Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Suivre de nouveau les cours de Beauxbâtons avait un effet galvanisant. Encore plus lorsque la porte de la salle de classe claqua. En avance, Lorie ne voulait certainement pas s’attirer les foudres de son nouveau professeur, car avec le départ de Vaillant senior, bien que le visage de Vaugrenard ne soit pas in-familière, elle avait bien en tête d’être à minima correctement perçue pour éviter un nouveau harcèlement. Le brésil lui avait permis de souffler, et même si Vaugrenard l’avait eu un peu dans sa salle de classe elle n’avait pas encore eu l’occasion de comprendre à quelle tête de mule il avait à faire.
Silencieuse, Lorie attendait de voir sur quoi allait porter le cours. Son visage était pour le moins joyeux, avenant et fidèle à ce qu’on pouvait attendre d’une personnalité comme la sienne. Elle n’avait pas besoin de se forcer, loin de là. Le ton était dit. Une exclusion de l’atelier avec une retenue en prime, par la barbe de Merlin, elle ne rigolait pas. Était-ce un trait commun à tous les professeurs ? Non, sa tante était moins à cheval sur tout ça. Quoi que… Elle ne l’avait jamais eu en cours.
Lorie releva la tête lorsque sa professeure se mit à questionner les élèves sur ce qui était le charme du patronus. La voix de l’élève qui avait donné la réponse avait attiré le regard de la blonde, qui était toujours resté silencieuse. Mais elle se rappelait bien l’effet qu’avait eu son double Patronus lors de son arrivée au Brésil. Patronus qui lui avait servi à remercier toute l’assemblée.
Par ailleurs, la professeure venait d’ajouter cet aspect manquant dans la réponse de son camarade. Lorie, toujours souriante fronça les sourcils et son visage devenait tout à coup sérieux. Elle se redressa même sur sa chaise pour être bien sûre d’avoir entendu de quoi il était question. Un patronus qui pouvait être orienté vers un sorcier, mage noir, avait tout son intérêt, surtout si elle allait en Allemagne avec la gouverneure des mages-blanc européen. Une arme comme celle-ci dans son arsenal était pour le moins un atout de taille. Couplé avec la stratégie qu’elle avait imaginée, peut-être que cela pourrait être dévastateur sur le terrain.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Loin d’écouter les murmures, Lorie était pendue aux lèvres de sa professeure. Elle avait même posé son menton sur le revers de ses mains, tous ceux qui la connaissaient un minimum savaient qu’elle ne pouvait pas plus être concentrée. Cela faisait depuis ses entraînements avec Amy et Aliaume qu’elle n’avait pas été aussi attentive en cours. Loin de prendre l’enjeu à la légère, elle tentait de tout mémoriser avec le plus de minutieux. Accentuer les premières syllabes de chaque mot. Avait songé la blonde dans le même état que lors de ses tournois.
L’avertissement de sa professeure était un trésor, un charme demandant autant d’énergie devait absolument pouvoir se lancer, mais elle était bien placée pour savoir que parfois dans les situations d’urgence, encore plus quand ça traitait des mages noirs, la moindre parcelle d’énergie vitale et de concentration était aussi précieuse que le trésor d’un souffleur d’or.
Sortant un parchemin et une plume, Lorie inscrivit sur celui-ci tout ce qu’elle venait d’entendre tant que cela était encore frais. Elle continua lorsqu’il s’agissait de ce qui était nécessaire pour invoquer un tel atout. Sa plûme s’arrêta toutefois lorsqu’elle entendit les autres élèves énoncer ce qu’ils pensaient être nécessaire. Elle voulait inscrire seulement ce qui était la réalité. Bien sûr, toutes ces réponses n’étaient pas fausses, mais il y avait autre chose. Et cette chose était de tout associer en même temps, dans un état d’esprit qu’elle pouvait très bien imaginer. Mais est-ce que ça suffirait ?
Elle sentit alors le pelage de son animal de lien contre sa peau. Cette petite margouline avait réussi à se faufiler dans son uniforme comme pour venir au secours de ce que la sorcière pouvait ressentir.
Laissant sa plûme griffonner son parchemin, elle fit comme elle avait toujours fait. Noter toutes les informations, en préparant son esprit à faire ce qu’il allait à faire. Sa concentration avait toujours été son point fort, un des bienfaits les échecs… Cela faisait combien de temps qu’elles les avaient posés pour se concentrer sur la formation que son ordre lui avait dispensée ?
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Le coup de baguette magique ne fit pas sursauter Lorie pour un sou. Elle regarda même avec un regard curieux le spectacle se jouer devant elle. Allait-elle tomber comme les « petits » ? Ce fut l’une des seules « grande » à se trouver les fesses par terre faute de s’être levée assez vite. La tuile ! Surement, qu’elle avait gagné un regard en coin de la part de sa professeure, mais finalement n’était-ce pas amusant de voir les autres élèves circonspects de voir la championne au sol ? Par chance, Lorie n’avait rien à prouver, ni envers elle et encore moins envers les autres.
Après s’être relevé, elle épousseta son uniforme et fit un petit clin d’œil à un élève plus jeune s’étant fait piéger. Une façon de lui dire que ce n’était pas si grave finalement. Amusée, Lorie récupéra la baguette logée dans son chignon, laissant par la même occasion ses cheveux blonds se dérouler le long de son dos.
Elle se mit face à une sculpture d’entraînement et sans sourciller, elle lança ses patronus… Cela n’était plus un souci pour la blonde qui ne comptait même plus le nombre d’utilisations de ce charme lors de son voyage au Brésil.
« Spero Patronum »
Deux hermines pourtournèrent la salle, se croisant sous les pieds de la professeure avant de se courir après le long des murs. Puis elles disparurent sous une nouvelle impulsion de Lorie pour laisser place aux autres animaux gardiens. Elle eut la joie d’observer chaque animal gardien produit par ses camarades. Étonnée par moments de la forme que pouvait avoir certains charmes.
Puis, une nouvelle fois, les sculptures se changèrent, ou plutôt, fusionnèrent pour ne laisser apparaître que quatre imposants mannequins. Le regard vers la professeure Vaugrenard, Lorie avait joint ses mains dans le dos alors que ses doigts s’enroulaient autour de sa baguette. Elle écouta avec attention ses camarades se lancer dans la formulation du charme. Quand ce fut son tour, elle s’éclaircissait la voix.
« SPEro BEllatum ! »
Depuis son retour du Brésil, Lorie transpirait une confiance difficilement ébranlable. Une confiance qui se ressentait dans sa formulation et sa prise de parole. À en juger par le regard de sa professeure, elle ne devait pas être si loin du compte. Elle n’avait après tout, pas eut à répéter. Sûrement la chance de ne pas passer en première d'analyser les erreurs des autres pour éviter de les commettre elle-même.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Encore à l’écoute, Lorie suivait le reste des consignes. Il était question de se lancer dans le bain. Allait-elle réussir du premier coup ? Peu de chances, après tous ses apprentissages avec Amy lui avaient prouvé à de nombreuses reprises que la réussite du premier coup était une sorte de chimère. Bien que, parfois, la magie pouvait se trouver surprenante.
Disponible pour quelques questions, Lorie ne manquait pas de murmurer quelques questions. Elle observa silencieusement l’élève comme le miroir de sa professeure. Lorsque celui-ci échoua, Lorie grimaça et posa une autre question. Satisfaite, Lorie pris le temps de se mettre à l’écart dans un coin. Quand elle se sentit prête, elle vint se poster devant un mannequin. Le regard acéré de Lorie transperçait l’adversaire du jour. Elle savait… Qu’il ne fallait plus voir ce mannequin comme un simple mannequin. Elle devait le voir comme un adversaire, quelque chose qu’elle aurait pu croiser lors d’un tournoi… Ou pire… Un mage noir. Le simple souvenir d’Helena offrait le bon état d’esprit à Lorie. Alors dans un croisement de souvenirs heureux, elle trouva les armes pour armer son hermine. La petite bête s’était élancée et avait fracassé le mannequin dans une violence que la blonde n’avait jamais laissée transparaître, pas même lors de la troisième tâche lorsqu’elle avait tué son clone. Avait-elle réussi ? Était-ce assez ? Cette simple invocation avait donné un sale coup à l’énergie de Lorie. Peu de fois, elle s’était retrouvée dans cet état et les seules fois, ce fut lors du tournoi. La lueur dans le regard de Lorie vint s’adoucir, comme les traits de son visage. La mage blanc devenu maître resta en face-à-face avec le mannequin d’entraînement un petit moment et lorsque la tempête en elle se calma, lorsque les vents déchaînes s’essoufflaient. Elle se contenta de retourner dans un coin de la pièce. Seule.
Ce n’est pas assez… Avait-elle songé à l’attention de Lys qui resta muette pour laisser Lorie s’abandonner à une nouvelle méditation.
Un grognement la fit sortir de sa méditation lorsqu’elle vit le patronus de Loup. L’élève au patronus de loup eut pour effet de faire sourire Lorie. Bien… Bien…
Lorie laissa le gros des élèves sortir de la salle. Toujours esseulée dans son coin, elle observait sa professeure retourner à son bureau. La blonde avait profité de cela pour boire une petite potion. Dès lors, elle était requinquée, suffisamment pour s’entraîner à nouveau. Elle se leva alors et prit la direction de la sortie.
« Merci, professeure, passez une bonne journée ! »
Un dernier sourire cordial sur le visage elle disparaissait dans les couloirs de l’académie.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie