Maëlle Lefèbvre
3ᵉ année, Dagda
Dimanche 27 octobre 2024 – 11h49 Suite à l'épopée Rosier & l'âme du Refuge « Tu as raison... abonda la jeune Lefèbvre alors que Doriane Rosier, bénévole de la Ménagerie du Refuge sur son temps libre, venait de faire remarquer que le simiot avait sans doute besoin de repos. On ferait mieux d'y aller... Sauf si vous avez encore besoin de nous, Monsieur ? » demanda-t-elle, tout sourire, en s’adressant au guérisseur itinérant. Quelques minutes auparavant, il avait accepté qu’elle revienne veiller sur Vermeille dans deux semaines, lors de leur prochaine sortie à Osse-en-Bazar. « Je pense que je devrais m’en sortir. » confirma le vieil homme en se penchant sur la petite créature, vraisemblablement pour écouter sa respiration. La troisième année hocha simplement la tête et adressa un dernier sourire attendri en direction du simiot. On se reverra bientôt ! se fit-elle silencieusement la promesse. Les deux jeunes filles saluèrent l’adulte avant de s’éclipser hors du kiosque. Maëlle suivit la sixième année, habituée des lieux, et profita de se retrouver seule avec elle pour terminer leur petite conversation secrète. « Tu sais, mon papi Léandre dit qu'il existe "autant de formes de courage que de sorciers"... Il te faut juste trouver le tien ! » lui chuchota-t-elle en observant le sourire de sa camarade s’élargir. De toute évidence, ses mots avaient fait mouche. Doriane disait vrai ; son papi Léandre, il avait toujours les bons mots, quelle que soit la situation… « Allez viens, je vais te montrer un truc chouette auquel aucun visiteur n’a accès… » proposa la sixième année. Malgré son ventre qui gargouillait, la petite normande ne se fit pas prier pour la suivre. Le déjeuner pouvait bien attendre ! Toutes deux traversèrent le biome forêt, s’éloignant un peu plus encore de la serre d’entrée. À l’inverse de son premier passage, lorsqu’elle veillait à ne pas perdre la trace les soigneurs de la ménagerie, Maëlle en profita pour observer plus en détails son environnement. La reproduction de la forêt était fidèle et l’on avait du mal à croire qu’on était en fait dans une bâtisse d’Osse-en-Bazar. Entre les conifères et les arbres à lianes, la jeune Dagda découvrit avec curiosité de nombreuses créatures magiques qu’elle n’avait jusque-là rencontrées que dans ses manuels scolaires. Ici un felteu à la peau craquelée – les lunettes ensorcelées lui apprirent qu’il ne pouvait plus se rendre invisible –, là un anguipède à qui il manquait un tentacule, et plus loin un myrmidon dont les oreilles avaient été bandées. Avant de tourner à droite, juste après le grand chêne, la fillette s’assura que Picassiette, le picolaton qu’elle avait en quelques sortes adopté une demi-heure plutôt, la suivait toujours. Elle pressa le pas pour rejoindre Doriane et découvrit, les yeux grand écarquillés derrière ses lunettes, la plaine qui s’étendait désormais sous ses yeux. Ça ressemble un peu à la réserve où travaille papi Léandre... |
Maëlle Lefèbvre
3ᵉ année, Dagda
« Tu sais le vieil homme dans le kiosque, il a enseigné la Guérison pendant près de trente ans à l’académie... » lui indiqua Doriane, presque comme si de rien était. La petite normande ouvrit la bouche de surprise ; elle n’imaginait pas qu’il puisse y avoir une deuxième carrière, après professeur à Beauxbâtons. Dans son esprit d’adolescente, tous les enseignants de l’académie poursuivaient jusqu’au bout, un peu à l’image du directeur Delalande... « Oh... Ça devait être le professeur de ma maman, alors... à l’époque... » conclut la petite Lefèbvre en calculant rapidement les dates. En même temps, c’était logique... Madame Yapara avait l’air plus jeune que ses parents, elle ne pouvait donc logiquement pas être professeure à l’époque, quand ils étaient eux-mêmes sur les bancs de l’école. Quant à son père, elle n’en était pas certaine, mais elle ne pensait pas qu’il avait suivi les cours de Guérison. En tous cas, elle ne l’avait jamais vu faire ; c’était toujours sa mère qui s’y collait quand il fallait soigner les petits bobos. Comme cette fameuse fois où, en voulant approcher les abraxans de plus près, elle s’était méchamment écorchée les genoux en escaladant les barrières de la réserve de Trois-Corneilles, où travaillait son grand-père. « Romélus Perdieu. » ajouta la sixième année en hochant la tête, comme pour confirmer les déductions de la petite Dagda. Cette dernière ne manquerait pas d’en parler dans la prochaine lettre qu’elle enverrait à ses parents. Et dans deux semaines, lorsqu’elle reviendrait veiller sur le simiot, Maëlle se promit de le saluer de façon un peu plus appropriée. Les deux jeunes filles poursuivirent leur chemin dans le biome plaine, qui servait également de cuisine. À cette heure, elles croisèrent d’ailleurs plusieurs soigneurs et autres bénévoles, qui portaient le même tablier vert foncé de la Ménagerie du Refuge. Doriane déambulait avec aisance, tel un neckre dans l’eau, et les salua par leurs prénoms respectifs. « Voici Maëlle, notre nouvelle bénévole ! Je vais lui montrer notre nouveau biome... » glissa en adressant un clin d’œil complice à sa jeune camarade. Les joues roses, la troisième année balbutia un « Bonjour ! » presque inaudible, mais son sourire trahissait à lui tout seul le plaisir qu’elle avait à découvrir les lieux. Toutes deux s’éloignèrent dans les herbes hautes, s’enfonçant un peu plus encore dans la ménagerie. Avant de quitter la plaine, la petite normande s’arrêta quelques instants pour observer l’abraxan au pelage doré clairsemé et à l’aile déformée. La paire de lunettes ensorcelées lui apprit que malgré tous les bons soins des guérisseurs, celui-ci ne pourrait plus voler. Une grimace de tristesse se dessina sur le visage de la troisième année, dégoutée par la bêtise humaine... Avec douceur, elle s’approcha lentement du cheval ailé et le caressa du bout des doigts à l’encolure, prenant garde à ne pas toucher son aile blessée. La créature, probablement habituée, se laissa faire. « Je reviendrai ! » promit Maëlle dans un murmure, avant de rejoindre sa camarade. La Ménagerie du Refuge était un véritable dédale où la petite Dagda suivait Doriane en veillant à ne pas se perdre. Elles traversèrent deux biomes supplémentaires ; une rivière où la normande aperçut plusieurs malbêtes et une velue, puis un pan montagneux où elle croisa une calandre et un dahu qui n’avait plus aucune corne. Comme toujours, les lunettes ensorcelées lui en apprirent plus sur les raisons qui avaient amené chacune de ces créatures jusqu’ici. Lors des prochaines vacances scolaires, Maëlle ne manquerait pas de raconter dans le détail sa visite à son papi Léandre. Derrière un arbre à baies de givre, elle s’immobilisa comme la sixième année face à une porte dissimilée, qui était visiblement condamnée. « C’est ici ! » |
Maëlle Lefèbvre
3ᵉ année, Dagda
Doriane Rosier lui adressa un clin d’œil complice avant de déverrouiller d’un coup de baguette la porte en acier, camouflée derrière d’épais branchages et de denses feuillages. « Ce n’est pas encore terminé, mais voici le prochain biome dans lequel la Ménagerie du Refuge pourra accueillir encore plus de créatures... Il devrait ouvrir d’ici le printemps prochain. indiqua la sixième année en poussant le lourd battant. Bienvenue dans la toundra sibérienne ! » invita-t-elle la petite normande à découvrir les lieux. La pièce était spacieuse et lumineuse, à l’instar des autres biomes qu’elles avaient visités sur le chemin. Il était pour l’heure difficile de reconnaître ladite toundra, qui était encore en grande partie dépourvue de végétation. Une demi-douzaine de sorciers s’affairaient en revanche, baguette à la main, un peu partout dans ce large espace. « Le kiosque pour les bénévoles sera par là-bas. » expliqua Doriane en désignant en un coin, à l’opposé de la porte par laquelle les deux jeunes filles étaient arrivées. Le regard de la petite Lefèbvre se posa tour à tour sur chacun des bâtisseurs et constructeurs qui était à l’œuvre ; l’un s’occupait de créer un relief escarpé, succession de crêtes érodées et d’étroites vallées que Maëlle n’avait aucune peine à deviner ; à coup de sortilèges enneigés, un autre refroidissait l’atmosphère, conférant déjà au lieu son futur climat polaire. Au centre, une botaniste faisait pousser lichens et mousses sur le sol aride. « Waouh ! » souffla la petite Dagda, les yeux émerveillés, en faisant ses premiers pas dans le nouveau biome. Elle n’y connaissait pas grand-chose aux créatures polaires – le programme de Beauxbâtons se concentrait surtout sur les créatures locales dans les premières années – mais elle imaginait déjà des loups des neiges, des elfes lumineux, des gnomes des glaces, des écureuils volants, et peut-être même des trolls des montagnes ou des valkyries... Les deux jeunes filles d’avancèrent dans la pièce, saluant les bâtisseurs en veillant à ne pas les déranger dans leur travail. « On ne dirait peut-être pas comme ça, mais ça a déjà bien changé depuis le mois dernier... ajouta Doriane, satisfaite de son petit effet. Je passe voir l’avancement à chaque fois que je viens. » « C’est déjà un sacré travail accompli... C’est vraiment génial de pouvoir accueillir des créatures du Grand Nord à l’avenir... » s’exclama Maëlle, tout sourire. Après une dizaine de minutes, les deux jeunes filles quittèrent les lieux, laissant les enchanteurs à leurs tâches. L’aînée raccompagna la petite normande jusqu’à la serre, à l’entrée de la Ménagerie du Refuge. « Tu as vraiment un truc avec les créatures... À très vite, j’imagine, tu reviens quand tu veux ! » s’amusa-t-elle en regardant le picolaton à la queue blanche, qui s’était posé sur l’épaule de la plus jeune. « Merci beaucoup, Doriane ! J’ai beaucoup appris avec toi aujourd’hui... répondit la petite Lefèbvre avec enthousiasme. Au fait, tu crois que je peux garder le tablier ? » En plus du tablier vert foncé, la troisième année conserva également les lunettes ensorcelées, qu’elle avait relevées sur son front. Après plus d’une heure d’une surprenante visite, elle quitta Doriane et la Ménagerie du Refuge avec le ventre vide, mais la tête pleine de souvenirs, de rencontres et de projets. Au-dehors, la pluie avait cessé, bien que le ciel restait couvert. La jeune Dagda se dirigea vers le Café Arias pour rejoindre son parrain, joueur de Quidditch pour les Canonniers d’Osse-en-Bazar. |
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