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Le Narrateur
Le Narrateur

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Ami des Lettres

Le Narrateur

Ven 10 Jan 2025 - 11:02


Tout le monde se souviendrait où il était et ce qu’il faisait quand la nouvelle se propagea comme une déflagration ce soir du 10 janvier 2025.

* * *


L’épaule gauche en sang, les dents serrées, Olympe Maxime sentit son coeur se contracter violemment lorsqu’elle quitta l’ombre de la tour de l’Horloge. L’enchanteuse s’immobilisa en distinguant une demi-douzaine de silhouettes loin devant elle, soudain victime d’une peur irrationnelle. Mais cette peur n’était pas la sienne. Elle leva un regard triste vers les façades du chateau enchanté, mais ne trouva plus aucune larme en elle pour se joindre au domaine quand il fit tomber une pluie fine et étonnement tiède sur ses tuiles, ses murs, ses chemins, ses jardins et surtout sur elle et le corps allongé en travers de ses bras qu’elle avait recouvert d’un linceul blanc.

Olympe aurait souhaité trouver les mots pour réconforter le château enchanté, mais elle n’en avait pas la force. Diminuée et meurtrie, elle poursuivit sa route tandis qu’un nuage noir s’amassait dans le ciel dores et déjà dévoré par la nuit. Un nuage qui se posa tout autour d’elle lorsqu’elle bifurqua sur la gauche — en direction du belvédère des Amours : la totalité des Michels, les célèbres gargouilles du château, ou du moins ce qu’il restait d’elles car nombre d’entre elles étaient sérieusement abimées quand d’autres manquaient tout simplement à l’appel.

« Prévenez les professeurs, dit Olympe, la gorge sèche et nouée. Je le conduis sous son arbre préféré. »

Deux Michels à qui il manquait, pour la première, un bras, et pour la seconde, un pied et une oreille, et qui par conséquent se soutenaient l’une et l’autre par l’épaule, acquiescèrent silencieusement et prirent la direction de la cour. La grande silhouette de madame Maxime poursuivit son chemin dans la nuit, escortée par le reste des gargouilles — les trois qui refermaient le cortège trainaient trois gros sacs de gravats derrière elles. Elle plia l’échine lorsqu’elle passa l’arche sous les remparts qui devait la conduire, 333 marches plus bas, dans la partie sud des jardins.

Les deux Michels franchirent la cour en clopinant et, fait inédit, sans porter le moindre intérêt aux deux ou trois élèves qui leur jetèrent des regards mi-inquiets mi-interrogateurs. Elles grimpèrent, fait tout aussi inédit, les marches sans prononcer le moindre mauvais mot — sans prononcer le moindre mot tout court. Parvenues en haut, elles virent le majordome, Emilien Gautier, ouvrir la porte de son bureau à la volée et s’immobiliser, comme pétrifié, par leur arrivée. La bouche ouverte, mais incapable de parler, il les suivit du regard lorsqu’elles tambourinèrent d’un commun accord sur la porte magique du salon des professeurs.

Lorsque celle-ci s’ouvrit enfin ni Michel ni Michel ne se soucièrent de savoir qui avait ouvert ou qui s’était arrêté dans le hall pour observer leur aspect minable. Leurs yeux de pierre baissés sur leurs pieds — enfin UN pied pour l’une d’elle — les gargouilles s’exprimèrent l’une après l’autre, leur coeur de pierre lourd de chagrin :

« L’maître est mort. »

« Beauxbâtons est en deuil. »

« Madame Maxime l’conduit sous l’vieux pommier. »

Emilien Gautier détala comme un lapin en direction de la cour. Sa silhouette élancée bravant les marches et la pluie pour disparaître dans la nuit...


Indication n°1 • À ce moment de la journée, d’autant plus que nous sommes en hiver et que la nuit tombe aux alentours de 17h30-18h00, la très grande majorité des élèves sont quelque part à l’intérieur du château. Le dîner est servi dans une quinzaine de minutes.
Indication n°2 • Si certains ont vu l’évènement de leurs propres yeux, la rumeur a rapidement couru dans l’académie que les Michels se sont toutes envolées des remparts aux alentours de 18h00-18h15 et qu’elles ont pris la direction de l’ouest (la direction d’Osse-en-Bazar pour les plus doués en géographie).
Indication n°3 • Ce sujet ne recevra pas d’autre RP contextuel (d’autres sujets suivront dans les prochains jours). Il est ouvert pour vous permettre d’exprimer où était votre sorcier, peut-être même avec qui il était, au moment où la nouvelle de la mort du professeur Delalande s’est répandue dans le château et de partager ce moment avec d’autres joueurs.

Lorie Fleury
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme

Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme

Lorie Fleury
https://www.beauxbatons.org/t146-lorie-fleury

Sam 11 Jan 2025 - 1:11


Assise sur le rebord de la fontaine, illuminé par la seul force d’un lumos tamisé aux allures dorés, Lorie avait déroulé une nouvelle fois un fil de laine qu’elle avait accroché au sur le bout de sa baguette. Au bout de la ligne était fermement retenu un galet lissée par l’érosion. Immobile, la sorcière avait intégré ce rituel à sa routine. Quand Stella faiblissait, elle partait pêcher, rien de plus que le temps. L’agitation sur les remparts avait attiré son attention, la nuée de gargouilles qui s’échappaient vers l’ouest eut pour effet de lui donner un frisson. C’était comme un mauvais présage… Mais l’esprit humain était roi sur les terre de l’interprétation, aussi il fallait être prudent. Si la prudence avait comme sœur le déni.

Lorie ne bougea pas. Les yeux rivés sur son galet, elle attendait que le temps soit aussi mordant que le froid de l’hiver. Ce même froid qui venait s’éclater les dents sur l’uniforme enchanté de la championne. Puis, alors qu’elle avait fermé les yeux, comme pour dénier l’agitation, elle sentie des gouttes. La blonde releva la tête et observa le ciel. Est-ce que celui-ci pleurait ? La pluie tiède avait l’allure de larme et un voile invisible vint s’enrouler autour de Lorie. Son cœur se serra avant de tomber dans un abîme sans fond. La lumière du lumos vacilla tandis que le doute s’emparait de l’esprit de la sixième année. Le regard sur l’extrémité de sa baguette, Lorie sentit une larme se fondre à la pluie. Lys, toute de mélancolie, s’était blottie contre la mage blanc à l’intérieur de ses vêtement. Il n’y avait nul besoin de mot. Il était l’heure, l’heure de la prophétie. Elles devaient en avoir conscience. Aujourd’hui alors que le château était en deuil, même si la sorcière n’avait pas encore l’information officielle, la mage blanc devenue maître venait de perdre son mentor, un père. La lumière du lumos s’éteignait et plongea Lorie dans une obscurité si ténébreuse que la chute de son cœur ne trouva aucun réconfort.

Les larme perlant sur ses joues, le souffle coupé, il n’était toutefois pas question de suffoquer. L’envie de disparaître et se retirer pour vivre en ermite fut grande. Tout se bouscula et malgré la préparation, la sorcière s’apercevait qu’elle était incapable de rester stoïque. Elle savait que Aliaume finirait roi, qu’une partie de lui survivrait dans les ligne du temps. Mais voilà que la faucheuse avait de nouveau frappée. La pointe de couteau dans l’abdomen, elle se recroquevilla sans pour autant bouger sa baguette. Son esprit cria dans un silence glacial.

« Lumos »

Sa baguette ne s’alluma pas. La gorge nouée, la formulation était aussi détériorée que son esprit. La peine immense, les fêtes serait à jamais funeste. La colère vint alors envahir la blonde, comme une éruption volcanique. Mais la lave descendit bien vite les parois rocheuses. Et quand la colère laissa place à une tristesse infernal, Lorie trouva au fond de son cœur, les dernière forces pour chasser l’obscurité par un lumos informulé. La lumière doré venait illuminé son visage mouiller par les larmes. Les siennes et celles du château château enchanté.

Seule, sur le bord de la fontaine. Elle portait le deuil inéluctable, dans une immense peine portée par une prophétie qu’elle devrait désormais affronter alors que celle-ci tentait de dévorer son âme meurtrie.

« Bon voyage, puissiez vous trouver la paix… Mon roi. »

Le murmure de Lorie réveilla une peine indescriptible et pour une nouvelle fois, depuis son enfance et sa première manifestation magique. Celle-ci perdit le contrôle. Enflammant la cordelette, et laissant le galet sombrer dans les abysses suffocantes de la fontaine.
Teilo Daroux
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug

Teilo Daroux
https://www.beauxbatons.org/t136-teilo-daroux

Sam 11 Jan 2025 - 17:22


Ce vendredi soir là à 18h45, Teilo était dans la Grande Galerie.

Un peu plus tôt, alors qu'il flânait en solitaire dans les jardins, il avait assisté avec stupéfaction à quelque-chose qu'il n'aurait jamais crû voir un jour : l'envol soudain des gargouilles de pierre qui ornaient les remparts du château. Personne ne lui avait dit que les Michel étaient véritablement capables de voler.

Quelque-chose se tramait donc, et c'était grave. Saisi par l'effroi, il avait quitté les jardins pour aller se réfugier à l'intérieur du château. Dans la Grande Galerie encore bien éclairée, il avait trouvé encore plus de camarades que d'habitude à cette heure précédant le dîner. L'information passait déjà de bouche à oreille, même les nymphes, dryades et consœurs avaient cessé leurs chants et récitations pour en parler. Des élèves de tous âges s'étaient rassemblés en groupes plus ou moins grands pour deviser de la situation. L'ensemble ne faisait pas grand bruit, tout le monde chuchotait.

Des Lug de Première Année, garçons et filles, étaient immédiatement venus à sa rencontre. Ils avaient le visage plutôt pâle et la lippe bredouillante.

"Teilo, qu'est ce qu'il se passe ?"
"Teilo, pourquoi ils sont partis, les Michel ?"

Teilo n'en savait rien et il n'avait pas voulu les inquiéter encore plus. Il était leur délégué, une figure rassurante depuis le tout début de l'année. Il avait donc dû faire un petit effort pour chasser l'appréhension de son propre visage et parvenir à leur sourire. "Je ne sais pas. Mais ne vous en faites pas, il ne peut rien nous arriver ici. Alors vous restez tous là dans la Grande Galerie, d'accord ?" Par bonheur, les plus petits avaient accepté.

Le délégué de Lug avait passé les minutes suivantes à virevolter de groupe en groupe pour glaner plus d'informations, retoquer les théories les plus alarmistes et rassurer comme il le pouvait celles et ceux qui en avaient besoin. Plus le temps filait, plus la Grande Galerie se remplissait d'élèves, comme si tout le monde avait soudain un besoin impérieux de cette force qu'on ressentait au creux de son estomac à chaque fois qu'on arpentait ce parquet couvert de runes. Si bien qu'à 18h45, ils furent nombreux à constater l’affaiblissement soudain de la lumière provenant des lustres - ou du plafond, selon certaines théories.

La surprise et les vociférations qui l'accompagnaient passés, tout le monde s'accorda à dire que ça aussi, de mémoire d'élève, ça n'était jamais arrivé. Teilo avait même l'impression, à bien y regarder, que c'était toute la décoration de la galerie qui se métamorphosait sous ses yeux. Les feuilles d’or flétrissaient, le bois d'ébène s'asséchait, le marbre de Carrare s'effritait... même la soie de murier s'effilochait un peu.

Il devait rêver. C'était la fin de la semaine et il était fatigué. Personne d'autre ne semblait relever ces anomalies et le Lug comprit vite pourquoi. Ils étaient tous partis coller leur nez aux fenêtres.

"Je vous jure, j'ai vu des Michel."
"Moi aussi, ils étaient deux et ils remontaient le Grand Escalier. Ils avaient l'air amochés."
"Comment t'as pu les voir ? Il fait presque nuit noire."
"Heuuu bonjour. Les Nocturnocles, tu connais ?"
"Vous croyez que c'est bon ? C'est fini, ils reviennent ?"

Teilo avait vraiment envie de rassurer tout le monde. Leur dire que oui, c'était fini, tout se terminait bien et les Michel allaient retrouver leur poste d'éternelles vigies sur les remparts, que ce début de soirée finirait par rester dans les souvenirs comme un drôle de moment, rien de plus.

"Hé, vous avez vu comment il pleut ?"
"C'est dingue. On voyait la lune et les étoiles y'a cinq minutes. Y'avait pas un nuage."
"L'année dernière ils ont arrêté des enchanteurs qui s'amusaient a faire tomber la pluie. C'était dans le journal. Peut-être que c'est eux !"

Mais Teilo savait, comme tous les membres du cercle des Bâtisseurs, que ce n'était pas vrai. Qu'en fait, c'était le château qui pleurait.

Ses épaules et son menton s'affaissèrent. A l'écart de la masse de ses camarades encore collée aux vitres, les yeux braqués sur les runes devenues ternes du parquet, le garçon de bientôt quatorze ans se sentait soudain si seul. Monsieur Delalande les avait prévenus, lui et Roseanne, qu'il n'en avait plus pour longtemps. Mais comment aurait-il pu imaginer que l'Ancien partirait si vite ? Trois heures plus tôt, il donnait encore un cours d'Alchimie aux Troisième Année.

Son dernier cours d'Alchimie, il y avait juste trois heures. De quoi leur avait-il parlé, déjà ? Ça s'embrouillait dans sa tête, il aurait dû être plus attentif. Une larme coula le long de sa joue, puis immédiatement une autre et encore une autre, qu'il s'empressa d'essuyer avec ses poings. S'il pouvait remonter le temps, mais pas de beaucoup, juste de trois heures.

Le délégué de Lug renifla et déglutit en avisant ses camarades, petits et grands, garçons et filles, toujours en train de débattre de la pluie. Personne ne semblait l'avoir remarqué et il n'avait aucune envie d'être celui par qui la mauvaise nouvelle viendrait. Alors, aussi discrètement que possible, les yeux rouges et frissonnant de froid, il s'éclipsa en direction du Hall d'Entrée. Ce vendredi soir là à 18h45, pas question de jouer au délégué rassurant, de flâner dans les jardins en solitaire, de disparaître complètement de la vue des autres par le truchement de son anneau magique ni de manger quoi que ce soit dans un quart d'heure. Il avait juste besoin de retrouver ses amis où qu'ils soient.
Jessica Landi
Jessica Landi
Professeure d’Artisanat Magique

Jessica Landi
Professeure d’Artisanat Magique

Jessica Landi
https://www.beauxbatons.org/t118-jessica-landi

Lun 13 Jan 2025 - 12:22

Jessica était confortablement installée dans son salon, un thé à la main, profitant d'un rare moment de calme après sa journée bien remplie. Comme tous les vendredis, elle était repartie chez elle après son dernier cours qui se terminait à 16h.
Ils venaient de reprendre après des vacances bien méritées et la semaine avait été rude. Il était 18h20, lorsque le transcommunicateur (sa montre qu’elle gardait dans sa veste habituellement) s’est mis à chanter. Elle s'empressa de répondre car sa fille ne la contactait que rarement et encore moins à cette heure-là.

- Maman ? Maman, il y a un problème je crois… les Michels, ils sont…ils sont partis !

Les mots d’Ava paniquèrent instantanément Jessica. Les Michels qui surveillaient les directeurs de l’académie, avaient été les gardiens fidèles du site pendant des siècles. S'ils s’étaient envolés, cela ne pouvait signifier qu'une chose. Jessica posa son thé, son cœur battant la chamade.

- Ava, calme-toi. Reste où tu es, ne bouge pas, j’arrive. On se retrouve devant l’entrée de ma tour. Tu m’attends.

Elle coupa précipitamment la conversation, son esprit tournant à toute vitesse. Si les Michels s’étaient envolés, cela voulait dire que quelque chose de grave se préparait. Elle demanda à Lendel d’aller chez ses cousins, elle avait une urgence à régler à l’académie ( “mais mammaaaan t’avais dit qu’on ferait une soirée fondue pleureuse ce soir"), son mari étant déjà parti pour le service du soir. Elle entra dans la cheminée et prit la direction de ses appartements à l’académie.

À peine arrivée, elle descendit les marches à toute vitesse mais ne trouva pas sa fille devant, comme convenu. Jessica grommela. Tant pis, Ava était en sécurité et sûrement avec ses copines (elle n'avait pas remarqué qu'elle lui avait dit de ne pas bouger de là où elle était et dans un second temps de la retrouver à un autre endroit). Elle se dirigea vers la salle des professeurs, espérant y trouver Cirilo, son collègue qui lui savait également ce que signifiait l’évasion des Michels.  À l'intérieur, elle aperçut quelques professeurs inquiets, mais personne ne semblait avoir de réponses. Elle lui envoya une note lui demandant de se rendre au plus vite ici.

Il arriva à bout de souffle et, tous les deux se joignant à l'inquiétude générale, attendirent des nouvelles (notamment que les Michels reviennent par exemple, ils scrutaient l’un après l’autre la fenêtre). Au bout de plusieurs minutes d'observation, ils aperçurent les deux Michels clopin-clopant traverser la cour et se regardèrent. Les deux professeurs savaient.

Alors quand les Michels leur annoncèrent la terrible nouvelle, elle ferma les yeux et baissa la tête. C’était bien ce qu’elle avait redouté. La disparition des Michels, le silence inquiétant du château et la pluie, tout cela n’avait fait que confirmer ce qu’elle craignait depuis plusieurs minutes : l’Académie Beauxbâtons venait de perdre son illustre directeur.
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