Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
es bruits provenant de la salle d’Alchimie me faisaient deviner que ça travaillait dur. De quoi ? À vrai dire, pas moyen de savoir ce que les élèves de cette curieuse matière fabriquaient, le bruit était étouffé par la porte et je n’étais arrivé qu’un quart d’heure avant la fin du cours. En attendant, je buvais les bulles d’un Marvel, patientant pour Teilo qui se trouvait tout près, dans cette salle. Avant de me poster là, j’avais pris le temps de coller un papier sur la porte de Madame Landi, lequel disait : « Bonjour Madame, j’ai de toute urgence besoin d’un entretien avec vous à la fin de votre cours ! » Le pauvre idiot que je suis avait omis de signer, comme si la prof allait reconnaître mon écriture…
sérieusement.
Soudain, alors que Peter Parker secourait une femme d’un incendie, une agitation que je connaissais bien aux fins de cours, m’indiqua qu’il était l’heure et que le troupeau allait sortir. Enfin ! ce n’était pas trop tôt. Je me levai rapidement pour ranger mes affaires.
Quand je fis rejoindre les deux curseurs de mon sac pour le fermer, la poignée de la porte s’enclencha. L’instant d’après un tas d’élèves en sorti, tandis que la douce voix de Monsieur Delalande résonnait en arrière plan.
Parmi cette botte de foin qui noyait les yeux, je trouvai finalement mon aiguille et la rattrapai. Avec difficulté, parce que comme par hasard elle était au milieu de la mêlée. Ma main coupa l’air qui me séparait de lui et rejoignit l’épaule de Teilo, le stoppant dans son élan.
«- Mec. Va falloir que tu me suives.» Je ne tarde pas à remarquer Paolo qui lui emboîtait le pas. «- On se rejoint après pour le dîner s’tu veux.»
Impatient, je ne pris pas le te temps d’attendre la réponse du petit génie et entraînai Tei vers le mouvement inverse de la vague d’élèves. Certes ça ressemblait un peu à un guet-apens la façon dont je l’extirperais de sa classe, mais pas le choix, il fallait qu’il vienne avec moi.
«- Je vais t’expliquer.»
Ma main contre son épaule, j’attendis que le flot d’élèves s’évapore, et une fois que ce fut le cas, je le relâchais et l’entraîna à mes côtés vers la salle d’Artisanat Magique. Comme nous étions au second étage, j’avais un petit peu de temps pour lui introduire les événements de l’année dernière. Je regarde derrière et devant pour m’assurer que personne ne nous entendra et constate qu’il n’y a pas de risques, la personne la plus proche de nous était à de nombreux mètres derrière nous.
«- Bon Tei, tu vas penser que j’ai ingéré un tas de Rhumiel avant de venir te voir, pourtant c’est très sérieux ce que je vais te dire.»
J’inspecte une nouvelle fois le couloir et cesse de marcher. J’ai vraiment l’air d’un dingue ma parole. Pourtant mon air sérieux, lui, prouve que je ne blague pas. Je ne sais pas si je dirais absolument tout à la professeur, c’est pour ça que je prend avant le temps de lui communiquer le principal.
«- Tei, le château a une âme. Il nous appelle pour affronter une menace, une grande. »
J’ignore quel combat nous devrons mener : une attaque de sorciers maléfiques, une créature incontrôlable ou un coup des non-mag’s qui par malheur découvriraient le secret du monde sorcier, mais qu’il en soit je ne me sentais pas prêt à confronter l’une de ces catastrophes. J’ai beau avoir été malmené par deux énormes statues, j’imagine que cette épreuve était moindre à celle qui nous attend. Voyant que des élèves arrivaient vers nous, je reprend le chemin et bifurque pour descendre l’escalier, baissant la voix et me rapprochant de mon ami…plus si petit. Il a grandit cet été je crois.
« - Pour la battre cette menace, le château veut réunir des membres au sein d’une…d’une table ronde. Le problème est que j’ignore où se trouve cette table, ni comment il réussira à réunir tous les détenteurs d’anneaux en même temps….»
Nous approchant du couloir menant au bureau de Madame Landi, je retire ma chevalière. Et la tends devant les yeux de Tei pour le lui montrer.
«- Ce que je veux dire, c’est que les détenteurs de ces anneaux occuperont cette table. Je sais ça a l’air dingue mais chacun d’eux étant spécial, je me dois de connaître celui que j’ai entre les mains. Et comme un grand pouvoir implique de grandes- Ah ! on approche de la salle, je t’ai convaincu de m’accompagner ou ai-je vraiment l’air dingue ?»
Lui demandais-je en guettant sa réaction alors que nous étions arrivés-ou presque devant.
~~~~~
À vous chers plumes : @Jessica Landi et @Teilo Daroux
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Teilo avait eu bien du mal à se concentrer pendant le cours d'Alchimie. La faute à Monsieur Delalande qui semblait avoir rajeuni de cinquante ans et qui quittait Beauxbâtons à la fin de l'année. Loin de se focaliser sur son activité, le regard du Lug n'avait eu de cesse de filer en direction du Directeur - et à chaque regard, une nouvelle question lui venait. Son inattention avait failli causer une invasion de lierre grimpant sur les paillasses voisines, heureusement que Paolo était intervenu à temps. Le même Paolo qui, dès la porte de la salle de classe franchie, lui avait fait part avec grand enthousiasme de sa nouvelle idée : une tasse qui réchauffait ou refroidissait son contenant selon la manière dont on la tenait.
Bon public, Teilo avait simplement écouté en opinant du chef et en se retenant de bailler. Cette première semaine de cours l'avait é-pui-sé et il n'avait qu'une hâte : regagner sa champi'bâne pour un repos bien mérité avant le dîner. La main sur son épaule lui signifia immédiatement que cette ambition allait être contrariée. Heureusement, cette main appartenait à Giovanni - et un Giovanni si affirmatif qu'il ne vint pas à l'idée de Teilo de râler, dire non ou même froncer les sourcils.
Il laissa simplement cette main le guider à contre courant du flot d'élèves. La sensation le fit sourire, tout comme l'attitude conspiratrice de cet ami qu'il avait été tellement heureux de retrouver à la rentrée, presque comme s'il ne s'était rien passé. Son sourire ne flétrit que lorsque Gio commença à dire que le château avait une âme. L'italien avait d'ores et déjà gagné : Teilo était toute ouïe. Il écouta tout le reste, le visage de plus en plus grave. Et seulement lorsque l'Ogme en eut terminé, le Lug prit la parole. "T'as l'air dingue."
Il loucha sur l'anneau que Gio lui tendait et frétilla des sourcils avant de poursuivre "Mais je te crois." Il sourit, tête légèrement penchée à gauche : "Je te vois bien en Chevalier." Gio possédait leur courage, leur opiniâtreté et leur entêtement. A coup sûr, le château avait bien choisi. Le seul truc qui chiffonnait Teilo, c'était les risques que son ami allait devoir prendre face à cette menace. A cet instant, il eut envie de lui révéler tout ce qu'il savait des autres anneaux, de la salle à Double-Tour, de la Table Ronde. Mais il était tenu au secret par son serment au Cercle des Bâtisseurs. Contrairement à ce qu'il avait maintes fois annoncé comme une évidence, les amis ne pouvaient pas toujours tout se dire.
A l'inverse de plus tôt, ce fut la main du Lug qui se posa doucement sur l'épaule de l'Ogme. "Je t'accompagne." Comme s'il pouvait en être autrement. De toute manière, c'était le minimum qu'il puisse faire après leur querelle stupide de l'année scolaire passée. C'était aussi le moyen de vérifier que cet anneau n'était pas dangereux pour Giovanni, et de comparer son pouvoir à celui des anneaux qu'il connaissait déjà. Après un hochement de tête franc, Teilo tapota l'épaule de l'italien pour l'inciter à se remettre en marche et ensemble, ils traversèrent la salle de classe d'artisanat magique pour se retrouver devant la porte du bureau de Madame Landi.
Le Lug toqua trois fois avant d'entrouvrir suffisamment la porte pour laisser passer leurs deux têtes. Celle de Teilo souriait. "Professeur Landi ? On peut entrer ?"
Bon public, Teilo avait simplement écouté en opinant du chef et en se retenant de bailler. Cette première semaine de cours l'avait é-pui-sé et il n'avait qu'une hâte : regagner sa champi'bâne pour un repos bien mérité avant le dîner. La main sur son épaule lui signifia immédiatement que cette ambition allait être contrariée. Heureusement, cette main appartenait à Giovanni - et un Giovanni si affirmatif qu'il ne vint pas à l'idée de Teilo de râler, dire non ou même froncer les sourcils.
Il laissa simplement cette main le guider à contre courant du flot d'élèves. La sensation le fit sourire, tout comme l'attitude conspiratrice de cet ami qu'il avait été tellement heureux de retrouver à la rentrée, presque comme s'il ne s'était rien passé. Son sourire ne flétrit que lorsque Gio commença à dire que le château avait une âme. L'italien avait d'ores et déjà gagné : Teilo était toute ouïe. Il écouta tout le reste, le visage de plus en plus grave. Et seulement lorsque l'Ogme en eut terminé, le Lug prit la parole. "T'as l'air dingue."
Il loucha sur l'anneau que Gio lui tendait et frétilla des sourcils avant de poursuivre "Mais je te crois." Il sourit, tête légèrement penchée à gauche : "Je te vois bien en Chevalier." Gio possédait leur courage, leur opiniâtreté et leur entêtement. A coup sûr, le château avait bien choisi. Le seul truc qui chiffonnait Teilo, c'était les risques que son ami allait devoir prendre face à cette menace. A cet instant, il eut envie de lui révéler tout ce qu'il savait des autres anneaux, de la salle à Double-Tour, de la Table Ronde. Mais il était tenu au secret par son serment au Cercle des Bâtisseurs. Contrairement à ce qu'il avait maintes fois annoncé comme une évidence, les amis ne pouvaient pas toujours tout se dire.
A l'inverse de plus tôt, ce fut la main du Lug qui se posa doucement sur l'épaule de l'Ogme. "Je t'accompagne." Comme s'il pouvait en être autrement. De toute manière, c'était le minimum qu'il puisse faire après leur querelle stupide de l'année scolaire passée. C'était aussi le moyen de vérifier que cet anneau n'était pas dangereux pour Giovanni, et de comparer son pouvoir à celui des anneaux qu'il connaissait déjà. Après un hochement de tête franc, Teilo tapota l'épaule de l'italien pour l'inciter à se remettre en marche et ensemble, ils traversèrent la salle de classe d'artisanat magique pour se retrouver devant la porte du bureau de Madame Landi.
Le Lug toqua trois fois avant d'entrouvrir suffisamment la porte pour laisser passer leurs deux têtes. Celle de Teilo souriait. "Professeur Landi ? On peut entrer ?"
Jessica Landi
Professeure d’Artisanat Magique
A peine arrivés pour cette nouvelle rentrée, que les élèves commençaient déjà à déroger aux règles pour un rien. La preuve en était avec un mot qu’elle avait retrouvé sur sa porte de bureau lui demandant de rester après les cours, un vendredi soir. Note non seulement non signée, mais accrochée, on ne sait comment.
La maîtresse de Confrérie en avait déduit qu'il s’agissait d’un ou une première année qui venait d’arriver. En effet, les autres étaient a minima, informés que le vendredi après les cours, elle repartait chez elle rapidement car elle rejoignait son fils de 10 ans et qu’elle préparait ses commandes pour son atelier le lendemain d'une part, mais surtout qu’elle ne répondait aux sollicitations que par note volante. M’ enfin elle voulait bien faire un effort les premières semaines, le temps que ça se mette en place et que chacun prenne ses marques.
Elle avait d’ailleurs prévenu son mari qu’elle serait un petit peu en retard (“affaire à régler à l'académie, dit à Lendel de m’attendre pour les cookies, kuss”). Elle sourit en pensant à son fils qui avait reçu son courrier d’admission cet été lors de son anniversaire (“mammmmmaaaan, tu te rends compte, plus qu’un an et après je serais avec toi et Ava à l’école”). Depuis, sa magie ne cessait de se disperser et c’était bien là tout le problème. Leur précepteur allait avoir fort à gérer, à commencer par calmer son énergie (plus que d'habitude depuis l’annonce). Jessica et Terenzio essayaient différents types d’exercice: pour qu’il se calme ou au contraire pour qu’il se dépense, qu’il s’occupe les mains, la tête, bref tout y passait. Au grand dam de sa sœur Ava, qui aurait bien voulu un peu de calme entre son propre anniversaire, fin août, et la rentrée où elle était désormais en troisième année. Elle, elle n’avait pas du tout hâte que son frère rentre à l’académie. Déjà qu’il y avait sa mère, elle serait encore moins tranquille avec son frère chahuteur et pot de colle.
Jessica était en train de lister toutes les tâches qu’elle devait faire le lendemain lorsqu’elle fut interrompue par trois coups à la porte. Elle n’avait même pas eu le temps de la déverrouiller que des têtes passèrent par l’embrasure. Comment c’était possible? Ah oui maintenant qu’elle y repensait, elle ne l’avait pas verrouillé justement parce qu’elle s’était dit que les petits seraient impressionnés. Sauf que devant elle, ne se tenaient pas des nouveaux. Non, elle reconnut deux élèves de Troisième année, dont son récent délégué.
- Messieurs Daroux et Cumuci? Tout va bien? demanda-t-elle étonnée.
S’il ne s’agissait pas de nouveaux, alors c’est qu’il devait se passer quelque chose de grave. Pourquoi diantre son délégué lui amènerait quelqu'un sans la prévenir, et d'autant plus, de manière si peu formelle? Il savait pourtant qu'un simple mot sur la porte n'était pas suffisant.
La maîtresse de Confrérie en avait déduit qu'il s’agissait d’un ou une première année qui venait d’arriver. En effet, les autres étaient a minima, informés que le vendredi après les cours, elle repartait chez elle rapidement car elle rejoignait son fils de 10 ans et qu’elle préparait ses commandes pour son atelier le lendemain d'une part, mais surtout qu’elle ne répondait aux sollicitations que par note volante. M’ enfin elle voulait bien faire un effort les premières semaines, le temps que ça se mette en place et que chacun prenne ses marques.
Elle avait d’ailleurs prévenu son mari qu’elle serait un petit peu en retard (“affaire à régler à l'académie, dit à Lendel de m’attendre pour les cookies, kuss”). Elle sourit en pensant à son fils qui avait reçu son courrier d’admission cet été lors de son anniversaire (“mammmmmaaaan, tu te rends compte, plus qu’un an et après je serais avec toi et Ava à l’école”). Depuis, sa magie ne cessait de se disperser et c’était bien là tout le problème. Leur précepteur allait avoir fort à gérer, à commencer par calmer son énergie (plus que d'habitude depuis l’annonce). Jessica et Terenzio essayaient différents types d’exercice: pour qu’il se calme ou au contraire pour qu’il se dépense, qu’il s’occupe les mains, la tête, bref tout y passait. Au grand dam de sa sœur Ava, qui aurait bien voulu un peu de calme entre son propre anniversaire, fin août, et la rentrée où elle était désormais en troisième année. Elle, elle n’avait pas du tout hâte que son frère rentre à l’académie. Déjà qu’il y avait sa mère, elle serait encore moins tranquille avec son frère chahuteur et pot de colle.
Jessica était en train de lister toutes les tâches qu’elle devait faire le lendemain lorsqu’elle fut interrompue par trois coups à la porte. Elle n’avait même pas eu le temps de la déverrouiller que des têtes passèrent par l’embrasure. Comment c’était possible? Ah oui maintenant qu’elle y repensait, elle ne l’avait pas verrouillé justement parce qu’elle s’était dit que les petits seraient impressionnés. Sauf que devant elle, ne se tenaient pas des nouveaux. Non, elle reconnut deux élèves de Troisième année, dont son récent délégué.
- Messieurs Daroux et Cumuci? Tout va bien? demanda-t-elle étonnée.
S’il ne s’agissait pas de nouveaux, alors c’est qu’il devait se passer quelque chose de grave. Pourquoi diantre son délégué lui amènerait quelqu'un sans la prévenir, et d'autant plus, de manière si peu formelle? Il savait pourtant qu'un simple mot sur la porte n'était pas suffisant.
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