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On croit tout savoir sur les fleurs ; avoir tout vu, tout entendu sur elles mais celles que vous trouverez ici sont uniques en leur genre. N’espérez pas voir deux fois la même chose : à chaque saison ses fleurs ! Des pâquerettes arc-en-ciel qui éternuent au moindre souffle de vent ; des tulipes-tourne-casaque qui sifflent hommes et femmes ; des roses-d’amour qui grandissent avec la puissance des sentiments partagés… Ce ne sont là que quelques spécimens parmi les dizaines qui peuplent ces jardins à la française bordés de haies-papillons. Vous n’avez jamais entendu parler des haies-papillons ? Vraiment ? Une bizarrerie de la nature si vous voulez tout savoir. Approchez-vous d’elles et leur feuillage se dispersera en une nuée sauvage qui se rassemblera autour des branches au bout de quelques secondes pour illustrer vos pensées du moment. En clair, ne les approchez surtout pas si vous ne contrôlez pas votre esprit…

Le parc possède son propre labyrinthe ! Comme vous pouvez le voir et le sentir, ses allées sont évidemment composées de massifs floraux aux parfums entêtants. J’aime bien les parcourir quand j’ai des migraines. Guérison assurée ! Pour les amateurs de recoins tranquilles, vous y trouverez, si vous faites preuve d’observation, des kiosques et des pergolas en bois avec suffisamment d’ombre et de discrétion aux quatre coins du labyrinthe. Et si, comme moi, vous n’avez aucun sens de l’orientation, vous n’aurez qu’à brandir votre baguette et à demander de l’aide pour que des lucioles-de-jade vous raccompagnent à une sortie. Je vous conseille de recourir à elles l’hiver, quand la nuit tombe suffisamment tôt pour profiter du spectacle de leur lumière verte dans les jardins. C’est une expérience qui vaut clairement le détour.

Qui dit fleurs, dit forcément parisettes ! Elles sont partout, tout le temps ! Alors soyez sages avec elles. Premièrement parce qu’elles n’ont pas une grande espérance de vie ! Deux, parce que les jardiniers vous feront regretter d’être nés et trois, parce que sans elles tout l’écosystème s’effondrerait en l’espace de quelques jours. Et puis s’il fallait une quatrième raison : les gnomes de jardin leur livrent déjà une guerre sans merci, inutile d’en rajouter une couche. D’ailleurs, si vous en apercevez, n’hésitez pas à vous en charger si vous êtes en supériorité numérique. Ces nuisibles sont imbuvables malgré les litres de whisky pur feu qu’ils dérobent aux abraxans ! Moins ils sont, moins les parisettes ont à souffrir de leurs morsures.

Une dernière chose si ça n’était pas assez évident pour vous : on-ne-récolte-jamais-la-moindre-fleur ! En tout cas pas en l’absence des jardiniers. Je n’en dirais pas plus. Si je vous retrouve au dispensaire, que je n’entende pas dire que vous le ne saviez pas !