre, des chaussures impeccablement cirées, et des vêtements qui contraignaient son corps libre et sauvage à une tenue qu'elle ne reconnaissait pas. Elle jeta un regard vers les chaussures qu'elle avait été contrainte de porter la veille, elles étaient là, posées au pied du lit, rigides et emprisonnantes. Un souvenir incongru de cette solennité étrange qu'on lui avait imposée. Mais aujourd'hui, c'était fini. Aujourd'hui, elle retrouverait ses habitudes et resterait pieds nus. Silencieusement, Maguelone se glissa hors des draps et, pieds nus, elle les posa sur le sol. Le sol était dur, rugueux, presque vivant sous ses pieds, comme le pont de son bateau qui tanguait avec les vagues. L'uniforme, elle le portait toujours, mais elle avait laissé tomber ces maudites chaussures. Les pieds nus contre le sol, elle se sentait légère. Les vastes portes du réfectoire s'ouvrirent devant elle, dévoilant un brouhaha d'élèves affamés. Ses pas discrets ne furent aucun bruit sur le marbre, mais quelques têtes se tournèrent quand même dans sa direction, accompagnées de regards amusés ou surpris. Maguelone sentit les regards intrigués, parfois réprobateurs autour d'elle. Mais cela lui importait peu. |
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
Giovanni pionçait tranquillement, et son sommeil était si paisible qu’un filet de bave s’écoulait lentement jusqu’à son oreiller qui absorbait depuis suffisamment longtemps sa salive pour qu’une tache s’y forme. La rentrée l’avait semble-t-il beaucoup fatigué. Mais comme tout dormeur, nous savons vous comme moi, qu’une nuit se passe très vite lorsqu’on dors bien et en ce début de matinée, une voix vint s’immiscer dans son rêve. Elle l’appelait d’un murmure étrange.
«- Giovanni ? Giovanni ?»
N’ayant aucune envie de se lever, l’italien balança son énorme oreiller dans la direction de la voix. Puis en reposant sa tête, il sentit une surface froide et dure contre son oreille. Ce dernier souffla et recommença à partir vers d‘autres contrées. Une lumière peu puissante s’alluma presque une petite poignée de seconde après, et il sentit la main de quelqu’un agripper son épaule pour le secouer.
«- Dépêche-toi de te lever Gio ! Je dois me préparer aussi.»
Ses paupières s'ouvrirent à demi, révélant la bande dessinée qu’il avait commencée la veille, posée sous son oreille. Il la dégagea en soufflant, puis s’assit et se frotta les yeux en baillant.
«-Che succede qui* ?»
Demande-t-il alors que ses pupilles claires se braquèrent sur la silhouette qui le dérangeait. Near. Near était belge, il mesurait un poil moins grand que Giovanni et sa chevelure brune était unique, ornée d’une mèche blanche qui l‘entrecoupait naturellement. L’italien le connaissait depuis sa deuxième année et leur lien était correct, ils s’entraidaient mutuellement lorsque l’un avait besoin de l’autre. À en croire le visage blasé de Near à travers le faisceau de lumière projeté par sa baguette, il ne venait pas par plaisir réveiller le garçon.
« - Sérieusement ? C’est toi qui m’as demandé dans le carrosse de te réveiller à tout prix pour c’matin ! »
«-Chhhht»
Near lança un regard mauvais en direction du râlement, sachant pertinemment que c’était Louis. Le type élu le plus insupportable des dortoirs de leur promo, il ne pouvait pas supporter le bruit le matin, mais c’était le même qui leur parlait interminablement de sa vie le soir….alors il n’avait pas de quoi se la ramener, celui-là. Le belge, voyant que le brun s’étirait, prêt à se lever, se redirigea vers la salle de bain. En réalité, Giovanni n’avait pas tout compris; sa broche étant posée sur sa table de nuit, il n’avait pas la tête à parler français dès le matin. Quoi qu’il en soit, le piémontais avait deviné qu’il fallait qu’il se réveil.
Quelques minutes plus tard, le Belge et l’italien marchaient côte à côte dans les couloirs en direction du réfectoire. Giovanni portait impeccablement son uniforme, n’ayant pas envie d’être réveillé pour rien; il fallait qu’il obtienne au plus vite des informations sur ce fameux anneaux auprès de Madame Landi.
«- J’ai bien cru que je devrais utiliser la dernière option pour te réveiller, Commenta Near en souriant. Tu m’en aurais peut-être un peu voulu sur le coup.»
«- Carrément. Mais comme cette méthode est convenue, je ne t’en aurais pas voulu longtemps. Renchérit Giovanni en sortant l’une des mains de sa poche pour ouvrir la porte du réfectoire et la tenir pour laisser passer son camarade. En même temps ses yeux tombèrent sur une scène surprenante, que faisait une fille pieds nus au milieu du réfectoire. Eh la frite, tu vois c’que je vois ? Questionna l’italien qui n’en croyait pas ses yeux. Near avait évidemment remarqué et acquiesça. Ils nous envoient des fous à l’école maintenant ?»
Son camarade sourit à sa remarque et lui fit une tape sur l’épaule pour lui dire au revoir, il allait rejoindre ses amis d’une autre confrérie, que l’Italien trouvait tout bonnement inintéressants, ce pourquoi il n’irait tout bonnement pas ce mélanger à ça. Avant d’aller manger, il fallait qu’il en sache plus sur cette petite qui attirait de nombreux regards. Le brun se dirigea vers cette dernière et l’interpella.
«- Eh l’enfant sauvage ! Ici c’est pas la jungle. » Dénonça-t-il en lui tirant soudainement sur son haut.
*Qu’est-ce qui s’passe ?
«- Giovanni ? Giovanni ?»
N’ayant aucune envie de se lever, l’italien balança son énorme oreiller dans la direction de la voix. Puis en reposant sa tête, il sentit une surface froide et dure contre son oreille. Ce dernier souffla et recommença à partir vers d‘autres contrées. Une lumière peu puissante s’alluma presque une petite poignée de seconde après, et il sentit la main de quelqu’un agripper son épaule pour le secouer.
«- Dépêche-toi de te lever Gio ! Je dois me préparer aussi.»
Ses paupières s'ouvrirent à demi, révélant la bande dessinée qu’il avait commencée la veille, posée sous son oreille. Il la dégagea en soufflant, puis s’assit et se frotta les yeux en baillant.
«-Che succede qui* ?»
Demande-t-il alors que ses pupilles claires se braquèrent sur la silhouette qui le dérangeait. Near. Near était belge, il mesurait un poil moins grand que Giovanni et sa chevelure brune était unique, ornée d’une mèche blanche qui l‘entrecoupait naturellement. L’italien le connaissait depuis sa deuxième année et leur lien était correct, ils s’entraidaient mutuellement lorsque l’un avait besoin de l’autre. À en croire le visage blasé de Near à travers le faisceau de lumière projeté par sa baguette, il ne venait pas par plaisir réveiller le garçon.
« - Sérieusement ? C’est toi qui m’as demandé dans le carrosse de te réveiller à tout prix pour c’matin ! »
«-Chhhht»
Near lança un regard mauvais en direction du râlement, sachant pertinemment que c’était Louis. Le type élu le plus insupportable des dortoirs de leur promo, il ne pouvait pas supporter le bruit le matin, mais c’était le même qui leur parlait interminablement de sa vie le soir….alors il n’avait pas de quoi se la ramener, celui-là. Le belge, voyant que le brun s’étirait, prêt à se lever, se redirigea vers la salle de bain. En réalité, Giovanni n’avait pas tout compris; sa broche étant posée sur sa table de nuit, il n’avait pas la tête à parler français dès le matin. Quoi qu’il en soit, le piémontais avait deviné qu’il fallait qu’il se réveil.
Quelques minutes plus tard, le Belge et l’italien marchaient côte à côte dans les couloirs en direction du réfectoire. Giovanni portait impeccablement son uniforme, n’ayant pas envie d’être réveillé pour rien; il fallait qu’il obtienne au plus vite des informations sur ce fameux anneaux auprès de Madame Landi.
«- J’ai bien cru que je devrais utiliser la dernière option pour te réveiller, Commenta Near en souriant. Tu m’en aurais peut-être un peu voulu sur le coup.»
«- Carrément. Mais comme cette méthode est convenue, je ne t’en aurais pas voulu longtemps. Renchérit Giovanni en sortant l’une des mains de sa poche pour ouvrir la porte du réfectoire et la tenir pour laisser passer son camarade. En même temps ses yeux tombèrent sur une scène surprenante, que faisait une fille pieds nus au milieu du réfectoire. Eh la frite, tu vois c’que je vois ? Questionna l’italien qui n’en croyait pas ses yeux. Near avait évidemment remarqué et acquiesça. Ils nous envoient des fous à l’école maintenant ?»
Son camarade sourit à sa remarque et lui fit une tape sur l’épaule pour lui dire au revoir, il allait rejoindre ses amis d’une autre confrérie, que l’Italien trouvait tout bonnement inintéressants, ce pourquoi il n’irait tout bonnement pas ce mélanger à ça. Avant d’aller manger, il fallait qu’il en sache plus sur cette petite qui attirait de nombreux regards. Le brun se dirigea vers cette dernière et l’interpella.
«- Eh l’enfant sauvage ! Ici c’est pas la jungle. » Dénonça-t-il en lui tirant soudainement sur son haut.
*Qu’est-ce qui s’passe ?
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