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Roseanne Leroy
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda

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2ᵉ année, Dagda

Roseanne Leroy
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Sam 7 Déc 2024 - 23:29

Samedi 7 décembre 2024, 10h

Marchant tranquillement vers le chemin de ronde, Roseanne aperçut un peu plus loin une silhouette qui semblait se diriger vers le même endroit qu'elle. Plissant les yeux, la jeune Dagda reconnue rapidement Teilo qui elle le savait, pour lui avoir elle-même donner rendez-vous, se diriger vers le même endroit. "Teilo !" lança-t-elle à l'adresse du Lug, les mains autour de la bouche pour faire porter sa voix.

Le rejoignant rapidement, la deuxième année nota l'air fatiguée du Lug, mais ne releva pas. À vrai dire, elle devait sûrement avoir des cernes qui commençaient à se dessiner sous ses yeux avec la fin du trimestre qui approchait à grands pas. Le troisième année semblait tout de même heureux d'être là et d'enfin pouvoir faire ce qu'ils avaient longuement préparé. "T'es prêt ? Tu as tout pris n'est-ce pas ?" demanda-t-elle rapidement avec un sourire.

Elle-même avec vérifier au moins quatre fois quelle avait bien pris tout ce dont elle avait besoin avant de sortir de son dortoir. Il était hors de question de gâcher leurs efforts à cause d'un simple oubli, ce serait trop bête. Une fois que le garçon lui eu confirmer qu'il avait bien tout pris, les deux se remirent en route vers leur destination en discutant tranquillement. Voilà qui permettait au moins à l'enchanteresse de penser à autre chose et de se détendre un peu.

Sur le chemin, Roseanne ne put s'empêcher de lancer quelques regards en coin à son ami. Ce dernier semblait un peu plus agiter que d'habitude. À vrai dire, cela devait faire quelques semaines maintenant, la jeune Dagda avait notamment relevé que le Lug avait commencé à se ronger les ongles. Est-ce que c'était à cause de la fin du trimestre, du championnat de duel ou d'autres chose, elle n'en avait pas la moindre idée, mais peut-être qu'elle devrait songer à lui en parler.

Ce n'était cependant pas le bon moment puisqu'ils venaient d'arriver à la coursive qui se trouvait au cœur de la tour de l'Horloge. La deuxième année fit face au relief de Montalbert de Horville et le fixa du regard pendant un instant. Le souvenir de son escapade avec les jumelles fouille-tout quelques mois plutôt lui revint en mémoire. Est-ce qu'elle serait cette fois encore sujet à une vision catastrophe ?

Après un bref instant d'hésitation, la jeune fille se pencha au-dessus du bassin. "Nous avons quelque chose à donner au professeur Delalande." expliqua-t-elle d'une voix qu'elle espérait assuré. Un bruit de loquet se fit entendre avant que le pan de mur ne pivote laissant place à un escalier. La jeune sorcière échangea un regard avec Teilo avant de s'avancer. Une fois en haut, elle leva la main, hésita une nouvelle fois puis asséna deux coups secs sur la porte. Au moins, cette fois, je ne rentrerai pas dans le bureau par effraction, se dit-elle en attendant la réponse du directeur.
Aliaume Delalande
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie

Aliaume Delalande
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Aliaume Delalande
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Mer 11 Déc 2024 - 12:23


1

« Quoi ? »

Aliaume était calé au fond de son siège, ses pieds nus posés sur la table. Il avait certes rajeuni depuis quelques mois, mais au fond de lui, il était toujours le centenaire qu’il était censé être. Levant les yeux du traité poussiéreux d’Alchimie qu’il tenait entre ses doigts tout aussi poussiéreux, il interrogea le fantôme posté à l’autre extrémité de la table — à un endroit où l’amoncellement fou de parchemins ne menaçait pas de dégringoler. D’un gris éthéré, le corbeau-fantôme secoua son bec en signe de contestation.

« Nous en avons déjà discuté. »

Pour être tout à fait honnête avec vous, chers lecteurs, au cours de cette “ discussion ” Aliaume avait argumenté sans s’épuiser durant onze bonnes minutes tandis que le corbeau-fantôme (qui répondait au nom d’Odin du temps de son vivant) n’avait cessé de contester de la tête, mais Aliaume Delalande était bien connu pour n’entendre et ne voir que ce qui l’intéressait. Aussi, faisait-il comme si le corbeau-fantôme ne l’avait jamais contredit.

Lorsque les deux coups de Roseanne retentirent comme deux coups de tonnerre à l’intérieur de son bureau silencieux, le regard d’Aliaume glissa jusqu’à la fameuse porte. Avec une certaine souplesse, il ramena ses pieds nus sur le sol tout en voulant foudroyer du regard le corbeau-fantôme. Trop tard. Celui-ci avait dores et déjà disparu. Qui pouvait bien lui rendre visite un lundi matin ? Non, attendez, lundi ou dimanche ? Non, samedi ? Le vieil homme secoua sa jeune carcasse en commençant par jeter le traité d’Alchimie sur la table — sans faire s’effondrer la pile de parchemins, excusez-moi du peu — puis en allumant un feu dans la cheminée, histoire de chasser la fraîcheur ambiante et de dire au silence “ Tais-toi donc, ça crépite là-dedans ! ”.

Ce n’est qu’une fois ces petits arrangements faits qu’il prononça les mots magiques « C’EST OUVERT ! » en prenant une pose de directeur : debout, la main droite sur le dossier de son siège, et la main gauche refermée sur une coupelle d’amandes caramélisées — quelques chanceuses étant, très justement, en train de se faire broyer entre les dents du vieillard.
Teilo Daroux
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
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Sam 14 Déc 2024 - 12:53


Dès la Tour de l'Horloge (Juste), Teilo avait volontiers laissé Roseanne ouvrir le chemin. Elle savait comment opérer pour rejoindre le Bureau du Directeur, lui ne s'était jamais vraiment posé la question. Pour le Lug, c'était un de ces endroits de légende, inaccessibles à sa condition d'élève, et dans lequel on ne se rendait que forcé pour se prendre un énorme sermon - et une exclusion définitive de l'Académie.

La nervosité apparente du garçon ne venait pas que de là. Depuis une petite heure, le doute l'assaillait. L'idée qu'ils avaient eu avec Roseanne deux semaines plus tôt était-elle si bonne que ça ? Que pensaient-ils vraiment provoquer ? Mais pas question de doucher l'enthousiasme de son amie au tout dernier moment ni de se carapater en la laissant tout gérer. Ce fut donc avec une allégresse feinte qu'il gravit l'escalier intérieur, rassura la Dagda d'un regard qu'il voulait encourageant et la laissa toquer.

Pendant les longues secondes qui s'ensuivirent, il porta sa main libre à sa bouche sans trop y penser et se rongea l'ongle de l'index.  La voix forte du Directeur, de l'autre côté de la porte, le fit sursauter. Il déglutit, souffla, échangea un nouveau regard avec la Dagda et dans un élan de courage s'engouffra le premier à l'intérieur.

Le Bureau de Monsieur Delalande ne ressemblait pas du tout à la description qu'on lui avait faite. C'était bien plus austère. Le regard du Lug s'attarda un instant sur la cheminée où le feu ronronnait puis osa se poser sur l'homme qui présidait sur son lieu d'études - et de vie - depuis plus de deux ans maintenant. Il avait soudainement l'impression d'être redevenu plus petit.

"Bonjour Monsieur, bon appétit !", fut tout ce qu'il trouva d'intelligent à dire à ce visage qui lui était par certains aspects étranger. Mais c'était ridicule ! Il était pourtant sûr d'avoir devant lui le même professeur Delalande qui avait été le tout premier à l'accueillir à l'Académie à sa descente de carosse. Le même qu'il avait eu maintes fois en cours d'Alchimie. Le même qui avait toujours réussi à le faire sourire dans les moments les plus inattendus... quand il ne l'avait pas simplement fait rire. Combien de fois Teilo s'était-il gentiment moqué des réactions imprévisibles et des mémorables oublis de l'Ancien avec ses camarades ?

Delalande l'avait toujours rassuré. Le simple fait de croire que, où qu'il pose les pieds à Beauxbâtons, le Vieux aux tatouages et aux pieds nus veillait sur lui non loin avait aidé à calmer, au début de sa Première Année, son angoisse à l'idée de rester si loin de sa famille pendant si longtemps. Puis, au fur et à mesure qu'il s'était fait des amis, c'était la capacité du Professeur à l'émerveiller qui avait pris le dessus. Il suffisait à Teilo d'entendre Delalande parler en cours pour avoir la conviction que même lui n'imaginait pas encore suffisamment toutes les possibilités que pouvait offrir la magie. Et même le reste.

Il lui avait aussi suffi, alors, d'entendre Delalande dire que tout irait bien, qu'ils étaient en sécurité à Beauxbâtons, pour le croire. Mais tout finissait par changer, paraissait-il. Et les sentiments de l'élève à l'égard de son Directeur n'échappaient pas à cette règle.

"Pardon de vous déranger. Roseanne et moi on voulait, euh..." Non, décidément, ça ne venait pas. Pourtant, il n'avait pas trop l'habitude d'avoir le trac... alors il prit une brusque inspiration, serra plus fort le haut du sac en toile de jute qu'il cachait dans son dos et donna un coup de coude gentillet dans les côtes de son amie. "Vas-y", lui souffla-t-il en hochant la tête à plusieurs reprises, sourire gêné aux lèvres.
Roseanne Leroy
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2ᵉ année, Dagda

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Dim 22 Déc 2024 - 19:48

Sentant Teilo sursauter à côté d'elle, Roseanne se tourna vers son ami et échangea un regard avec lui avant que ce dernier ne s'engouffre à l'intérieur de la pièce. Suivant son exemple, la jeune Dagda entra à son tour dans le bureau du directeur. Le regard d'abord fixé sur le sol, elle finit par relevé la tête pour observer les alentours. C'était peut-être la dernière fois qu'elle voyait cette pièce dans cet état-là. Bientôt une nouvelle personne viendrait ici et prendrait la place du professeur Delalande changeant par la même occasion la décoration des lieux. Même si elle en avait vu un aperçus, la jeune fille avait du mal à admettre la réalité des changements à venir.

La deuxième année entendit le Lug saluer le directeur et souffla un coup avant de poser les yeux sur le professeur Delalande. Comme à chaque fois depuis sa vision, Roseanne ne peut empêcher l'image du vieux sorcier étendu sur le sol de s'imposer à elle et il lui faut plusieurs secondes avant de pouvoir chasser cette image de son esprit pour se concentrer sur le présent. "Bonjour Monsieur." dit-elle d'une voix aussi calme que possible en s'inclinant légèrement. Puisque Teilo semblait avoir pris l'initiative, la jeune fille n'ajouta rien attendant de voir comment le troisième année voulait amener les choses.

Cela donna un moment à la jeune sorcière pour se ressaisir. L'homme qu'elle avait en face d'elle était bel est bien vivant peu importe ce que disait sa vision, et l'enchanteresse comptait bien essayer de vivre dans le présent plutôt que dans le futur. C'était la dernière année du professeur Delalande à l'Académie et son dernier Noël ici, des moments uniques qu'elle comptait bien célébrer du mieux possible. La jeune Dagda tourna la tête vers Teilo en l'entendant hésiter, un peu surprise, elle se rendit compte que le garçon n'était en réalité à peu près aussi à l'aise qu'elle.

Même si elle ne savait pas ce que le Lug avait en tête, ses propres interrogations était sûrement un bon indicateur. Leur idée, était-elle à la hauteur ? Est-ce que tout leur effort payerait ou serait finalement vain ? Comment le professeur Delalande aller réagir ? Le petit coup de coude de Teilo ramena la jeune fille à la réalité, voilà que maintenant, il lui passait la patate chaude. Bon et bah, il allait falloir improviser. "C'est-à-dire qu'avec Teilo, on voulait vous donner quelque chose." commença-t-elle un peu hésitante ne sachant pas très bien par où commencer.

"Quelque chose que nous avons fait nous-même, une sorte de cadeaux.... de Noël un peu en avance." Est-ce que c'était un cadeau de Noël ou alors un cadeau d'adieux ? Difficile à dire pour la jeune fille qui se posait sans cesse cette question depuis qu'ils avaient eu l'idée avec Teilo. "Un cadeau comestible !" précisa la jeune fille avec un sourire en jetant un regard aux amandes caramélisées du professeur. "C'est vrai que l'on est que début décembre, mais on voulait être sûr de vous le donner avant les vacances." ajouta-t-elle en se massant distraitement la nuque.  

"Mais avant de pouvoir vous le donner, on aurait besoin que vous fassiez un petit quelque chose. Enfin, si vous voulez bien vous prêter à un petit jeu avec nous évidemment." Cette fois, ce fut au tour de Roseanne de donner un petit coup de coude gentillet au Lug. "Le dé..." chuchota-t-elle à son intention. La jeune Dagda laissa le temps à Teilo de donner le dé à dix faces au professeur Delalande et de son côté, ouvrit son sac pour en sortir un parchemin. Puis alors qu'elle commençait à dérouler le parchemin, Teilo demanda au professeur Delalande s'il voulez bien lancé le dé. "Vous n'êtes pas obligé de le faire maintenant, vous pouvez tenter maintenant ou plus tard, à vous de voir." ajouta finalement la jeune Dagda.
Aliaume Delalande
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Directeur & Professeur d’Alchimie

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Lun 30 Déc 2024 - 12:08

2

« Marki, répondit Aliaume, mastiquant encore et encore pour venir à bout des coriaces — mais délicieuses — amandes caramélisées. »

Son regard alla de… Carlo ? Malo ? Rolo ? à Albane ? Océane ? Roxane ? quand, heureux hasard, les deux jeunes gens se nommèrent l’un et l’autre : Roseanne et Teilo ! Voilà qui réglait le problème de cette soupière pleine de trous plus communément appelée Mémoire. Le sourire du vieil homme s’accentua face aux difficultés manifestes de ses invités à lui fournir une explication simple et claire. Mais comme tous les trains qui quittent le quai d’embarquement, une fois lancée, le duo ne manqua pas de glisser sur les bons rails.

« Ô, articula Aliaume lorsque ses invités — manifestement stressés — évoquèrent toute une série d’informations dont son esprit à raccourcis isola les termes suivants : donner, nous-même, cadeau, Noël, comestible, décembre, vacances, petit jeu, dé, pas obligé, maintenant, plus tard. »

Le regard soudain interrogateur — l’expression de son visage s’était considérablement troublée — il balaya du regard les deux jeunes gens, le dé tendu par Teilo et le parchemin tenu par Roseanne. Drôle de mise en scène. Mais comme il n’avait rien de mieux à faire dans l’immédiat et que le feu qui crépitait derrière lui réchauffait les idées et l’humeur, Aliaume posa la coupelle d’amandes caramélisées sur la table en invitant le duo à se servir s’ils n’avaient pas peur d’y laisser une dent. Il se frotta ensuite les mains l’une contre l’autre. Non pas pour les réchauffer, mais pour attirer sur elles la chance — car comme tout le monde le savait fort bien, la chance aimait la chaleur et exécrait les mains moites.  

« Non-non faisons ça maintenant. Ne reportons pas à demain la chance d’aujourd’hui. Ou ne reportons pas aujourd’hui la chance de demain… ? Hm oui bref, voyons voir ce que donne ce drôle de dé. »

Il en étudia les… dix faces ? Ou bien ils n’avaient jamais vu de dés de leur vie — les jeunes étaient définitivement dans un autre monde que celui dont il était lui-même issu — ou bien ils ne savaient pas compter jusqu’à six… Ne sachant pas comment considérer la chose, Aliauma préféra se concentrer sur ce qu’on lui demandait. Il lança donc le dé par terre…
Le Narrateur
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Ami des Lettres

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Lun 30 Déc 2024 - 12:08

Le membre 'Aliaume Delalande' a effectué l'action suivante : Jet de Dés


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Les fragments du passé Oz5h
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Teilo Daroux
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3ᵉ année, Délégué, Lug

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Lun 30 Déc 2024 - 16:24


Après avoir poliment refusé les amandes caramélisées du directeur - même s'il avait confiance en Madame Yapara et ses talents de guérisseuse, il ne voulait pas prendre le risque de perdre une dent deux semaines avant le bal de Noël - Teilo était resté sagement droit à côté de Roseanne, hochant la tête à tout ce qu'elle disait en affectant un air profond. Il n'aurait pas mieux dit.

Il fallut que son amie lui donne un coup de coude pour qu'il cesse son manège, sorte le dé qu'il avait volé à son grand frère de sa poche et le tende avec un semblant de courage à son Directeur. Un dé que ce dernier n'était vraiment pas obligé de lancer maintenant, voulut-il insister mais Monsieur Delalande se frictionnait déjà les mains. Il semblait déjà en avoir décidé autrement. Teilo, qui n'avait pas beaucoup réfléchi à la temporalité de la chance, n'eut pas le temps d'être trop décontenancé par la maxime que leur offrait l'Ancêtre. Le dé était déjà lancé à même le sol, il s'était déjà penché dessus.

"Six", déclara le Lug les yeux ronds. Il se redressa en inspirant longuement et échangea un regard incertain avec Roseanne. Pouvaient-ils inventer une nouvelle règle comme quoi il fallait absolument lancer le dé sur une table ? Non, hein ? C'était trop tard, sa complice lisait déjà sur le parchemin à quoi correspondait le résultat.

"Six... Menthe et citron."

Teilo grimaça. En plus, coup du hasard, c'était celui là. Avec un soupir, il ouvrit le sac en toile de jute qu'il tenait, fouilla dedans du regard et en extirpa, pincé entre son pouce et son index, un bonbon emballé par du papier réfléchissant vert et jaune qu'il tendit au directeur en essayant de ne pas trop gigoter. "A la base, on voulait faire un calendrier de l'Avent pour vous mais... avec les cours et tout ça, on a pris du retard, on a commencé que le vingt-sept, alors on s'est dit qu'on pouvait commencer aujourd'hui, le sept. Mais comme on a pas pu en faire assez pour aller jusqu'au vingt-quatre, au final, il n'y en a que dix, cinq chacun. Lui, c'est le six."

Le garçon fronça les sourcils. Dans sa tête, c'était plus confus après son explication. Sa tentative un peu désespérée de retarder encore l'échéance n'arrangeait vraiment pas les choses. Il aurait du laisser Roseanne parler tout du long car il n'était clairement pas dans son état normal. Peut-être parce qu'il savait ce que Monsieur Delalande allait voir, entendre, sentir et ressentir, revivre une fois le bonbon numéro 6, menthe et citron, dans sa bouche.

"On a un peu modifié la recette, mais ça devrait marcher", souffla-t-il en osant un timide sourire. L'idée de ne pas se baser que sur du caramel mais d'associer des ingrédients et parfums à des émotions venait de lui, soufflée indirectement par Lorie et sa robe jaune de l'autre jour. Roseanne avait dit excellent.

L'effet du bonbon:

Un peu tendu, Teilo regardait le Directeur avec appréhension. Pour se donner du courage et éviter de piétiner le sol, il avait empoigné et serrait un peu fort l'avant-bras de sa camarade. C'était un souvenir très personnel, très marquant et il avait décidé de le partager avec celui qui l'avait provoqué. Pourtant, le Lug trouvait ça étrange, sa préoccupation première était de savoir si l'Ancêtre aimait bien la menthe et le citron. En croisant le regard du directeur, il lui indiqua du menton le deuxième papier qui avait enrobé le bonbon, sous le papier d'emballage. Dessus étaient écrits à la main et à la plume les mots : Nous ne vous oublierons jamais.

Les petits mots personnalisés dans chaque emballage, c'était l'idée de Roseanne. Il avait dit génial.
Roseanne Leroy
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2ᵉ année, Dagda

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Mar 31 Déc 2024 - 22:54

Contrairement à Teilo, Roseanne avait accepté la proposition du professeur Delalande et c'était emparé d'une amande caramélisée. Une seule, si les dents du vieux pouvaient y résister les siennes aussi non ? Grave erreur ! Si l'amande ne lui cassa pas les dents, la jeune Dagda se retrouva tout bonnement incapable de casser la coque caramélisée. La jeune fille se contenta donc de bloquer l'amande entre sa langue et son palais pour faire fondre le caramel, un sourire poli sur le visage.

Écoutant attentivement les mots du directeur, la deuxième année ne put s'empêcher de froncer légèrement les sourcils. La jeune sorcière était presque sûre que c'était 'ne reportons pas à demain ce que l'on peut faire aujourd'hui, mais elle se garderait bien de le faire remarquer au professeur d'Alchimie. En plus, est-ce que la chance avait vraiment une temporalité ? Est-ce que cela ne rendait tout simplement pas le principe de la chance caduque ? Voilà de quoi alimenter ses prochaines insomnies.

Mais pour l'heure, elle avait d'autres préoccupations. Le professeur Delalande venait de lancer le dé, par terre alors que son bureau était à côté. Cela aurait pu l'interpeller, mais l'enchanteresse était maintenant habituée au comportement étrange de son directeur. C'était le cas depuis leur rencontre au café Arias à vrai dire et avoir cours d'Alchimie avait contribuer à habituer Roseanne à se genre de comportement qu'elle ne questionner même plus la plupart du temps.

Teilo annonça le chiffre et après lui avoir envoyé un regard qu'elle voulait réconfortant, la jeune fille parcourut des yeux son parchemin pour trouver le bon numéro. "Six... Menthe et citron." annonça la deuxième année. Se serrait donc un souvenir appartenant au Lug et non un des siens. Voilà qui calmait un peu la jeune sorcière qui lança un regard en coin à son ami pour voir comment il gérait la chose, lui qui semblait autant stresser qu'elle si ce n'est plus.

La grimace du garçon indiqua à la jeune Dagda ce qu'elle voulait savoir. C'était étrange de voir Teilo aussi calme et stresser comme s'il n'était pas dans son élément, pas à sa place lui qui était d'habitude si souriant et extraverti. Hochant la tête à tout ce que disait le troisième année, la petite française ne rajouta rien à cette explication des plus étranges. Avec n'importe qui d'autres, elle aurait pu être gênée de cette explication qui trahissait les problèmes qu'ils avaient rencontré, mais elle était presque sûr que le directeur n'en aurait rien à faire.

La seule chose qui comptait actuellement, c'était que ça marche. Peut importe qu'il n'y ai que dix bonbons au lieu de vingt-quatre, peu importe qu'ils aient pris du retard, la seule chose qui importait c'était que sa marche. Et que le directeur apprécie le parfum menthe et citron également. Roseanne baisa les yeux en sentant la main de Teilo se refermer sur son avant-bras. Le Lug risquait de laisser une marque, mais la jeune Dagda n'en avait rien à faire.

C'était le moment fatidique, l'association de leurs idées. Les saveurs de Teilo qui l'avait impressionné durant la conception des bonbons avec ses idées toujours plus créative et délicieuse couplées avec les emballages personnalisés auquel elle avait pensé saupoudrer avec leurs souvenirs. Enfin, le souvenir de Teilo cette fois-ci. La deuxième année posa sa main libre sur l'épaule de son ami, le regard braqué sur le professeur Delalande attendant de voir ce qu'il allait faire.
Aliaume Delalande
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Directeur & Professeur d’Alchimie

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Lun 6 Jan 2025 - 10:55

3

« Menthe et citron, répéta Aliaume en saisissant la friandise, un sourire illuminant soudain son visage. Une association toujours efficace. Merci ! »

Il déballa soigneusement le bonbon et se le fourra dans le bec, comme disent les corbeaux. Mais rien ne se passa comme prévu. Le bonbon avait bon goût, n’en doutons pas. Seulement, ses fraîches et puissantes saveurs charriaient des sensations auxquelles le vieil homme ne s’attendait pas. Le souvenir partagé par ce simple bonbon — en apparence — effaça peu à peu l’expression joyeuse qui animait son visage. Il suçota la précieuse sucrerie de plus en plus lentement à mesure que le souvenir se déversait en lui, toquant aux portes de lointains souvenirs qu’il aurait préféré laissé fermer devant des élèves.

Mais le hasard n’en est jamais tout à fait un.

Aliaume savait parfaitement ce qu’on ressentait quand un être aimé vous oubliait. La merveille de son existence, sa soeur Élisée, avait été victime d’une embuscade il y a très longtemps de cela… les sortilèges de Confusion étaient tout simplement trop nombreux pour la merveilleuse sorcière qu’elle était… on ne lui avait laissé aucune chance de se défendre, aucune… son esprit s’était recroquevillé quelque part au plus profond de son âme et, en un instant la cruauté était accomplie, Élisée n’était plus que l’ombre d’Élisée. Oublié les souvenirs de ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, du rayon de soleil qu’elle était pour ses amis, de ses facultés remarquables… même sa beauté s’était ternie au contact de cette chaise roulante à laquelle elle s’était fondue pour le reste de son existence.

Avant même qu’il ne s’en rendit compte, Aliaume pleurait silencieusement devant les deux jeunes gens. Les larmes se perdaient dans sa barbe quand il revint dans l’instant présent et qu’on lui indiquait l’emballage resté dans sa main. Le vieil homme lut le message qu’il contenait, loupa un battement de coeur ou deux, et sourit — ce qui fit couler d’autant plus vite le bassin de larmes qui remplissait ses yeux.

« C’est de la très belle magie, dit-il d’une voix légèrement étranglée. »

Il aurait souhaité ajouter « comme celle que produisait ma soeur adorée » mais les mots poignardèrent son coeur et refusèrent de remonter dans sa gorge. Pliant soigneusement l’emballage — qu’il fourra ensuite dans sa poche — Aliaume fit ce que seul un homme de cent ans pouvait faire avec autant de délicatesse qu’on venait de lui en témoigner : il caressa la joue de Teilo et de Roseanne au même moment avant d’appuyer sa main droite sur l’épaule de Teilo et sa main gauche sur l’épaule de Roseanne.

« De la très belle magie, répéta-t-il avec émotion, mais le sourire aux lèvres et la bienveillance éperonnée dans ses yeux verts. J’aimerais vous dire que je ne vous oublierais pas, moi non plus, mais… »

Mais la fin est proche, souffla sa conscience. Ne leur mens pas.

« … Je suis un vieil homme et comme toutes les personnes qui atteignent un âge aussi avancé que le mien, je sais que le temps m’est compté. Vous êtes si jeunes. Votre jamais durera beaucoup plus longtemps que le mien. »

Il tapota tendrement les deux épaules et se redressa en ne sachant pas trop quoi faire de ses bras — alors il les croisa dans son dos, une astuce qu’il tenait de ce cher Emilien Gautier.

« Malgré tout, où que j’aille, j’emporterai avec moi le souvenir de deux merveilleux jeunes sorciers à qui je conseille d’utiliser leurs remarquables habiletés pour continuer d’émouvoir ceux qui leurs sont proches, et plus encore ceux qui manquent de tendresse. La sorcière qui fut mon mentor vous dirait ceci : Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose. Mais les mots ne pouvaient s’empêcher de vouloir décrire la magie. Alors la magie s’en alla parcourir les confins du monde et, souffrant de sa solitude, elle engendra les sorciers pour la décrire par le geste. »

Les larmes avaient cessé de couler.

« Vous me semblez savoir manier les deux forces fondamentales de notre univers : les mots et la magie. Alors servez-vous en pour faire le bien autour de vous. »
Teilo Daroux
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

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Mer 8 Jan 2025 - 17:17


Au fil des secondes qui s'allongeaient, les yeux de Teilo s'étaient lentement arrondis jusqu'à ne devenir que deux grandes billes bleu et marron. Leur rétine captait la moindre métamorphose sur le visage du Directeur, transmettait le tout à son jeune et malléable cerveau qui enregistrait. Immobile, le Lug avait laissé retomber le sac de bonbons à ses pieds. Il en avait même oublié d'être nerveux. La main apaisante de Roseanne sur son épaule y était tout autant pour quelque-chose que ce qu'il regardait ébahi.

L'étonnement laissa finit par laisser place à une sidération telle qu'il cessa de respirer. Ils n'avaient pas prévu ça du tout ! Devant lui et Roseanne, leur Directeur, Professeur d'Alchimie, un des mages blancs les plus puissants, âgés et respectés au monde, se mettait à pleurer - et pas qu'un peu. Sa mère lui avait toujours dit que les larmes n'étaient pas l'apanage des faibles et des enfants, mais Teilo n'en avait jamais eu une preuve aussi flagrante qu'en cet instant.

Une pensée le fit frissonner. Pensait-il à son corbeau Odin ?

Le garçon regretta un peu, voulut tout de suite le rassurer et lui dire qu'il n'était pas si triste que ça pour sa grand-mère, qu'il ne pensait plus autant à elle maintenant, que le souvenir datait un peu. Il se rendit compte à temps que c'était l'inverse du message qu'il avait voulu faire passer... en plus d'être un mensonge. Qu'en vérité, l'absence de Mamie le hantait toujours tant qu'il fabriquait une nouvelle Pierre des Océanides dès que sa dernière perdait de son éclat... et avec ce même souvenir. Et qu'il n'avait toujours pas osé ouvrir les lettres que Mamie lui avait écrites avant de perdre la mémoire.

Il voulut lui dire bien plus. Qu'il redoutait fort de ressentir autant de tristesse au départ de son Directeur. Que c'était donc tout à fait injuste qu'il parte... et à quoi servait la magie, même la plus puissante, même très belle, si elle non plus n'y pouvait rien ?

Lorsque les doigts de l'Ancien entrèrent en contact avec sa joue, ce fut comme un électrochoc. Ses paupières jusque là grandes ouvertes se refermèrent enfin, laissant deux larmes couler et exprimer ce qu'il n'avait pu dire. C'était la première fois que Monsieur Delalande lui témoignait directement de l'affection, à lui qui la recherchait tant partout. Mais elle était moins réconfortante qu'il avait prévu, car c'était aussi et sans doute la dernière fois.

A bientôt quatorze ans, Teilo savait qu'il ne détestait pas grand chose avec constance : la violence, la méchanceté gratuite, les préjugés et les dernières fois en faisaient partie. Il fallut bien quelques compliments pour l'apaiser, quelques conseils savamment prodigués pour que ses muscles se relâchent enfin, qu'il desserre un peu son emprise sur le poignet de son amie. Émouvoir et attendrir, leur suggérait l'Ancien. C'était dans leurs cordes, non ? Il savait faire sourire et amuser la galerie, on l'avait déjà qualifié de clown à Beauxbâtons - et même avant. Et Roseanne... Roseanne arrivait souvent à le canaliser, c'était pas loin d'attendrir.

La courte histoire que le Directeur tenait de sa mentor et qu'il leur transmettait à son tour rendit le Lug, comme la majorité des propos prononcées par l'Ancien, perplexe : il avait un doute sur le sens profond tout en étant persuadé qu'il y en avait bien un. Par bonheur, le sens lui fut immédiatement explicité et, en croyant comprendre, le garçon finit par retrouver son sourire habituel. Il ne s'était jamais dit que le pouvoir des mots était égal à celui de la magie. Que ses parents non-mags, en l'incitant très tôt à devenir un artiste de mouvement et de mots, l'avaient poussé à maîtriser, manipuler, expérimenter avec une des forces fondamentales de l'univers, et que ça lui serait peut-être plus utile ici, à Beauxbâtons, qu'il n'avait crû.

Teilo laissa échapper un soupir. Tout ça le chamboulait un peu. A la base, ils voulaient juste célébrer l'impact que Monsieur Delalande avait eu sur leurs vies et voilà que le margoulin en profitait pour modifier une nouvelle fois sa perception des choses. La faute au bonbon citron-menthe et au hasard. Mais il y en avait d'autres, des bonbons, avec des souvenirs plus joyeux et légers, et quelques secrets bien gardés qu'ils s'étaient décidés à lui révéler.

Ils pouvaient aussi arrêter le jeu et demander à Monsieur Delalande de leur raconter ses meilleurs blagues sorcières. Tout lui allait, maintenant.

Le Lug décrivit un geste avec sa baguette, prononça le mot "Appareo" et tendit un grand verre d'eau fraîche - sans petit parasol, il n'y arrivait pas encore - à son estimé Directeur. Il savait grâce au cours de guérison que les très vieux pouvaient très vite se déshydrater, et le maître de Beauxbâtons venait de confirmer que malgré les apparences, il était plus vieux que jamais. L'eau lui ferait du bien après ces amandes et cette effusion de larmes, même si sa barbe avait dû en réabsorber une bonne partie. Le garçon se tourna ensuite vers Roseanne et lui adressa un sourire déjà plus tendre.

"Si tu veux, on oublie le dé." Elle voulait certainement partager elle aussi un de ses souvenirs alors autant qu'elle en choisisse un beau.
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